Avis sur La Dame de trèfle

Comment décourager les spectateurs d’aller voir le film que vous réalisez ? C’est très simple !

Choisissez d’abord un sujet trivial (un jeune voyou, qui a commis un vol, tue acidentellement un complice qui lui réclame sa part, tente de mouiller l’amant de sa sœur, et le tue aussi), des personnages rebutants et des décors sordides. Écrivez le dialogue le plus plat et le plus grossier possible. Faites jouer le tout par des acteurs masculins pas rasés et des filles sans attrait et mal vêtues. Filmez entièrement de nuit, caméra à l’épaule et tout en gros plans. Et c’est dans la poche ! Votre film fera au moins une semaine en exclusivité avant de finir dans un placard à balais, n’ayant pas couvert le quart de son financement. Qu’importe, puisque vous avez été rétribué par anticipation grâce au système bien français de l’avance sur recettes.

Vu totalement au hasard, voilà une excellente surprise. Un polar bien glauque limite austère. C'est aussi un beau drame familial, sulfureux comme il faut. Une mise en scène simple mais sans défaut impose une ambiance noire et collante comme il faut. Un scénario bien écrit, sobre, privilégiant la psychologie des personnages à l'action et les rapports frère/sœur à l'enquête policière.. Ceux ci sont magnifiquement interprétés par deux nouvelles et talentueuses têtes du cinéma français : Malik Zidi et Florence Loiret-Caille. Ils sont vraiment très bien, rien à dire. A leurs côtés des valeurs sûres mais discrètes comme Jean-Pierre Darroussin, Marc Citti ou Marc Barbé. Des petites gens, fauchés, un peu magouilleurs, bousculés par un drame imprévu. Un film simple, touchant voir passionnant. Loin d'une comédie à voir pour passer un bon moment bien sombre.

Avec Papa directeur du cinéma à Canal et Maman travaillant au CNC, la voie de Jérôme Bonnell était toute tracée. En tout cas, il continue, à 32 ans, avec son 4ème long métrage, à tracer un sillon très intéressant dans l'univers du cinéma français. Jérôme Bonnell, c'est l'homme des fidélités : fidélité à Nathalie Boutefeu et à Marc Citti, qu'on retrouve dans ses 4 longs métrages et à Florence Loiret-Caille, absente seulement dans un seul. Fidèle à la Beauce, également, puisque "La dame de trèfle" se déroule aux alentours de Chartres, tout comme "Le chignon d'Olga", son plus gros succès. Rentrer dans "La dame de trèfle" n'est pas forcément facile : les premières scènes apparaissent un peu forcées et Florence Loiret-Caille, il faut le dire, a tendance à les plomber. Certes, physiquement, elle rappelle Juliet Berto, elle tente de lui ressembler également dans son jeu, mais elle n'en a pas tout à fait le talent et on n'y croit guère. Sortir du film n'est pas facile, également, car c'est un film qui marque le spectateur. En effet, entre temps, le film s'est davantage orienté vers le frère, remarquablement interprété par Malik Zidi, et s'est petit à petit transformé en thriller tout en continuant à observer une relation frère-sœur quelque peu atypique. On y croise Darroussin dans un rôle de méchant et donc Marc Citti et Nathalie Boutefeu, trop peu utilisée au cinéma. Il y a aussi Marc Barbé, très convaincant. Tout cela donne un film qui mérite un large public, ne serait-ce que pour assister à l'éclosion d'un grand comédien, Malik Zidi (aucun rapport avec Claude).

Un très beau film malgré un scénario assez simple d'une noirceur intèrieure . La mise en scène brut engendre des émotions fortes et Malik Zidi est d'une présence exceptionnelle. Une oeuvre importante a voir impérativement.

Depuis son premier long-mètrage, "Le chignon d'Olga", Jèrôme Bonnell a essayè d'estomper les rouages de la narration dans une oeuvre personnelle et très structurèe en obèissant à des codes comme le suspense ou les rebondissements. "La dame de trèfle" est finalement l'histoire d'un frère et d'une soeur, scotchès comme deux grands adolescents, qui n'arrivent pas du tout à se sèparer! En somme, c'est l'histoire de ce chemin de sèparation qui se raconte à travers une intrigue policière! Autour d'un couple frère-soeur maudits qui se dèchirent à belles dents, la camèra de Bonnell, très proche de ses comèdiens, rôde avec une infernale agilitè dans une règion de Chartres pas très glorieuse ; rien ne leur sera èpargnè et l'on se surprend à trouver passionnante cette vague intrigue policière! Curieusement d'ailleurs, mais cela est dû à l'interprètation sauvage de Malik Zidi et Florence Loiret-Caille! La narration, aussi fragile soit-elle, tient sur les liens entre ses deux beaux personnages! Bonnell a donc pris le polar comme prètexte pour parler de ce qui l'intèresse! A commencer par la solitude et à cette matière dont les êtres sont fabriquès...

Thriller français qui avait pourtant du potentiel à la base mais qui n'est malheureusement pas passionnant !! L'histoire est plate, l'ensemble trop lent, l'ambiance un peu trop sombre et Daroussin n'est pas très crédible dans son rôle. Le tout fait qu'on s'ennuie mortellement. Je mets tout de même 2 étoiles pour la prestation de Malik Zidi qui ne démérite pas....

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de La Dame de trèfle. On est en rase campagne. Une sœur et son frère vivent ensemble. Lui est fleuriste le jour et trafique du cuivre la nuit. Elle, accumule les relations sans lendemain et les petits boulots. Jusqu'au jour où le frère tue son complice accidentellement car il lui réclamait de l'argent. Comme je l'ai dit, j'ai aimé cette atmosphère très noire, presque glauque, malsaine. Le rapport entre ce frère et cette sœur sont ambigus. Elle avorte mais on ne sait pas de qui. Il fait nuit tout le temps. Il pleut. Les personnages se mettent minables dans des bars. Ils ne sont pas capables d'avoir des relations saines entre eux. Jérôme Bonnell épure au maximum sa mise en scène en privilégiant de filmer ses personnages au plus près, en étirant au maximum ses plans sur le ciel, le paysage campagnard. L'ennui effleure le spectateur mais paradoxalement il a envie de connaître la destinée de ces personnages tous plus paumés les uns que les autres.

Les rapports compliqués d’un frère et d’une sœur qui n’arrivent pas à couper le cordon qui les relie depuis la mort accidentelle de leurs parents. Dans une campagne d’Eure et Loire la vie s’organisent autour des petits trafics d’Aurélien pour faire bouillir la marmite et des virées nocturnes alcoolisées d’Argine qui reufse d’entrer dans la vie active. Un coup qui tourne mal va venir perturber l’ordre des choses et révéler les deux jeunes gens à eux-mêmes. Jérôme Bonnell qui avait déjà évoqué les rapports fraternels dans « Le chignon d’Olga » explore cette fois-ci la tournure que peuvent prendre ses rapports dans le contexte particulier de la disparition brutale des parents et face à une éducation pas encore terminée. La responsabilité de fait qui incombe à l’aîné ne constitue t’elle pas un frein au développement de chacun ? C’est sans doute la question que l’on peut se poser quand on observe le comportement d’Aurélien face aux choix difficiles qui se présentent à lui. Jérôme Bonnell qui semble au fur et à mesure des films se constituer une famille d’acteurs un peu à la manière de Lelouch ou de Guédiguian utilise au mieux la palette d’émotions que lui offrent Florence Caille Loiret et Malek Zidi tous deux confondant de vérité dans cette lutte pour la survie au sein d’une relation de dépendance imposée par l’amputation brutale de leurs racines. Parallèlement à l’évolution de cette relation qui structure le film Jérôme Bonnell aussi auteur de son film, développe une intrigue dramatique qui apporte la dose de suspense utile à soutenir l’édifice. Jean-Pierre Darroussin qui a rejoint la famille (il est déjà de la fratire Guédiguian) et Marc Barbé apportent la robustesse de leurs prestations qui n’ont pas besoin d’être importante pour marquer la pellicule. Un véritable auteur s’est révélé dans le cinéma français qui à force d’en célébrer à tout vent a parfois tendance à galvauder ce concept intégré à notre système de production parfois un peu nombriliste.

Scénario de bonne facture; suspens jusqu' à la fin du film. Interprétations de qualité. Florence Loiret-Caille est une brillante actrice. Evocation pleine de justesse de la marginalité dans une petite ville, entre le polar et la peinture sociale. Pour ceux qui aiment les films proprets et bien pensants: à éviter. J' ai vu ce film deux fois et m' apprête à le visionner une troisième.

Une catastrophe, un scénario dont certains aspects restent obscurs (c'est le moins qu'on puisse dire) et qui se nourrit d'invraisemblance (le coup de la carte bleu dans la poche, est-ce vraiment sérieux ?) une photo affreuse, des acteurs qui essaient de faire ce qu'il peuvent (mais Zidi ne peut pas grand-chose et Loiret-Caille est souvent dans le surjeu. Et puis surtout ce n'est absolument pas intéressant. Bonnell se rattrapera plus tard avec le plutôt bon "A trois, on y va"

Film à petit budget dont la réalisation tient la route, malgré une certaine platitude à l'image des paysages campagnards.

Un polar dramatique; simple mais déroutant. spoiler: Jérôme Bonnell nous plonge dans une atmosphère froide, d'inceste, crime & magouilles, pour le pire...

Poussif , mais une intepretation géniale , avec un Malik Zidi formidable de même Florence Loiret -Caille .

Excellent film, formidable probablement grâce à la greffe réussie du polar sur l'histoire filiale... Un polar sombre et fragile qui va bien au-delà de ce que propose le cinéma aujourd'hui, ce qui j'imagine a pu déstabiliser certains des spectateurs qui se disent dubitatifs...

Le jeu des acteurs est bon mais le scénario très décevant avec des longueurs et une fin qui tombe à plat.