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    Batman : 30 détails qu'il ne fallait pas louper dans les films de Tim Burton
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Le goût du réalisateur pour l'expressionnisme allemand et les grandes figures de l'horreur, les apparitions de Bob Kane, des accessoires familiers… Voici 30 détails qu'il ne fallait pas rater dans les "Batman" signés Tim Burton.

    Warner Bros. Pictures

    Batman par son créateur

    Alors que la population de Gotham fantasme sur l'apparence de ce mystérieux Homme Chauve-Souris, Alexander Knox (Robert Wuhl) se voit proposer un dessin pour le journal. Lequel est en réalité signé Bob Kane, co-créateur de Batman avec Bill Finger en 1939, dont on peut apercevoir le nom en bas à gauche du croquis.

    Effet miroir

    Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, au vu des événements qui s'y déroulent, la scène d'ouverture de Batman n'est pas celle du meurtre des parents de Bruce Wayne (qui interviendra plus tard, dans un flashback). Mais les similitudes sont nombreuses car, dans un cas comme dans l'autre, les deux parents sortent avec leur fils du cinéma Monarch, où le hasard veut qu'ils aient assisté à une projection du même film : Footlight Frenzy.

    Le Joker change d'identité

    Dans les comic books, le responsable du meurtre des parents de Bruce Wayne est un truand appelé Joe Chill. Pour renforcer son lien avec BatmanTim Burton et ses scénaristes ont choisi d'attribuer ce méfait au Joker, personnage aux multiples origin stories (ce à quoi The Dark Knight fera référence) à qui ils donnent le nom de Jack Napier. Autant un jeu de mot autour du terme anglais "jackanape", qui désigne un chenapan et quelqu'un d'effronté, qu'un hommage à l'acteur Alan Napier, interprète d'Alfred dans la série et le film de la fin des années 60.

    Joker old school

    Avec ses couleurs et son côté cartoonesque, le visage du Joker qui apparaît à la fin de la publicité pour ses produits cosmétiques (et que l'on retrouvera sur les blousons de ses sbires comme sur l'hélicoptère qui viendra le chercher à l'église dans le final) rappelle très fortement celui de Cesar Romero, prédécesseur de Jack Nicholson dans le rôle du Prince clown du crime, qu'il a incarné dans la célèbre série de 1966 et le film qui en a été tiré.

    Double-Face avant le drame

    De la même façon que Sam Raimi le fera dans ses Spider-Man avec Dylan Baker, interprète du Dr. Curt Connors avant sa transformation en Lézard, Billy Dee Williams joue un Harvey Dent qui n'est pas encore devenu Double-Face dans le premier Batman. Une manière, pour Tim Burton et ses scénaristes de préparer l'avenir de la saga par petites touches, mais les choses ne se passeront pas comme prévu car le réalisateur sera remplacé par Joel Schumacher sur Batman Forever en 1995, et la Warner décidera de racheter le contrat de l'ex-Lando Calrissian de Star Wars pour se payer une star : l'oscarisé Tommy Lee Jones, qui délivrera une performance pour le moins extravagante. Il faudra attendre la sortie de Lego Batman en 2017, dans lequel il lui prête sa voix, pour que Billy Dee Williams devienne enfin Double-Face.

    Action !

    La principale chaîne de télévision de Gotham City s'appelle ici "Action News". Et il est difficile de ne pas y voir un clin-d'œil au comic book "Action Comics", né en même temps que Superman en avril 1938 et qui a fêté son 1000ème numéro en 2018. Si Batman a fait ses débuts dans "Detective Comics" en 1939, nul doute que le nom de "Detective News" aurait bizarrement sonné pour une chaîne.

    Silhouette familière

    Tué par Jack Napier avant qu'il ne devienne Joker, le Lieutenant Max Eckhardt (William Hootkins) est un personnage inventé pour les besoins du film. Mais ce policier corrompu rappelle aussi bien Arnold Flass (introduit dans le comic book "Année Un" en 1987 et incarné par Mark Boone Jr. dans Batman Begins) qu'Harvey Bullock, coéquipier du Commissaire Gordon créé en 1974 et dont il arbore le même look.

    Référence historique

    Dans les comic books, le Joker devient le méchant que l'on connaît à la suite d'une chute dans une cuve d'acide de l'entrepôt d'Ace Chemicals. Une société qui devient ici Axis Chemicals, crée dans un décor jadis utilisé par James Cameron pour les besoins d'Aliens. Si la raison du changement de nom n'est pas connue (une volonté de ne pas créer d'amalgame avec l'entreprise Ace Corporation ?), Tim Burton a conçu ce plan de Batman devant le logo comme une référence à l'axe Allemagne-Italie-Japon de la Seconde Guerre Mondiale, et une manière de comparer les actions de l'Homme Chauve-Souris aux actes de ces gouvernements totalitaires pendant le conflit.

    Outils recyclés

    Les outils utilisés par le chirurgien qui tente de reconstruire le visage du Joker (photo du haut) sont les mêmes que celui du dentiste joué par Steve Martin dans le remake de La Petite boutique des horreurs produit par la Warner en 1986 (photo du bas). Une coïncidence pour le moins amusante quand on sait que dans la version originale de la comédie horrifique, signée Roger Corman en 1960, le patient du dentiste sadique (Jonathan Haze) était joué par un certain… Jack Nicholson.

    Caméo écrit

    A défaut d'apparaître physiquement dans le film, Tim Burton fait un caméo… écrit. Le réalisateur a lui-même rédigé le mot du Joker qui accompagne le masque à gaz destiné à Vicki Vale dans le musée. De là à dire que le metteur en scène s'identifie davantage au méchant qu'à Batman, il n'y a qu'un pas…

    Art morbide

    "Celui-là me plaît, Bob. Laisse-le" : de tous les tableaux présents au Fluegelheim Museum de Gotham City (clin-d'œil à peine caché au Guggenheim de New York), le Joker décide d'épargner le seul "Figure with Meat" du saccage auquel il s'adonne avec ses complices. Sans doute parce que cette peinture morbide signée Francis Bacon en 1954, évoque aussi bien la mort que le nihilisme, deux notions que l'on associe également au Prince clown du crime. Et qu'elle colle très bien avec la noirceur de l'univers de Tim Burton.

    On fait Trempette ?

    Lorsque Vicki Vale (Kim Basinger) jette de l'eau au visage du Joker, qui cherchait à la défigurer, le Prince clown du crime se tord de douleur en criant "Je fonds !". Il s'agit là d'une référence au Magicien d'Oz et à la mort de sa sorcière, arrosée par Dorothy, tout autant qu'à la disparition du terrifiant Juge Demort (Christopher Lloyd) de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (sorti un an avant Batman, également chez la Warner), dans un bain de Trempette dont la couleur verte rappelle l'acide dans lequel Jack Napier a chuté.

    Mon Batman au Canada

    La carte de Gotham City que Vicki Vale (Kim Basinger) et Alexander Knox (Robert Wuhl) regardent est en réalité celle de Vancouver, au Canada.

    Gotham City… dans l'Indiana ?

    Si la carte de la ville est en réalité celle de Vancouver, au Canada, le drapeau de Gotham City s'inspire très fortement de celui de l'état de l'Indiana. Mais cela n'a rien à voir avec les lieux de tournage, puisque les prises de vues de Batman ont eu lieu en Grande-Bretagne. S'agit-il d'un clin-d'œil à son futur principal adversaire dans les salles américaines en cet été 1989, Indiana Jones et la Dernière Croisade ?

    Game of Thrones

    Le trône sur lequel le Joker parade et distribue des billets aux habitants de Gotham est le même que celui de Greta Garbo dans La Reine Christine, biopic de 1933 sur la souveraine de Suède, dont la Warner a acquis les droits (et quelques accessoires visiblement) par la suite.

    Meurtre littéraire

    "La plume est plus forte que l'épée", s'exclame le Joker après avoir assassiné le mafieux Vincenzo Ricorso (John Dair) en lui plantant une plume dans la gorge. Ce faisant, il reprend l'expression née dans la scène 2 de l'acte II de la pièce "Richelieu - ou La Conspiration", signée Edward Bulwer-Lytton en 1839, où il est question du célèbre cardinal français qui a vécu au XVIIe siècle. Est-ce pour faire un clin-d'œil à son adaptation ciné datant de 1935 dans laquelle on retrouvait notamment Cesar Romero, futur interprète du Joker dans la série et le film Batman de 1966 ?

    Photo volée

    La photo de Bruce Wayne enfant, prise juste après le meurtre de ses parents et que Vicki Vale regarde dans la seconde moitié du film provient en réalité d'une scène coupée dans laquelle un jeune James Gordon le prenait en charge après le drame. Finalement absente du long métrage de Tim Burton, la séquence verra le jour en 2005 grâce au Batman Begins de Christopher Nolan, qui marquait la renaissance du super-héros au cinéma.

    Bob Kane Returns

    Après son dessin d'Homme Chauve-Souris dans le premier BatmanBob Kane fait un nouveau "caméo" dans la suite : c'est son écriture que l'on peut voir sur le mot envoyé par le héros au Pingouin, pour lui faire comprendre que son projet d'enlèvement des premiers nés des habitants de Gotham City a échoué. Mais il ne se montre toujours pas en chair et en os.

    La femme de Bob Kane

    Si Bob Kane n'apparaît que via son écriture, son épouse d'alors se montre le temps d'une scène : Elizabeth Sanders est en effet la femme blonde qui commente les journaux évoquant le Pingouin Oswald Cobblepot après la visite de ce dernier sur la tombe de ses parents. Un caméo qui ne restera pas sans suite, puisqu'on la retrouve dans Batman Forever puis Batman & Robin sous les traits de la bien-nommée Gossip Gerty (photo de droite), spécialiste des potins de Gotham City, que l'on croise aussi bien au cirque que lors de la vente aux enchères organisée pendant un gala.

    De Pee-Wee au Pingouin

    Les parents d'Oswald Cobblepot, futur Pingouin, sont incarnés par Paul Reubens et Diane Salinger, qui se retrouvent et renouent avec Tim Burton quelques années après la sortie de Pee-Wee Big Adventure, premier long métrage mis en scène par le cinéaste. Les deux comédiens se donneront à nouveau la réplique en 2016, dans Pee-Wee's Big Holiday, produit par Netflix.

    Le Cabinet du Docteur Pingouin

    Avec son chapeau haut de forme et son long manteau, entre autres, le look du Pingouin lors de ses sorties dans Gotham est très proche de celui du personnage principal du Cabinet du Docteur Caligari (1920), le film qui a introduit au cinéma l'expressionnisme allemand, courant artistique marqué par le pessimisme né de la Première Guerre Mondiale puis la montée du nazisme, auquel Tim Burton renvoie beaucoup dans Batman, le défi, à travers les décors anguleux ou les éclairages. Et, donc, cette similitude vestimentaire, en sachant que, comme Caligari, le Pingouin cache son vrai visage et endort en quelque sorte la foule, prête à l'élire maire sans l'intervention de l'Homme Chauve-Souris.

    Vampire, vous avez dit vampire ?

    Contrairement au Pingouin et à Catwoman, respectivement nés en 1941 et 1940 sur papier, le personnage de Max Shreck a été créé pour les besoins du film. Et son nom est inspiré par celui d'un acteur emblématique de l'expressionnisme allemand : l'inquiétant Max Schreck, star du Nosferatu de 1922. Comme le personnage de vampire de ce dernier, le méchant du film de Tim Burton est tapi dans l'ombre, prêt à prendre la vie des gens. Et Christopher Walken parvient à la rendre particulièrement effrayant, ce qui rebutait initialement le réalisateur, qui se disait terrorisé par le comédien selon la directrice de casting. Il fera pourtant de nouveau appel à lui quelques années plus tard, pour être le Cavalier sans tête de Sleepy Hollow. Avec de vraies dents pointues cette fois-ci.

    Max Shreck le magnifique

    En plus d'accentuer le côté vampirique de son nom, le même que celui de l'acteur du Nosferatu de 1922, les boutons de manchette en forme de dents humaines (des molaires pour être précis) de Max Shreck sont les mêmes que ceux portés par Howard Da Silva dans l'adaptation de Gatsby le magnifique emmenée par Robert Redford et Mia Farrow en 1974.

    L'ombre du destin

    Lorsque Selina Kyle (Michelle Pfeiffer) est assise tandis que Max Shreck (Christopher Walken), debout, se fait de plus en plus menaçant, l'ombre des lunettes de la comédienne ressemble à des images de chat et préfigure le futur proche de son personnage, qui sera assassinée quelques minutes plus tard par son patron, pour ensuite ressusciter grâce à quelques félins et devenir Catwoman.

    Tim Burton s'anime

    Parmi les personnes rassemblées derrière la grille du cimetière, où le Pingouin va visiter la tombe de ses parents pour symboliquement réclamer son nom d'Oswald Cobblepot, se trouve un homme aborant un blouson sur lequel on aperçoit Gogo Dodo, personnage récurrent de la série animée les Tiny Toons, diffusée entre 1990 et 1992 aux États-Unis. Le clin-d'œil est discret mais le show renverra l'ascenseur à Tim Burton en le faisant apparaître dans un épisode de la saison 3, "The Return of Batduck", qui revisite le tournage de Batman, le défi. Aux côtés du réalisateur (qui est doublé par Maurice LaMarche et porte des cheveux plus longs que pendant les prises de vues), on retrouve également des versions animées de Danny DeVito, Michael KeatonMichelle Pfeiffer ou encore le Capitaine Crochet Dustin Hoffman et le Robin des Bois Kevin Costner.

    Cat People

    La tête de chat qui sert de logo au magasin appartenant à Max Shreck, que Selina Kyle dévalise et détruit pendant l'une de ses premières sorties en Catwoman, rappelle celle de Félix le chat, célèbre personnage de dessin animé puis de bande-dessinée créé en 1919. Une manière pour Tim Burton de faire passer un message ?

    Un Pingouin et des Tortues

    Parmi les jouets que brûle le sbire du Pingouin déguisé en diable, pendant leur première attaque sur Gotham City, on peut apercevoir deux des Tortues Ninja (Michelangelo à gauche et Raphaël à droite), dont l'apparence renvoie à la série animée diffusée entre 1987 et 1996 aux États-Unis.

    Je (ne) suis (pas) un animal !

    Chassé par les habitants de Gotham qui ont découvert son vrai visage grâce à Bruce Wayne, le Pingouin revient dans sa tanière du zoo et demande à ce qu'on ne l'appelle plus Oswald. "Je ne suis pas un être humain ! Je suis un animal !", s'exclame-t-il, inversant au passage la célèbre réplique prononcée par John Merrick (John Hurt) dans Elephant Man : "Je ne suis pas un animal ! Je suis un être humain !"

    Comme un chat en cage

    La scène au cours de laquelle Catwoman et le Pingouin se parlent, séparés par une cage, rappelle le final du Frankenstein de 1931 (l'un des films cultes de Tim Burton, que ce dernier a revisité avec Edward aux mains d'argent), lorsque le Docteur et sa créature sont à la fois séparés et liés par les rouages du moulin, avec un effet qui renvoie à l'un des ancêtre du ciné : le zootrope, créé en 1834 et qui joue notamment sur la persistence rétinienne pour donner l'illusion d'un mouvement.

    I'll be back

    Parmi les personnalités avec lesquelles Max Shreck s'est fait prendre en photo se trouve un certain Arnold Schwarzenegger. Quelques années plus tôt, ce dernier avait fait partie de la longue liste de noms évoqués, de façon plus ou moins sérieuse, pour incarner l'Homme Chauve-Souris (avec Al Pacino, Mel GibsonTom Cruise ou Nicolas Cage), mais c'est en tant que méchant qu'il intégrera la saga en 1997, sous les traits de Mr. Freeze dans Batman & Robin.

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