Borgen, une femme au pouvoir - saison 3 - épisode 1 Extrait vidéo VO

Bonjour ; Borgen est dans satroisième saison et même la Grande Presse danoise est déçue.Admettons que cela soit un aspect du syndrome « ah c'étaitmieux avant », pourtant il semble que quelque chose soitdevenu mécanique dans l'histoire. Les épisodes sont maintenantformatés à l'américaine, 45 minutes avec un sujet, un problème,un coup du sort, une découverte puis une fin mi-figue mi-raisin. Le format est bon même si il estconventionnel. Nous avons un problème, dans cet épisode le sujet ducommerce du sexe, sujet qui est très difficile à traiter estraisonnablement analysé vu qu'on n'a que 45 minutes. La mêmeremarque est faite qu’auparavant, Brigitte est celle qui est bonneet honnête, ceux qui s'opposent à elle sont des tricheurs, desirrationnels, des ambitieux. Même si le jeu politique veut qu'onfasse semblant que l'opposant est un mauvais, ce n'est pas trèshonnête dans une analyse de problème de présenter ceci comme unelutte entre la bonne et les mauvais. Le format observe la règle del'histoire dans l'histoire. Ici, en même temps qu'on traite ducommerce du sexe, on traite en ombre chinoise du rôle que doit avoirune télévision nationale. Est-ce que cette télévision a pour butde vendre du Coca-Cola et des heures de connections ou a-t-elle unrôle d'éducation du peuple ? Le bon défend une télévisionde qualité qui n'intéresse personne, le mauvais veut du chiffre etdes spectateurs. De nouveau celui qui assure la rentabilité de lachaîne de télévision est présenté comme un mauvais et un saleambitieux, celui qui veut une télévision de qualité comme unagneau dont nous voyons venir le sacrifice. La série est aussi ambitieuse, danstoutes les saisons elle traite du problème impossible à résoudre,comment mener une carrière et une vie de famille en même temps ? On n'échappe pas dans le feuilleton àl'obligation de jouer une partition type « amour, gloire etbeauté », avec le rsique qu'on finit par s'intéresser plus àqui couche avec quoi qu'à l'histoire. Quelque chose ne fonctionne plus dansle feuilleton et on se demande quoi ? Les acteurs sontexcellents, la prise de vue excellente, le rythme excellent, lessymboles intéressants, et pourtant on souffre d'un manque. Lors desdeux saisons précédentes, la dialectique entre le Premier Ministreet son Conseiller Communication permettait une analyse franche etbrutale des problèmes et nous comprenions qu'une réponse estrarement satisfaisant, quoi qu'on décide il faudra payer le prix.Dans cette troisième saison Brigitte est seule, elle n'a plus demiroir avec lequel discuter, la bimbo qui est censée lui apporter lacontradiction et la dialectique ne fonctionne pas car le scénario nelui donne pas le poids politique . Le choix de typer les acteurs, comme sinous étions trop bêtes pour les reconnaître est gênant. Brigitteporte toujours le même habit, est-ce qu'on dit encore un tailleur ?Les mêmes chaussures qui ne doivent pas venir du bric a brac ducoin. La journaliste porte les même vêtements soulignant qu'elleest fertile et disponible. Le Rédacteur en Chef porte la même tenuemodeste qui elle semble sortir du bric a brac. Et pour qu'oncomprenne bien que le mauvais est vraiment mauvais, le Chef deDépartement porte un bijou. Dans cet épisode Copenhague n'est plusprésentée comme un lieu maudit sous un ciel de souffre. C'estredevenu une ville normale. Et pourtant c'est une série qu'il faut regarder, en dépit des critiques, c'est du sérieux qui fait réfléchir