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    The 100 : comment la saison 5 peut reconquérir les fans de la série ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Après une saison 4 déçevante, "The 100" fait son retour en France sur SyFy le mardi 9 octobre, et compte bien se racheter. En attendant de retrouver la série, voici ce qu'elle doit impérativement faire pour repartir de l'avant.

    The CW

    Elle a joué la carte de la discrétion, mais The 100 a bien fait son retour le mardi 24 avril sur la CW puis sur SyFy en France le 9 octobre, pour une saison 5 attendue au tournant, autant parce que la précédente a déçu malgré quelques fulgurances que pour les promesses contenues dans ses dernières minutes. Vous ne vous en souvenez plus ? Un bref récapitulatif s'impose donc : menacés par une (nouvelle) apocalypse nucléaire, les héros doivent trouver un abri alors qu'ils sont accusés d'avoir tué tous les habitants de la Cité des Lumières, détruite dans le season premiere explosif.

    Une guerre politique se met alors en place tandis que Raven (Lindsey Morgan), hantée par des visions, est encore appelée à la rescousse dès que des notions de mécanique sont requises, et que Jasper (Devon Bostick) prépare un suicide qu'il réussira au cours de l'épisode 11, nous offrant au passage l'un des rares moments d'émotion de cette saison. Dans le même temps, Clarke (Eliza Taylor) multiplie les mauvais choix, Octavia (Marie Avgeropoulos) a représenté les siens dans un conclave aux allures d'Hunger Games et ainsi prouvé qu'elle était des plus en plus badass et dotée d'une vraie âme de leader.

    Régulièrement menacés par une pluie acide, les héros finissent par se séparer : certains se terrent dans le bunker qu'ils ont trouvé pendant que huit autres, menés par Bellamy (Bob Morley), ont regagné l'espace dont ils avaient débarqué lors du pilote. Ce grâce à Clarke, qui s'est sacrifiée pour aider ses compagnons et paraît avoir péri. Sauf que nous la retrouvons, globalement saine et sauve, six ans et une semaine plus tard, en compagnie d'une enfant. Et sa joie de voir un vaisseau se poser sur Terre est de courte durée, puisqu'elle se rend compte qu'il s'agit d'une navette de prisonniers appartenant à une organisation mystérieuse.

    The CW

    Voilà pour les (très) grandes lignes de cette saison 4, alors que le premier épisode de la 5 devrait nous apporter plusieurs réponses. En attendant de les découvrir, voici ce que la série de Jason Rothenberg serait bien avisée de faire si elle veut reconquérir les fans déçus par les derniers épisodes en date.

    REBATTRE LES CARTES

    Les scénaristes se sont-ils rendus compte qu'ils faisaient fausse route et se prenaient les pieds dans le tapis de leur ambition ? Avec ses histoires de clans et ses sous-intrigues se déroulant en parallèle, The 100 avait vraiment commencé à nous perdre pendant la saison 3, et n'a pas su rectifier le tir pendant la 4. Sauf à la fin, avec ce saut dans le temps aux allures de semi-reboot de la série qui a eu pour mérite de piquer notre intérêt au vif et nous donner envie de revenir dans le monde Clarke et Bellamy. Avec la crainte que les choses n'aient pas vraiment changé.

    Ce bouleversement de taille doit pourtant permettre à la série de repartir sur de meilleures bases et ne surtout pas agir en trompe-l'oeil pour mieux nous resservir la même soupe. Il faut en effet trouver un équilibre entre continuité et renouveau, et même lègèrement faire pencher la balance de ce côté, pour mieux surprendre les téléspectateurs. Entre les potentiels flashbacks pour combler six années de flou, la nouvelle vie de Clarke, le sort des siens et les mystérieux passagers qui vont débarquer sur Terre, il y a largement de quoi faire. À commencer par tuer certains personnages centraux, ou les mettre en danger de mort.

    REMETTRE LA SURVIE AU COEUR DES DÉBATS

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    Vous vous rappelez quand The 100 parlait seulement d'un groupe d'ados envoyés sur une Terre post-apocalyptique et quasi-déserte pour y tester les chances de survie sur une planète ravagée par la Troisième Guerre Mondiale ? C'était le postulat de départ, développé pendant les saisons 1 et 2, mais cela nous paraît aujourd'hui très lointain tant la série a depuis dévié. Il est bien évidemment toujours question de survivre dans ce monde hostile, mais le thème n'est plus aussi central qu'il n'a pu l'être. L'exemple le plus frappant est survenu l'an dernier et concerne la recherche d'un bunker où s'abriter : alors qu'ils pensaient avoir touché au buts, Thelonius (Isaiah Washington) et son groupe ont découvert que le lieu n'était pas étanche et ne pouvait donc pas les protéger de la tempête nucléaire qui menaçait de s'abattre sur eux.

    Une péripétie qui aurait dû servir de base aux scénaristes, pour revenir aux fondamentaux du show. Mais ils n'en avaient visiblement pas envie puisqu'il ont préféré lancer les personnages sur les traces... d'un autre bunker. Reculer pour mieux sauter ? Le final et le sacrifice de Clarke laissent entendre que oui, mais il faut maintenant poursuivre dans cette voie et même réhausser les enjeux, car c'est surtout en se focalisant sur ce sujet primitif de la survie que The 100 nous a séduits. Plus qu'avec ces histoires de clans qui ont failli devenir plus complexes que la géopolitique de Game of Thrones.

    SE SIMPLIFIER LA TÂCHE

    Que les choses soient bien claires : nous n'avions rien contre l'ambition dont The 100 a fait preuve pour aller au-delà de son postulat initial, et devenir de plus en plus épique au fil des années. Mais cette volonté de densifier et complexifier l'univers a fini par jouer contre la série. Entre les vaines tentatives pour trouver un antidote contre les radiations ou les tâches purement techniques qui semblaient n'être là que pour faire avancer l'intrigue de façon artificielle (et donner un rôle à Raven, soyons honnêtes), la saison 4 a plus d'une fois donné l'impression de faire du remplissage et de parasiter ses bonnes idées.

    Le pire survient lorsque des références à des épisodes précédents sont faites lors du final, alors que le mot d'ordre semblait jusqu'ici être de s'affranchir du passé pour mieux avancer. Tout porte à croire que Jason Rothenberg et ses scénaristes se sont retrouvés dans une impasse et que c'est en faisant machine arrière qu'ils semblent être repartis de l'avant, lors du season finale. Plus efficace et concis, celui-ci parvenait à renouer avec la simplicité des débuts. Et fonctionnait ainsi comme une note d'intention pour la suite, qui nous rend un peu plus optimistes.

    SOIGNER LES PERSONNAGES PRINCIPAUX

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    Revenir à plus de simplicité (mais pas à quelque chose de simpliste, nuance) signifie aussi se recentrer sur les personnages. Surtout ceux qui ont été les grands perdants de la saison précédente, à commencer par Clarke, qui a été dépossédée de son statut de leader en faisant mauvais choix sur mauvais choix et n'assumant par son rôle de survivante (donc d'anti-héroïne), contrairement à Murphy (Richard Harmon), qui a fait figure de bonne surprise. Conjugué au saut dans le temps, qui laisse entendre qu'il faudra nous raconter six années de quasi-solitude, le sacrifice final de la jeune femme incarnée par Eliza Taylor peut être l'étincelle qui rallume sa flamme et la remet au centre du récit.

    Il faudra aussi compter sur Octavia, qui a commencé la série comme une demoiselle en détresse pour s'endurcir au fil des épisodes et devenir une vraie guerrière au cours de la saison 4 ; et son frère Bellamy, dont l'énième rédemption était un peu trop téléphonée l'an passé. Mais le renforcement de ses liens avec sa soeur et Clarke a réussi à lui donner une autre dimension, et on espère que la série va poursuivre sur cette voie alors que chacun devrait incarner l'un des lieux clés de l'intrigue : l'Arche dans l'espace (Bellamy), le bunker sur Terre (Octavia) et la nature sur cette même planète (Clarke). Inutile de préciser que le moment où ces trois-là seront réunis risque de faire des étincelles, et il ne serait pas étonnant de devoir attendre quelques épisodes avant que ce ne soit le cas.

    La série ne peut, en tout cas, pas de nouveau perdre un personnage aussi intéressant que Jasper, que les scénaristes semblaient avoir traîné comme un boulet pendant la saison 4, et ce jusqu'à sa mort, réussissant au passage l'exploit de le rendre agaçant et égoïste. Le sort de Raven, Murphy, Monty (Christopher Larkin) ou Marcus (Henry Ian Cusick) est entre leurs mains, à eux d'en (re)faire bon usage pour nous offrir des moments aussi mémorables que la mort de Finn (Thomas McDonell) au milieu de la saison 2.

    GARDER CE NIVEAU DE RÉALISATION

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    Si cela n'était pas assez explicite dans les paragraphes précédents, sachez que tout n'était pas à jeter dans la saison 4 : le final s'est révélé assez engageant, Murphy et Octavia ont su tirer leur épingle du jeu, quelques pans de l'intrigue nous ont donné envie de revenir et la mise en scène est loin d'être honteuse. S'il ne fallait prendre que la forme en compte, The 100 aurait d'ailleurs pu intégrer bon nombre de Tops Séries en 2017 : les décors sont réussis, les costumes et maquillages aussi, et l'ensemble plutôt bien filmé. Y compris lorsque l'action pointe le bout de son nez et parvient à rester lisible.

    Une qualité qui s'exprime surtout dans les épisodes 10 (le conclave avec Octavia en représentante des siens) et 13 (le final), et il n'est pas anodin s'il s'agit des deux meilleurs de la saison 4. Au vu des images dévoilées jusqu'ici, la série n'a pas l'air d'avoir changé son fusil d'épaule en ce qui concerne la mise en scène, ce qui est une bonne nouvelle. Et l'assurance de pouvoir à nouveau vibrer si le scénario suit.

    PENSER À LA FIN ?

    Il va bien falloir un jour ou l'autre, et mieux vaut s'y préparer plutôt qu'être pris au dépourvu et laisser les fans en plan. Renouvelée de façon quasi-miraculeuse pour une saison 4 en 2016, The 100 a été reconduite de la même façon l'année suivante, malgré un final qui pouvait aussi faire office de series finale en bouclant la boucle lorsque Clarke assiste à l'atterrissage d'une navette, en écho à son arrivée dans le pilote. À cette époque, déjà, il nous paraissait compliqué de voir le show s'étirer sur de nombreuses saisons, au risque de voir son univers et son ampleur se retourner contre lui.

    Alors qu'il semble avoir touché ses limites du doigt au cours des saisons 3 et 4, et qu'il possède les cartes en main pour repartir de l'avant, espérons que le sujet de la conclusion a bien été abordée au sein de la "writers room" dans laquelle phosphorent les scénaristes. Ne serait-ce que pour anticiper une éventuelle annulation, alors que la série ne fait pas partie de la récente vague de renouvellements de la CW... et que la saison 5 est d'ores et déjà tournée. Aurons-nous droit à un cliffhanger dont nous ne connaîtrons jamais la suite ? Ou à une vraie fin légèrement ouverte ? Premiers éléments de réponse à partir du 24 avril sur la CW.

    La saison 5 doit... rebattre les cartes

    Le final de la saison 4, avec son saut dans le temps, a pris des allures de mini-reboot. Il faut que la série continue sur sa lancée et nous offre un peu de renouveau. Avec une narration qui alterne entre passé et présent, et une nouvelle menace venue du ciel.

    La saison 5 doit... remettre la survie au coeur des débats

    C'est le thème central de la série, celui qui nous a séduits en premier lieu, avant que le show ne s'égarent dans des histoires de clans au moment de prendre l'ampleur. Avec cette nouvelle dynamique que laisse présager la fin de la saison 4, en forme de retour aux sources, c'est le moment ou jamais de se recentrer.

    La saison 5 doit... se simplifier la tâche

    Il faut que la survie revienne au coeur de l'intrigue... et que cette dernière ne parte pas dans tous les sens. Nous n'avons rien contre l'ambition dont la série a pu faire preuve, mais elle a fini par se prendre les pieds dedans, ce qui explique les dernières minutes de la saison 4. Une façon de faire table rase et annoncer la couleur pour la suite ?

    La saison 5 doit... soigner ses personnages principaux

    Parvenir à rendre un personage comme Jasper exaspérant est un petit exploit qu'on ne veut plus vraiment revoir. Il faut en revanche que Clarke redevienne une meneuse, qu'Octavia continue d'être la guerrière qui fait d'elle l'un des héros les plus solides du show, et que Bellamy renforce ses liens avec les deux jeunes femmes, pour que les retrouvailles soient événementielles.

    La saison 5 doit... garder ce niveau de réalisation

    La saison 4 a déçu, mais en matière de forme : décors, costumes et mise en scène ont en effet été à la hauteur. Y compris dans l'action, qui n'est jamais illisible. Si la série muscle son jeu sur le plan scénaristique, elle peut à nouveau nous faire vibrer.

    La saison 5 doit... penser à la fin ?

    La série ne pourra pas durer éternellement, vu son postulat et l'ambition dont elle entend faire preuve (quitte à se prendre les pieds dans le tapis). Et vu que la saison 5 est déjà tournée et que la CW n'a pas (encore ?) renouvelé The 100, espérons que cette dernière a anticipé, au cas où, pour ne pas laisser les fans en plan si l'aventure devait se terminer dans les semaines à venir.

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