Les essentiels de Robert Duvall - Page 4

Robert Duvall repasse donc de George Lucas à Francis Ford Coppola, troquant la science-fiction pour le drame mafieux et passant d'un échec à un succès, assorti de l'un de ses plus grands rôles. Car si beaucoup retiennent avant tout les prestations de Marlon Brando et Al Pacino, ou de Robert De Niro dans le deuxième volet, il ne faut pas oublier l'importance que revêt le personnage de Tom Hagen, avocat de la famille et futur "consigliere" que Don Corleone a élevé comme son propre fils. Car la fameuse proposition que Jack Woltz (John Marley) ne peut pas refuser (et donc, par extension, la tête de cheval dans son lit en guise de réveil), c'est lui ! Un événement qui illustre bien les caractéristiques de Tom, homme aussi sage et discret qu'efficace, qui parvient notamment à empêcher Michael (Al Pacino) de se faire arrêter alors que celui-ci venait de sauver son père.

Nommé pour l'Oscar du Meilleur Second Rôle, Robert Duvall reprend son rôle dans Le Parrain, 2e partie, en 1975 (après un autre passage par la case Coppola grâce à Conversation secrète), gère toujours aussi bien les affaires de la famille Corleone, désormais emmenée par Michael, et échappe même au bain de sang qui constitue le bouquet final du film. Une chance qui aurait du offrir à son interprète d'être du troisième volet, s'il n'avait pas été trop gourmand au point de réclamer 5 millions de dollars à la Paramount : car là, Robert Duvall s'est aperçu qu'une proposition comme celle-ci, le studio pouvait très bien la refuser et confier un rôle semblable au sien à George Hamilton, en prenant soin de faire ajouter une ligne de dialogue signalant la mort, quelques années auparavant, de Tom Hagen. L'histoire ne dit pas s'il a tenté le coup de la tête de cheval mais, dans le genre, c'est ballot, même si Robert Duvall trouvera quand même de quoi marquer (encore) les esprits chez Coppola père, dans Apocalypse Now.