Malheureusement la critique ne pourra se baser sur la comparaison de cette série avec le matériau d'origine qu'est le comic. Ce dernier, on m'en a parlé en bien, bien écrit au delà du dessin, personnages creusés et ambigus etc. J'ai d'autant plus envie de me pencher sur le comic que la série ne répond à aucun de ses attributs. Au delà d'un univers plutôt travaillé pour ce qui est de l'apparence, ambiance grisâtre, paysages désolés et zombies assez saisissant de réalisme ( un peu débile de dire ça puisque un zombie réaliste je demande à voir, m'enfin vous m'aurez compris ) on ne peut pas dire que la série ait quoi que ce soit de profond. Elle s'en donne souvent l'apparence jouant la carte de la famille, des questionnements vus et revus, endémiques au genre, mais tout à la longue finit par démontrer son inconsistance. Alors si Darabont assumait le parti pris d'une réflexion délaissée pour le bien de l'action sans temps morts, pourquoi pas, mais il n'en est rien. En plus de ne pas assister à une tragédie grecque on a même pas le ratatinage de zombie en chaîne qu'on pouvait espérer d'un produit outre-atlantique. En fait on en vient même à se demander : " Il y a quoi en fait là dedans ? ". La réponse est simple mais aberrante, The Walking Dead est une fuite en avant, avec tout ce que ça a d'enivrant et d'excitant en moins. Objectif, parcours, réussite, nouvel objectif. Navrant. Quand on repense à tout ce qu'a inspiré la figure du zombie, The Walking Dead, sans se classer dans ce qui s'est fait de pire, parait bien pâle à côté d'un 28 jours plus tard de Boyle par exemple, qui commence avec les mêmes vingt premières minutes que la série. Sans corser à outrance la psychologie de son film, le réalisateur britannique avait su donner plus d'ampleur, de souffle et d'élégance à son travail. Dans The Walking Dead, tout est trop rapide, six épisodes fourres-tout, et tout semble déjà exploré alors que rien ne l'est réellement. Le mince soupçon d'intrigue reste maintenu après un sixième épisode pas brillant mais au dessus des autres; dans la saison 2 on comprend bien qu'il y a plus que nos personnages qui devront survivre, il y aura aussi une série qui semble autant souffrir que les pauvres coquilles vides qu'elle appelle ses personnages.