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    Violence, sexe, drame... Quand Disney produisait des films pour adultes
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Si le nom de Disney est plus que jamais attaché à l'enfance et constitue un label familial, il fut une époque pas si lointaine où la firme produisait via ses filiales des films adultes, parfois très audacieux, et même quelques chefs-d'oeuvre...

    D.R.

    There Will be Blood (2008)

    There Will be Blood, l'impressionnante fresque austère et hypnothique de Paul Thomas Anderson, qui a permis à Daniel Day Lewis de remporter son deuxième oscar du meilleur acteur, est produite par Miramax Films, racheté par Disney en 1993. Difficile d'imaginer aujourd'hui qu'une telle oeuvre, d'une très grande noirceur qui plus est, puisse désormais être produite par la firme aux grandes oreilles.

    Le Cercle des poètes disparus (1989)

    Film culte qui a bouleversé toute une génération, porté haut par le magnifique et regretté Robin Williams sous les traits de l'inoubliable Professeur John Keating, Le Cercle des poètes disparus est l'une des oeuvres majeures de la fin des années 80 - début 90. Et c'est à Disney qu'on la doit.

    Apocalypto (2007)

    Apocalypto, dont il faut toujours réévaluer la puissance de la mise en scène et le sens du spectacle de Mel Gibson, évoquait l'histoire d'un jeune chef de village cherchant à sauver sa famille des griffes d'un peuple Maya sur le déclin pratiquant le sacrifice humain à grande échelle. Un grand film aux scènes d'une violence parfois terrible... Et produit par la filiale de Disney, Touchstone Pictures !

    Starship Troopers (1997)

    Film culte de Paul Verhoeven, gorgé d'ironie mordante et féroce, sans oublier un discours satirique et anti-militariste, Starship Troopers était une oeuvre sacrément culottée envoyée à la face de l'oncle Sam. Qui n'a pas franchement apprécié. Le film est non seulement coproduit par Disney, mais distribué à l'international par Buena Vista ! Avouez que jamais vous n'auriez imaginé que le brûlot de Verhoeven puisse porter dans son ADN l'empreinte de Mickey.

    Color of Night (1994)

    Thriller érotico-psychologique tentant de surfer bien maladroitement sur le succès de Basic Instinct, comme d'autres ersatz à peu près à la même période, Color of Night a permis de mettre en avant un Bruce Willis en full frontal le temps de quelques secondes, dans une scène d'ébats dans une piscine avec Jane March. Pour cette dernière d'ailleurs, qui avait été révélée par L'Amant, Color of Night a durablement plombé sa carrière... Et oui, le film a été produit par Disney ! En l'occurence par une de ses filiales, Hollywood Pictures, société soeur de Touchstone Pictures. En 2007, le studio a d'ailleurs été définitivement fermé par Disney.

    Good Morning Viêtnam (1987)

    "Goooooooood Morniiiiiing Viêtnaaaaaaam !!!!!" La parole et le débit mitraillette de Robin Williams résonne encore dans notre mémoire dans cet excellent film signé Barry Levinson, et qui est un des meilleurs rôles de la carrière du comédien disparu. En l'occurence l'histoire d'Adrian Cronauer, DJ envoyé au Viêtnam pour animer la radio des forces armées US et distraire les soldats. La BO est au diapason du film : formidable. On dit merci qui ? Merci Disney !

    Les Ailes de l'Enfer (1997)

    Quand le détenu Nicolas Cage, alias Cameron Poe, se clash avec le détenu John Malkovich, surnommé "Cyrus le virus", ca donne le jubilatoire, violent et foutraque spectacle offert par Les Ailes de l'enfer, et son casting de gros bras. Du cinéma no brain no pain produit par Jerry Bruckheimer et royalement offert par Disney !

    Incassable (2000)

    Bien avant le tsunami des films de l'écurie Marvel et du rachat de la firme par Disney, le studio aux grandes oreilles a produit tout simplement un des meilleurs films de super-héros, en tout cas sur la naissance d'un super-héros, avec Incassable, signé par M. Night Shyamalan. Il faut dire que le cinéaste semblait ravi de sa collaboration avec Disney, puisqu'elle était aussi derrière la production de son Sixième sens, au triomphe à peu près planétaire.

    Volte / Face (1997)

    Nicolas Cage / John Travolta chez un John Woo en grande forme, ca donne un duel au sommet dans un thriller ultra efficace qui a marqué les années 90 : Volte / Face. Et dire qu'on nous annonce un remake. Ou une suite, on ne sait plus très bien... Quoi qu'il en soit, on peut dire merci à Disney pour avoir coproduit le film !

    Lincoln (2012)

    Loin, très loin d'une hagiographie pompeuse et du biopic conventionnel, Steven Spielberg livrait avec Lincoln un film passionnant, rigoureux et très documenté sur le 16e président des Etats-Unis. Une oeuvre reposant sur les épaules d'un immense Daniel Day Lewis, avec un 3e oscar du meilleur acteur à la clé pour le comédien. Et c'est aussi un film Disney, hé oui ! En fait, le studio signa en 2009 un contrat de distribution et de financement pour trente films avec DreamWorks Pictures. Le contrat sera résilié en 2016 lorsque DreamWorks décidera de s'affilier avec Universal. Il y a donc un peu de Mickey chez Lincoln !

    Génération sacrifiée (1995)

    Vraie pépite totalement méconnue ou presque chez nous, Génération sacrifiée (Dead Presidents en V.O, ce qui fait allusion aux portraits des présidents des Etats-Unis imprimés sur les billets de banque), formidable film signé par Albert & Allen Hughes, évoque la douloureuse et tragique histoire d'un groupe d'amis afro-américains désoeuvrés revenus de la guerre du Viêtnam, contraints de participer à un Hold-Up pour se tirer de la misère, dans une Amérique en plein doute d'elle-même. Très solidement mise en scène, cette fresque est portée par une très belle brochette de comédiens, à commencer par un Chris Tucker comme vous ne l'avez jamais vu, à des années lumières de ses tics et visage élastique d'un Cinquième élément ou Rush Hour, et mérite une sérieuse réévaluation. Sous les auspices de la défunte filiale de Disney, Hollywood Pictures.

    Gangs of New York (2003)

    "L'Amérique est née dans la rue" précise la catchline sur l'affiche du film de Martin Scorsese, le formidable Gangs of New York. Certes, mais elle est aussi née sous les auspices de Disney, puisque le film est produit par Miramax, à l'époque coiffé par les frères Weinstein. Il y a donc un peu d'ADN Disney dans les fibres sanglantes de Bill le boucher ! En décembre 2010, Disney vendra Miramax et son catalogue au groupe Filmyard Holdings pour 663 millions $.

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