HBO
En Oklahoma, durant la Grande Dépression de 1934, la bataille ancestrale entre le Bien et le Mal prend place au sein d'une troupe de forains pour le moins étrange.
Annulée après seulement 2 saisons, La Caravane de l'étrange (Carivale en VO) a fait les frais d'audiences en baisse, qui ne pouvaient la rendre rentable pour HBO, avec son budget élevé de 2 millions de dollars par épisode. Mais cette fin prématurée (6 saisons étaient prévues par son créateur, Daniel Knauf) n'enlève rien aux nombreuses qualités de ce drama mystico-fantastique, qui reste, aujourd'hui encore, l'une des séries les plus ambitieuses, les plus complexes, et surtout les plus envoûtantes de la chaîne câblée.
Portée par un casting exceptionnel (Nick Stahl, Clancy Brown, et Michael J. Anderson en tête), cette histoire de lutte entre le Bien et le Mal fascinante, autant visuellement qu'en terme de narration, peut évidemment dérouter au premier abord, par son rythme lent, et sa façon d'entremêler les histoires parallèles de l'orphelin Ben Hawkins et du prêcheur Justin Crowe (la Créature de Lumière et la Créature de l'Ombre). Mais si tout ne fait pas sens immédiatement, La Caravane de l'étrange mérite qu'on s'y attarde et qu'on se laisse emporter dans son univers de forains, qui parvient à fusionner en un récit imprévisible apects religieux, mythologiques, et historiques.
Jamais manichéenne, cette série, qui nous a offert une galerie de personnages plus déroutants les uns que les autres, et de nombreux épisodes dérangeants, ne peut laisser insensible et s'impose comme un objet télévisuel à voir, qui a probablement souffert d'être en avance sur son temps. Mais au fond, American Horror Story lui doit beaucoup (Freak Show, ça vous dit quelque chose?), et elle n'a rien à envier au mysticisme d'une certaine Game of Thrones, qui passionne aujourd'hui le monde entier.
À son lancement sur HBO le 14 septembre 2003, La Caravane de l'étrange réalise, à l'époque, le meilleur démarrage d'une série sur la chaîne, avec 5,3 millions de téléspectateurs. Un joli record, aidé par le lead-in du midseason finale de l'ultime saison de Sex & the City, diffusé juste avant, qui durera jusqu'en mars 2004, date à laquelle le pilote de Deadwood lui passe devant en réunissant 5,8 millions d'Américains devant leur écran.