Mon compte
    Intouchables, raciste ? Fight Club, fasciste ? les grandes batailles de la critique

    "Intouchables", un film "raciste" ? "Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain", "populiste" ? Les Critiques sont-ils des "assassins" ? Petit tour d'horizon des plus grandes querelles autour de la critique de cinéma, de la Nouvelle Vague à aujourd'hui.

    EuropaCorp Distribution / Magazine Brazil
    "Besson fait du cinéma pour être riche, mais aussi pour tirer des belles gonzesses qu’il fait jouer dans ses films" (Hervé Deplasse dans Brazil)

    2003. Le magazine de cinéma Brazil, avec pour slogan "le cinéma sans concessions", publie un long article sur le réalisateur Luc Besson, intitulé Besson m’a tuer… mon cinéma. L’auteur du papier, Hervé Deplasse, y attaque tous les films du réalisateur, et le réalisateur lui-même :

    "Le cinéma de Besson (soyons agréables et considérons que cela en soit) fonctionne comme un pur produit marketing. […] Besson n’est pas un cinéaste, c’est un compileur. George Lucas a crétinisé le spectateur, le distributeur, le producteur américain. […] Besson a sans doute fait les mêmes choix avec la différence de sa libido qui le pousse aux mêmes tendances que ses prédécesseurs américains. Besson fait du cinéma pour être riche, mais aussi pour tirer des belles gonzesses qu’il fait jouer dans ses films. Quand on a un physique ingrat mais du pognon et des rôles à distribuer, on constate que la recette reste toujours valable."

    Luc Besson, qui n’a jamais entretenu des relations idylliques avec la critique, décide d’attaquer le magazine en justice. Mais au lieu de demander une somme symbolique, il réclame 50 000 euros de dommages et intérêts – ce qui en cas de condamnation pourrait signifier la faillite pour cette publication aux modestes moyens financiers.

    Une vive polémique émerge alors, des lettres de soutien sont adressées au magazine, et quelques voix arguent que d’autres médias, comme Les Guignols de l’Info sur Canal +, se sont aussi montrés agressifs envers des réalisateurs sans que personne n’ose pour autant les attaquer - Canal + étant le principal financeur du cinéma hexagonal. L’argument principal de la défense consiste donc à mettre en évidence la disproportion entre "le fort" (Besson) et "le faible" (Brazil).

    A l’issue du procès, le magazine est acquitté et Luc Besson doit prendre en charge tous les frais de justice. Connaissant toujours des difficultés économiques, la revue Brazil a cependant été contrainte d'arrêter sa publication en 2011.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top