Netflix fait le plein de classiques du cinéma français. Après Truffaut, Godard ou encore Demy, c'est au tour du monstre sacré Jean-Paul Belmondo d'être mis à l'honneur par la plateforme de streaming. En novembre, ce ne sont pas moins de 16 films interprétés par cet immense acteur qui sont proposés aux abonnés. Parmi ces oeuvres, nous en avons retenu six que tout bon cinéphile doit avoir vues une fois dans sa vie.
A bout de souffle (1960)
A bout de souffle est le film qui, à l’instar des Quatre cents coups de François Truffaut, lança la Nouvelle Vague en France au tout début des années 1960. Une véritable révolution dans un paysage cinématographique alors dominé par un certain académisme. Ici, c’est un art de l’immédiateté, de la spontanéité qui est prôné, servi par un récit éclaté – celui d’une relation condamnée entre deux amants – une approche quasi-documentaire dans la manière de mettre en scène Paris et une liberté de ton tout à fait inédite. Devant la caméra de Godard, génie en devenir, on retrouve une Jean Seberg, renversante de fraîcheur, et un fougueux Jean-Paul Belmondo, acteur bientôt appelé à se tourner vers un cinéma plus populaire.

Le Magnifique (1973)
Le Magnifique est une comédie au rythme effréné et au scénario inventif, mêlant avec entrain les aventures exotiques de l’agent Bob Saint-Clare à la morne réalité vécue par son auteur François Merlin. L’un des meilleurs Belmondo et l’un des plus beaux fleurons du cinéma populaire français des années 1970 que l’on doit au pape du divertissement Philippe de Broca. Difficile d’imaginer que Francis Veber a refusé d’être crédité au générique en tant que scénariste.

Peur sur la ville (1975)
Polar urbain d’Henri Verneuil, Peur sur la ville est un Inspecteur Harry made in France entièrement bâti sur les talents de cascadeur de Belmondo. Certaines scènes de courses poursuites sont entrées dans la légende du cinéma d’action comme celles où il déambule vertigineusement sur les toits d’immeubles parisiens ou d’une rame de métro en fonctionnement. Autant de morceaux de bravoure impossibles à tourner aujourd’hui dans des conditions réelles.

L’Incorrigible (1975)
Le tandem de Broca / Belmondo, celui auquel on doit L’Homme de Rio et Le Magnifique, se reforme pour cette comédie endiablée, adaptée du roman Ah... mon pote ! d'Alex Varoux et truculeusement mise en dialogue par Michel Audiard. Baignant dans une mythomanie quasi-hystérique, l'incorrigible Bébel multiplie truanderies et personnages rocambolesques avec un véritable plaisir communicatif.

Le Professionnel (1981)
De par son dénouement surprenant, Le Professionnel dénote quelque peu et en bien dans la filmographie de notre Bébel national. Ce dernier roule toujours autant des mécaniques, mais dans une atmosphère plus sombre et plus réaliste qu’à l’accoutumée. Et on appréciera à sa juste valeur la note western spaghetti apportée par la musique d’Ennio Morricone et le mythique duel avec Robert Hossein.

L’As des as (1982)
Malgré une mise en scène et une interprétation qui font considérablement datées, ce grand succès du cinéma populaire français (plus de 5 millions d'entrées lors de sa sortie en salles en 1982) signé Gérard Oury n'en reste pas moins une agréable comédie d'aventure au rythme soutenu et à l'humour bon enfant. Le tout boosté par la désinvolture et le panache de l'as Belmondo qui ne manque pas comme à son habitude de s'illustrer dans quelques magistrales cascades dont cette mémorable course poursuite sur les routes sinueuses de Bavière.
