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    "Jo" : l'interview de Tom Austen, le partenaire de Jean Reno

    Avec plus de 7 millions de téléspectateurs et une part d'audience supérieure à 30% sur l'ensemble du public, la série policière a réussi ses débuts sur TF1. AlloCine a rencontré le partenaire de Jean Reno, je le jeune comédien anglais Tom Austen, vu auparavant dans "The Borgias"...

    © Atlantique Productions

    Jo est diffusée tous les jeudis à 20h50 sur TF1

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    AlloCine : Tout d'abord quelques mots sur Marc Bayard, votre personnage...

    Tom Austen : Marc est le plus jeune membre de cette équipe de flics. Il a étudié la criminologie à l'université puis une fois rentré dans la police, il a grimpé très vite les échelons. Il est très bon,  concentré, intelligent et surtout comprend très vite. Il prend à coeur ses enquêtes et il est animé par des principes moraux très forts. Et justement ses principes sont mis à l'épreuve par ce type très solitaire, Jo. La dynamique de ce duo est étrange, il s'agit presque d'une relation père / fils, mais bizarrement c'est Marc qui se comporte le plus souvent comme le père du turbulent Jo.

    Etre le partenaire de "Jo" signifie que vous êtes le partenaire de Jean Réno ! Quelle est la dynamique de votre duo de comédiens ?

    Tout d'abord c'était un honneur incroyable de pouvoir jouer avec lui. A mesure que la relation entre les deux personnages se développait, la nôtre, à Jean et moi, suivait le même chemin. C'est assez logique, pendant 5 mois on a tourné ensemble, tous les jours. C'est un type tellement formidable. Il m'a soutenu et j'ai appris tellement de choses à son contact. J'ai beaucoup de chance de pouvoir le considérer comme un ami désormais.

    Vous dites que vous avez beaucoup appris à ses côtés. Qu'avez-vous appris ? Un détail...

    C'est incroyable de pouvoir travailler avec lui. Il est un exemple. Au début du tournage, j'étais parfois surpris de le voir apparemment "ne rien faire" pendant des scènes. Je me disais qu'il n'aimait peut-être pas ce que je proposais... (Rires) En réalité, en revoyant les rushes de la scène, j'ai réalisé à quel point il exprime beaucoup de choses subtilement, sans forcément en faire des tonnes. On lit tout dans ses yeux ou sur son visage, tellement expressif. Il peut faire d'un détail, d'un tout petit détail de son jeu quelque chose d'incroyablement puissant dramatiquement. Et c'est ce type de jeu que j'admire tout particulièrement. J'ai été privilégié de pouvoir être aux premières loges de ce travail. Le tournage a été une belle leçon de jeu.

    Un teaser de la saison 1 :

    Jo

    En France tout le monde connait Jean Réno. Le comédien. Vous l'avez côtoyé pendant 5 mois. Si vous pouviez nous dire une chose sur l'homme. Une chose en particulier vous a surpris à son sujet ?

    C'est facile de répondre à cette question ! Jean est une des personnes les plus drôles que je connaisse. Il est tout bonnement hilarant. La différence entre ses rôles sombres et dramatiques et son caractère est étonnante. Dans la vraie vie c'est une personne légère, qui blague tout le temps. Il m'a fait rire pendant tout le tournage. Et il adore raconter des histoires, c'est un vrai conteur... On pouvait passer des heures à discuter et rire ensemble.

    Marc est un idéaliste, Jo est un flic aux idéaux délavés. C'est une dynamique qui fonctionne sur le papier...

    Lorsque le téléspectateur fait la connaissance de Jo au début de la série, il est complètement seul, solitaire, isolé par ses obsessions. Marc est jeune, mais il a déjà une femme et une famille. Si Jo est plus vieux et expérimenté, c'est Marc qui agit en tant que protecteur envers lui. C'est très exactement comme cela que leur duo fonctionne sur le terrain. La plupart du temps, Marc va vouloir prendre l'option la plus sûre pour boucler l'enquête. Jo, lui, se libère des règles, c'est une tête brûlée, on ne sait jamais ce qu'il va faire. Mais il est tellement bon dans son boulot. Pour Marc, c'est un dilemme continuel : il veut respecter le code mais comprend l'intérêt de laisser Jo suivre son instinct. Il veut lui faire confiance mais est en même temps terrifié de ce qu'il est capable de faire.

    En tant que téléspectateur, est-ce que vous regardez des séries policières ?

    Oui ! En Angleterre, d'où je viens, nous avons quelques très bons dramas policiers, comme par exemple Luther. Je regarde aussi les séries qui viennent du Nord, comme Bron ou The Killing. Ce qui est amusant pour en revenir à Jo, c'est que je ne m'étais imaginé faire une série policière !

    Qu'a vu René Balcer, le créateur et showrunner, en vous pour vous confier ce rôle ?

    C'est une question amusante parce que mon personnage, à l'origine, ne me correspondait pas du tout. J'étais 15 ans trop jeune ! Et je suis blanc ! (Rires) A l'origine, Marc devait être plus vieux et venir du Moyen Orient. Donc je ne sais absolument pas ce qu'il a vu pour me confier ce rôle. On m'a appelé un jour pour une audition, en me disant qu'il y avait un casting pour une série policière, et que le tournage allait durer 5 mois, à Paris, avec Jean Réno ! Sur le coup j'étais totalement excité, puis on m'a dit qu'il y avait peut-être ce problème de personnage... (Rires) J'y suis tout de même allé mais je n'ai pas rencontré Rene Balcer à ce moment-là. C'est Charlotte Sieling, la première réalisatrice, qui m'a fait tout de suite confiance et qui a poussé pour que ce soit moi qui joue Marc. Le coeur du personnage est le même, son attachement aux principes, mais tout le background a changé. J'y ai mis beaucoup de moi-même et on a collaboré pour le créer.

    Le rôle de la réalisatrice Charlotte Sieling a été déterminant dans la définition visuelle et le ton de la série. Dans une interview, elle a déclaré être très proche de ses comédiens. Pouvez-vous nous expliquer un peu sa méthode justement ?

    Elle a été comédienne avant de devenir réalisatrice. Cela lui permet de sentir ce qui passe par la tête des comédiens pendant le tournage. Pour une série comme Jo, nous tournons des scènes et des épisodes dans le désordre. Même en faisant très bien notre travail, nous avons besoin de quelqu'un qui nous guide et nous rappelle le cheminement émotionnel du personnage. Charlotte sait parfaitement le faire. En outre, elle travaille toujours avec le même chef opérateur, Jørgen Johansson. Ils ont cette relation de confiance hallucinante et se complètent parfaitement, même sans se parler. Elle peut donc se permettre de rester au plus près des comédiens, de les accompagner dans tout le processus, de proposer des choses différentes, le tout avec chaleur et confiance. Une fois qu'elle estime avoir ce dont elle a besoin, elle laisse les comédiens tenter des choses. Elle est très ouverte aux propositions, elle n'a pas peur, et vous transmet cette confiance. Je suis resté en contact avec elle depuis la fin du tournage et j'espère pouvoir un jour retravailler avec elle.

    Photo extraite de l'épisode "Les catacombes"

    © Atlantique Productions

    Racontez-nous un peu le tournage de cette première saison...

    Je suis arrivé à Paris une semaine avant le début du tournage, programmé pour démarrer en juillet. Je devais m'entrainer avec la police de Paris pour le rôle. On a donc tourné pendant 5 mois, jusqu'à début décembre en somme, en anglais, intégralement. Je me souviens que vers la fin de la saison justement, nous avons tourné le dernier épisode, intitulé "Les catacombes". On a réellement tourné là-bas, sous Paris. Un superbe décor naturel... mais terriblement compliqué. De la surface jusqu'au plateau, c'était une marche de 20 bonnes minutes. La plupart du temps, des marches d'ailleurs ! (Rires) Il fallait donc être sûr de vouloir descendre... Là-dessous il y avait très peu d'air, il faisait très chaud et nous avons tourné pendant de très nombreuses heures. C'était compliqué... mais rétrospectivement je m'aperçois de ma chance.

    Seriez-vous partant pour une saison 2

    Oui. Carrément

    Il y a déjà eu des discussions à ce sujet ?

    Oui, c'est naturel. Quand on a commencé cette aventure, toute l'équipe, des techniciens aux comédiens, voulait que cela continue. On ne veut pas faire qu'une saison de Jo. On a envie. On a fait notre boulot. Et bien. Maintenant c'est aux téléspectateurs de décider s'ils en veulent plus. Avec un peu de chance ils vont aimer.

    Propos recueillis par Thomas Destouches à Paris le Vendredi 22 mars 2013

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