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    Ratched sur Netflix : on décrypte le mystérieux générique et sa musique

    Dans la série "Ratched", disponible sur Netflix, Ryan Murphy et Evan Romansky s'intéressent au passé de l'infirmière du film "Vol au-dessus d'un nid de coucou". Ses origines sont notamment racontées dans le générique énigmatique. Décryptage.

    Netflix

    Attention, cet article contient des révélations sur l'intrigue de la série Ratched.

    Elle est l'une des méchantes les plus emblématiques du cinéma américain. L'infirmière Ratched, inoubliable dans le film Vol au-dessus d'un nid de coucou, a droit à sa propre série grâce à l'imagination de Ryan Murphy et Evan Romansky. À l'écran, elle est interprétée par Sarah Paulson, actrice phare de la série American Horror Story. Disponible sur Netflix, ce programme en huit épisodes revient sur l'histoire personnelle du personnage et les nombreuses rencontres qui ont bouleversé sa vie et ce, dès 1947. Visuellement très travaillée, la série s'ouvre, à chaque épisode, avec un générique lyrique et obscur, rempli de symboles et de détails cachés. Explications

    Le fil rouge

    La première image du générique montre une jeune femme, vêtue d'une nuisette blanche, d'un manteau et d'une écharpe rouge, faisant face à une étendue d'eau. L'atmosphère est brumeuse et mélancolique, à l'image de la vie de Mildred Ratched. C'est elle qui apparaît de dos. Sa silhouette fluette laisse penser qu'elle est encore adolescente. Elle se penche et récupère un fil rouge qu'elle s'apprête à suivre aveuglement. Dans la culture asiatique, le fil rouge symbolise le destin et le lien qui unie deux personnes qui finiront, quoi qu'il arrive, par se rencontrer.

    Durant tout le générique, Mildred Ratched traverse de nombreux décors. Elle quitte le paysage funeste pour une salle de réception, puis un couloir - dans lequel un homme est en train de tisser le fil -, avant de s'engouffrer dans une forêt lugubre. Cette trajectoire n'est autre que le parcours, mouvementé et tragique, de l'héroïne et les nombreuses étapes qu'elle a dû traverser. Le paysage représente sa solitude et l'inconnu; la salle de réception est l'univers bourgeois dans lequel elle a été recueillie lorsqu'elle était orpheline; le couloir évoque l'univers médical et donc son futur métier; tandis que la fôret n'est autre qu'une métaphore pour le danger.

    Netflix

    À la fin de ce voyage, la jeune et innocente protagoniste se retrouve face à elle-même, une femme adulte, abîmée par les épreuves de la vie, qui finit par couper le fil rouge avec des ciseaux. Elles se rencontrent enfin, Mildred peut devenir Ratched. Le générique lève le voile sur le passé de l'infirmière et montre ce qu'elle a enduré pour devenir celle que les téléspectateurs s'apprêtent à découvrir.

    L'anarchie et la mort

    Lorsque Mildred Ratched traverse la salle de réception, le décor apparaît saccagé. Les fauteuils et les lampes sont renversés, des débris jonchent le sol, des vases volent en éclats et les lustres n'émettent plus aucune lumière. Cet environnement agité illustre parfaitement le chaos dans lequel cette martyre a grandi. Par la suite, des plans particulièrement violents, comme celui d'une personne asphyxiée dans un sac en plastique ou d'un couteau ensanglanté, viennent entrecouper le générique. Or, dans la série, le personnage de l'infirmière ne tue personne de ses propres mains, elle se contente simplement de manipuler son entourage pour se débarasser de ses ennemis. Ces images évoquent l'esprit torturé de Mildred Ratched, qui tente d'enfouir des pensées beaucoup plus sombres.

    La musique

    Une autre chose frappe immédiatement en découvrant le générique : c'est son air entêtant. Cette musique, très connue, déjà entendue dans nombre de films et séries (de Shrek 3 à Hugo Cabret, en passant par Buffy contre les vampires, par exemple) n'est autre que la Danse Macabre, de Camille Saint-Saëns.

    Ne serait-ce que par son titre, et sa musicalité anxiogène, Danse macabre colle parfaitement avec les images énigmatiques décrites ci-dessus. Le nom de Camille Saint-Saëns renvoie par ailleurs inévitablement au cinéma, car sa musique y est souvent utilisée et surtout associée à son Carnaval des animaux, l'un de ses "tubes", qui est la musique d'ouverture des séances du Festival de Cannes depuis plusieurs décennies.

    Outre ce générique, la musique est très présente dans la série, et permet ainsi de glisser d'autres clins d'oeil à des œuvres, par exemple à Shining de Stanley Kubrick ou encore au cinéma d'Hitchcock, comme nous l'écrivions ici.

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