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    Dr. Death sur Starzplay : Joshua Jackson imagine que "les Français seront complètement hallucinés par le système de santé américain"
    Mégane Choquet
    Mégane Choquet
    -Journaliste
    Journaliste spécialisée dans l'offre ciné et séries sur les plateformes quel que soit le genre. Ce qui ne l'empêche pas de rester fidèle à la petite lucarne et au grand écran.

    À l'affiche de la série Dr. Death sur Starzplay en France, Joshua Jackson raconte pour AlloCiné comment il s'est glissé dans la peau d'un chirurgien meurtrier et son rapport avec ses rôles culte des années 1990. Rencontre.

    Diffusée à raison d'un épisode par semaine sur Starzplay, Dr. Death retrace l'histoire vraie de Christopher Duntsch, un neurochirurgien américain condamné pour fautes professionnelles lourdes ayant entraîné la mort et la mutilation de plusieurs patients. Rencontre avec l'acteur Joshua Jackson qui s'est glissé dans la peau de ce meurtrier psychopathe.

    Dr. Death
    Dr. Death
    Sortie : 2021-07-15 | 60 min
    Série : Dr. Death
    Avec Édgar Ramírez, Mandy Moore, Ashley Madekwe
    Presse
    3,8
    Spectateurs
    3,7

    AlloCiné : Vous remplacez Jamie Dornan, qui devait être l'acteur principal de la série à l'origine, au pied levé dans la peau de Christopher Duntsch. Le créateur Patrick Macmanus a confié à US Magazine qu'il a su que vous étiez parfait pour ce rôle. Vous êtes d'accord ?

    Joshua Jackson : Je vais le prendre au mot (rires). Sérieusement, c'était évidemment un choc pour l'équipe créative de perdre son acteur principal. Une fois qu'ils ont eu le temps de digérer la nouvelle, je pense que j'étais le second premier choix de Patrick.

    Et vous savez, c'est une industrie assez amusante. Parfois, des belles choses tombent du ciel. Je pense que la série aurait été super avec Jamie et je suis très heureux d'avoir eu l'opportunité d'en être. C'était une expérience incroyable et je suis très fier d'avoir pris part à cette histoire.

    Dr. Death sur Starzplay : que vaut ce drame sur un véritable chirurgien criminel incarné par Joshua Jackson ?

    Est-ce que vous vous êtes documenté sur Christopher Duntsch ou écouté le podcast dont est tirée la série ?

    J'ai fait les deux. L'un des avantages avec cette série, outre l'incroyable travail fait par l'équipe créative avant que j'arrive sur le projet, est que les producteurs bossaient dessus depuis deux ans. Il y avait donc énormément de matière à éplucher. Le podcast est sorti en 2018, il était également très fourni en informations et passionnant.

    De plus, j'ai eu quelques mois de préparation avant d'entamer le tournage et l'équipe m'a fourni les documents clés en main via un dropbox donc j'avais vraiment de quoi faire pour travailler le personnage et connaître tous les tenants et les aboutissants de l'histoire. Je n'avais jamais eu autant de documents aussi bien préparés dans n'importe quel autre job auparavant.

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    Il y a aussi un véritable travail de transformation physique jusqu'à ce plan de fin effrayant sur votre visage. Comment vous êtes-vous préparé ?

    Ah oui, ce plan ! J'en suis très fier mais je pense qu'il va revenir me hanter dans mes vieux jours parce qu'il est terrifiant (rires). Mais c'est vrai que le corps est un formidable outil pour un acteur et c'est assez inhabituel d'incarner un personnage sur une aussi longue période.

    Donc, je voulais montrer qu'il portait vraiment le poids de sa vie sur ses épaules. Au fur et à mesure que la pression psychologique de son existence le brise, et qu'il n'admet pas qu'il est le problème, il se noie dans la boisson, la drogue, la malbouffe, et il détruit tout dans sa vie donc il faut que ça se voit.

    J'imagine que vous avez des prothèses vers la fin de la série au moment où Christopher Duntsch ne peut plus échapper aux autorités ?

    Absolument. En fait, Christopher traverse cinq phases dans la série : les deux premières c'est juste moi à l'écran, la troisième c'est moi avec un petit peu de prothèses et les deux dernières c'est moi avec beaucoup de prothèses.

    Je trouve que c'est brillant de faire appel à des femmes pour mettre en scène cette histoire, surtout des femmes qui travaillent dans une industrie dominée par les hommes, et dans laquelle j'ai évidemment dû faire face à de la masculinité toxique, et qu'elles soient les yeux du spectateur sur cet homme.

    C’est intéressant de voir l’"origin story" de ce chirurgien psychopathe, de cet homme toxique, avec un regard féminin. Les trois réalisatrices (Maggie KileyJennifer Morrison et So Yong Kim) ont fait un travail formidable pour faire monter la tension, notamment dans les scènes, presque horrifiques, au bloc opératoire, qui font froid dans le dos. Comment est-ce que vous avez travaillé avec elles sur ces séquences ?

    C'était plus facile au début de la série et plus difficile à la fin. On a la même expérience que le spectateur, d'abord on voit les scènes dans le bloc et on ne voit que les décors et accessoires et puis ensuite on introduit les acteurs qui jouent les victimes et on met un visage sur l'horreur.

    Et ensuite c'est difficile de dissocier ce qu'il se passe sur la table d'opération et le résultat. C'était de plus en plus inconfortable au fur et à mesure du tournage.

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    Et le point précis que vous évoquiez sur le fait de raconter une histoire de masculinité toxique d'un point de vue féminin plutôt que d'un point de vue masculin, je trouve ça malin, c'est brillant. Mais je n'avais pas pris ce point de vue en considération pendant le tournage. Je travaillais avec des réalisatrices, point. Je n'avais pas pleinement analysé la chose.

    Mais maintenant que j'ai vu la série et que j'y ai un peu plus réfléchi, je trouve que c'est brillant de faire appel à des femmes pour mettre en scène cette histoire, surtout des femmes qui travaillent dans une industrie dominée par les hommes, et dans laquelle j'ai évidemment dû faire face à de la masculinité toxique, et qu'elles soient les yeux du spectateur sur cet homme.

    Je trouve qu'elles ont toutes les trois fait un travail phénoménal et que leur boulot apporte beaucoup plus de saveur et d'épaisseur à l'histoire qu'on raconte.

    Dans la série, vous avez également d’excellents partenaires de jeu, comme Alec Baldwin, Christian Slater, Grace Gummer ou Anna Sophia Robb...

    Quand on a la chance de travailler avec une équipe aussi talentueuse, aussi investie, c'est une sensation merveilleuse. Surtout quand on doit incarner un personnage aussi compliqué que Christopher Duntsch. J'ai ressenti un sens de la camaraderie avec l'équipe, on s'est beaucoup soutenu.

    Ça rend le travail vraiment génial et agréable. C'était une superbe expérience et pas seulement avec les personnes devant la caméra mais aussi avec celles derrière parce que nous étions tous là pour les bonnes raisons.

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    Même si Christopher Duntsch est le méchant dans l’histoire, la série raconte plus que son parcours, elle pointe aussi du doigt le système de santé américain qui a engendré et laissé travailler plein d’autres Duntsch pour des histoires de gros sous. Qu'est-ce que vous espérez comme réaction de la part du public ?

    Je pense que la série sera reçue différemment en fonction des pays. J'imagine que les Français seront complètement hallucinés par le système de santé américain parce que c'est tellement à l'opposé de ce qu'ils connaissent. Pour les Canadiens, - je suis Canadien -, c'est pareil. En fait, ça doit être hallucinant pour tous les pays du monde qui ont un système de santé public.

    Donc je pense que les Français verront dans la série une sorte de documentaire sur l'absurdité du système de santé américain. Pour le public américain, j'espère qu'il reconnaîtra, que nous reconnaîtrons, que le système d'aujourd'hui n'a pas été mis en place au profit du patient mais au profit des compagnies d'assurance, des entreprises pharmaceutiques, des hôpitaux et des médecins.

    Il ne favorise pas les avantages ou les résultats sains pour les patients. J'espère que le public nord-américain sera en colère par l'iniquité du système médical.

    J'ai vécu assez longtemps maintenant pour ne plus être nostalgique mais pour être la nostalgie (rires).

    Vous avez exploré des genres très différents à la télévision entre Dawson, Fringe, The Affair, Dans leur regard, Little Fires Everywhere et maintenant Dr. Death. Est-ce qu’il y a un autre genre que vous aimeriez aborder ou un type de rôle qui vous ferait envie ?

    Il n'y a pas de rôles spécifiques que je cherche mais il y a des tas de choses que j'aimerais faire. J'aimerais faire une adaptation de Abattoir 5 ou la Croisade des enfants, par exemple... En fait, je ne me mets pas de limite dans ce que j'aimerais faire.

    A ce stade de ma carrière, ce qui me motive c'est la bonne histoire et les bonnes personnes. Parce que quand ce travail est sympa, c'est vraiment cool. Mais quand c'est minable, ça craint. Et je ne veux plus de ce genre de travail.

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    En ce moment, c’est le retour en force des années 1990 dans la pop culture, avec des reboots, des remakes, des sequels,... La trilogie de films Les Petits Champions, dont vous étiez le héros, a désormais une suite en série sur Disney+. Est-ce qu'ils vous ont appelé pour faire une apparation en souvenir du bon vieux temps ?

    J'ai vécu assez longtemps maintenant pour ne plus être nostalgique mais pour être la nostalgie (rires). Mon premier travail en tant qu'acteur était en 1989 ! Et pour la série Les Petits Champions, ils m'ont effectivement appelé. J'étais en plein tournage de Dr. Death donc je n'ai pas pu répondre à leur demande.

    Je sais qu'il y a quelques uns des anciens qui ont tourné quelques épisodes l'année dernière mais je pense que c'est très bien qu'une nouvelle génération soit en place. Les Petits Champions a duré pendant un temps, comme Dawson a duré pendant un temps. Et je pense que c'est bien qu'il y ait une nouvelle histoire pour une nouvelle génération d'enfants.

    C’est aussi la mode des réunions, comme pour Friends. J’ai cru comprendre que vous pensiez qu’une réunion Dawson n’était pas nécessaire. C’est avec cette série que le public français vous a réellement découvert et aimé, est-ce que vous êtes conscient que le rôle de Pacey a été marquant pour de nombreuses personnes ? Moi, j'étais team Pacey, comme une écrasante majorité.

    Pour être tout à fait honnête, je n'y pense pas si souvent que ça. Je suis très content et fier que Pacey, et par extension la série Dawson, ait été aussi important mais je ne me lance pas dans des analyses pour savoir pourquoi ça a autant marqué et compté. Mais j'en reste très fier.

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