Dès la première séquence on a le sentiment d’entrer dans unautre monde où règne la violence pure etdans lequel pourtant chacun recherche sadignité. Miracle d’un film de fiction qui a la force d’un film ethnologique. Lesacteurs jouent leur propre rôle, avec leurs mots, leurs gestes, leur raisond’être. On est pris par leur récit, on voit le monde avec leurs yeux. Quand onsort du film, on n’est plus le même. Le travail de Boris Lojkine fait penser àce que disait Abdelmalek Sayad du regard de l’ethnologue : « C’est unpeu comme si tu mettais un genre de lunettes, et celles-là, quand tu les as surle nez, elles ne te quittent plus. »