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    2001 : l'odyssée de l'espace
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    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 140 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 janvier 2014
    Mon film préféré. De loin. Voilà tout simplement ce que je pense de « 2001, l’odyssée de l’espace ». Alors, bien sûr, comme quasiment tout le monde (du moins ceux qui veulent bien se l’avouer), je suis resté très dubitatif à ma première vision de ce film. Mais bon, après l’avoir inocculé, ce film a été virus qui m’a poursuivi sans cesse. Il a fallu que je le digère et que je le revois pour être cette fois-ci touché par la grâce. Alors, bien sûr, je comprends tous ceux qui trouvent ça long, chiant, mal expliqué. Malgré tout c’est pourtant là que repose toute l’expérience. Ce qui me subjugue le plus, c’est que ce film est finalement celui qui parvient le mieux à définir l’humanité : à la fois dans son insignifiance et dans son caractère unique et merveilleux. « 2001 » n’est effectivement pas un film qui se comprend, c’est un film qui se vit. Or, à ce sujet, je ne peux m’empêcher de m’étonner à chaque fois de la performance technique incroyable de ce film pour son époque. C’est juste sublime. C’est qu’en plus, ce film a d’autant plus une dimension intemporelle qu’il ne ressemble à rien d’autre qui s’est fait ou qui a pu se faire. C’est juste une illumination de film. Rien que pour cela, « merci » Stanley d’avoir fait du cinéma…
    videoman29
    videoman29

    203 abonnés 1 809 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 juillet 2013
    Je me souvenais parfaitement avoir vu ce film dans ma jeunesse et n'avoir strictement rien compris ! Je pense même que j'avais dû m'endormir car je n'arrivais pas à me souvenir de la fin. Bref, je m'étais promis de refaire une tentative plus tard, lorsque l'expérience me permettrait de mieux appréhender les méandre de l'imaginaire compliqué de Stanley Kubrick. Voila, j'ai atteins l'âge raisonnable de 45 ans, donc j'ai tenu promesse et... Je n'ai toujours rien compris ou à peu près. Je reconnais volontiers que l'esthétique du film est proche de la perfection, l'espace est représenté tel qu'il est en réalité, avec un soucis du détail qui frôle la maniaquerie. Certaines scènes avec le super ordinateur, tueur psychopathe, sont même presque effrayantes ; Mais l'ensemble est beaucoup trop brouillon, lent et abstrait pour véritablement retenir l'attention. Une autre explication est que je n'y comprends rien et qu'il faut peut-être que j'attende encore 20 ans pour le visionner à nouveau... Et finalement me rendre compte que je suis congénitalement un grossier personnage, sans imagination ni cervelle et que même à 100 ans mon cerveau ne rivalisera jamais avec celui du grand Maître ! Crotte !! Je range le film au fond d'un placard, on verra bien !
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 18 juillet 2012
    Ce que je retiendrai de ce film ? Une réalisation hors-norme, une bande-sonore et une ambiance qui apporte cette tension qui ne rend pas indifférent, un rythme parfois trop lent, une séquence d'anthologie entre Dave et Hal.

    Et c'est à peu près tout. Le fait de ne pas pouvoir faire entrer le film dans un discours, dans un ensemble de messages, lui enlève son intérêt. Je ne suis pas fan des films où l'on pose des objets et où l'on dit : "Voilà".

    Dans ce cas-là il vaut mieux faire un tableau, écrire une chanson pour créer quelque chose d'unique, d'uniforme, qui s'auto-suffit. À partir du moment où l'on décide de faire un long-métrage, je considère qu'il y a quelque chose qu'on veut traiter dans la longueur, et qu'on a BESOIN de cette longueur cinématographique pour la transmettre. Les seuls éléments qui nous sont transmis sont quelques ébauches de réflexions, mais laissés volontairement dans le flou afin de frustrer le spectateur.

    J'irais même plus loin, je pense que le film, dans son désir de ne pas expliquer, d'apporter plus de questions que de réponses, et dans son souhait de laisser le spectateur orphelin des intentions du réalisateur, est prétentieux.

    Une prétention dans le sens où en se privant d'explication, on en vient peut-être à grandir l'objet en tant que film, à lui assimiler une puissance qu'il n'a probablement pas.

    Grossièrement, le fait de ne rien expliquer contribue à se protéger d'une certaine déception au niveau de la réception du public. Le mystère renforce le mythe, mais ce mythe n'en devient donc que peu intéressant, puisque du mystère on peut en tirer du génie ou du néant, et ici c'est surtout du néant.

    Alors oui, quelques passages sont artistiquement sublimes, toujours est-il que rien ne m'a captivé pendant le visionnage (mis à part deux scènes) et que rien ne me captivera après le visionnage car : Il n'y a rien à aller chercher, mis à part le fantasme personnel d'essayer de trouver LA fibre inhérente au film, que chacun croit avoir trouvé ici et là.
    Kilian Dayer
    Kilian Dayer

    96 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 mars 2013
    En 1968, le légendaire Stanley Kubrick mettait en scène ce qui fût et qui persiste à l’être encore, le premier film de Science-fiction majeur pouvant très clairement s’assimiler à une anticipation très pointue du genre, d’une technologie future que le cinéaste a imaginé comme telle et pour laquelle le présent lui donne en partie raison. Oui, Kubrick le perfectionniste, le maniaque, illustre son propos en repoussant bien des idées, ne conservant que les siennes, Arthur Clarke, coscénariste, ayant souvent été rabroué par le maître. Le cinéaste prend tous les risques en mettant en scène une nouvelle odyssée, un mythe, que le spectateur devra lui-même déchiffrer, le final, le traitement, donnant lieu à de multiples perspectives. Un chef-d’œuvre, tout simplement, pas tant parce qu’il est mystique, démesuré, mais parce que 2001 : l’odyssée de l’espace est tout simplement une révolution cinématographique.

    Ecran noir, musique ambiant, puis apparaissent les hommes singes, les prémices de notre civilisation, le commencement. De l’arrivée d’un monolithe, Kubrick envoie l’histoire de l’homme vers sa plus haute évolution, la conquête spatiale, alors qu’un même monolithe est découvert dans le sous-sol lunaire. L’homme ira encore plus loin, vers Jupiter, en quête d’un même monolithe mais assisté dans sa mission par une intelligence artificielle que Kubrick illustre de la meilleure des manières. L’isolement, le vide sidérale, le manque de repère, jamais film n’aura aussi bien retranscrit ses concepts propres à l’espace, à la conquête de notre galaxie, à la science-fiction. Oui, la conquête de l’espace était encore, en 1968, de l’ordre de la SF, d’où le prodige de Kubrick. Le film est aussi le seul, de souvenir certain, à donner le tournis, à jouer avec l’apesanteur, à brouiller visuellement les pistes pour créer le mal être du public devant la perte de l’horizon. Décor en perpétuel mouvement, absence de haut, de bas, de nord, de sud, décors changeant, mouvant, une réelle innovation mais aussi une merveille de contemplation pour nous ,curieux, et ce même des décennies plus tard.

    Kubrick illustre la faculté de l’homme à se renouveler, à parcourir toujours de plus grandes distances, notre envie d’exploration, de compréhension absolue. Le cinéaste met ici en scène les déceptions des hommes qui tentent de comprendre, allant à l’encontre du mysticisme. Il film un échec scientifique tout en démontrant que nous autres, avons une force énorme, une intelligence sur mesure et sommes en mesure de créer une vie électronique si sensible, si tangible, que nous serons finalement contraints de la combattre. Bref, Kubrick anticipe tout, imagine des choses qui seront à maintes fois reprises, plonge le spectateur dans un univers profondément inconnu, silencieux, gracieux mais aussi effrayant, lugubre et mécanique. La conquête de notre univers reste et restera une utopie que Kubrick, ici, dépeint de la plus franche des manières.

    2001 : l’odyssée de l’espace, influencera bien des œuvres majeures de la SF dans les années qui suivront, je pense notamment au Huitième passager de Ridley Scott, premier maillon de la franchise Alien, mais aussi Abyss, de James Cameron ou encore des cinéastes comme De Palma et j’en passe, certains illuminant l’écran à leurs tours mais tous dans le plus grand respect de l’œuvre présente de Kubrick, un jalon géant dans cet univers de cinéma, qui voyait l’homme toujours plus loin de chez lui, confronté à l’inconnu mais aussi à ses créations. Finalement, Kubrick ne donne, comme à son habitude, que partiellement la réponse à toutes nos questions, nous laissant pantois devant son nouveau mythe, à la recherche de notre version des faits. Le travail du réalisateur est si conséquent que l’on est immédiatement tenté de remettre le couvert dès l’apparition du générique de fin. Si le film ne fût pas très bien reçu, du fait de sa lenteur, par la presse à sa sortie, il n’en demeure pas moins une légende qu’il paraît difficile de salir par de pâles théories de cinéphiles convaincu de connaître la vérité absolue. Le cinéma est un art à multiples facettes, qui peut être indépendamment apprécié comme détesté, Kubrick illustre à lui seul, ici, le fondement de ce propos. Un grand classique, un chef d’œuvre qui percera les âges, ce qu’il a déjà depuis longtemps commencer à faire. 19/20
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 décembre 2017
    Une ouverture sublime, un long tunnel planant, un suspense cybernétique infernal, puis un final halluciné : il y a tout dans "2001 : l'Odyssée de l'Espace", et avant tout la meilleure illustration du génie d'un réalisateur visionnaire comme l'histoire du Cinéma en compte très peu. "2001" ouvre littéralement une brèche d'infini dans l'imagination des spectateurs, qui suffoquent un peu, à la fois dépassés et hypnotisés : comme le personnage de l'astronaute, seul et flottant dans le cosmos, chacun d'entre nous est seul, face au silence absolu, face à la rareté des mots, face au mystère de notre propre existence. Face à ces images d'une folle poésie futuriste et glacée. "2001" est souvent considéré comme "le plus beau film du monde", qui a engendré des fleuves de commentaires, critiques, interprétations : s'agit-il avant tout d'un conte philosophique (nietzschéen donc, de l'avis des experts) dont on sent que l'on ne pourra jamais épuiser le mystère ? S'agit-il de la seule superproduction auteuriste de Science Fiction à date, grâce au contrôle absolu que Kubrick, plasticien fou, exerça sur chaque détail technique ? S'agit-il d'un film purement expérimental qui fait basculer le cinéma vers la Beauté absolue d'un tableau de maître ou d'une symphonie classique ? Oui, un peu de tout cela sans doute, mais tant d'autres choses encore. Car "2001" appartient, comme tout chef d'œuvre essentiel de l'Humanité, autant à notre héritage collectif qu'à notre subconscient individuel. Il risque bien de rester indépassable, mais il n'y aucune raison de s'en désoler, puisque nous l'avons.
    .Jurassic
    .Jurassic

    99 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 mars 2014
    Aujourd’hui, je m’attaque à du lourd. « 2001, l’Odyssée de l’Espace », souvent considéré comme l’un, si ce n’est le meilleur film de Stanley Kubrick, reconnu par l’American Film Institute comme étant le meilleur film de science-fiction de tous les temps, long-métrage ayant révolutionné le cinéma de science-fiction… Sans surprise, j’en attendais beaucoup. Et finalement, le film m’a donné autre chose que ce que j’en attendais… et m’a retiré autre que ce à quoi je m’attendais.
    Kubrick n’est pas un réalisateur comme les autres (si, si) et tente à chacun de ses films (enfin presque) de créer quelque chose de nouveau dans le genre et dans sa filmographie. Ici, il s’essaye pour la première fois à la science-fiction et, en effet, il va accoucher d’un long-métrage unique en son genre.
    Tout d’abord, le film est divisé en quatre segments présentant trois époques différentes (même si le deuxième segment est très proche du troisième chronologiquement), et chacun de ces segments possède un ton assez différent les uns des autres tout en se mariant parfaitement dans une même histoire. Le film a aussi la particularité de traiter l’espace et le futur avec un réalisme rarement vu pour l’époque et même aujourd’hui, des dialogues banals et un scénario général limité dans ses grandes lignes. Mais ce qui rend le film unique et incontournable, c’est son ambiance. « 2001 » possède une ambiance extrêmement pesante avec des cadres, pour la plupart fixes, qui sont comme d’habitude chez Kubrick, très remplis, et surtout très étranges de par leurs positions (souvent penchées voire à l’envers) et leurs jeux visuels (beaucoup de plans contemplant des actions peu communes comme le vol d’un stylo en apesanteur ou un changement gravitationnel), des dialogues qui prennent leur temps, des personnages volontairement fades au ton monocorde, et une lenteur des actions qui créeront non seulement un sentiment d’oppression presque malsain voire effrayant pour certains, et une fascination rarement vue au cinéma. Du début à la fin du film, on est happé par ce voyage bizarre dont on ne comprend pas le sens, et le délire métaphysique du dernier segment intensifiera encore plus cet envoûtement. Sa conclusion n’en sera que plus démonstrative de la volonté qu’avait Kubrick de nous tenir en haleine jusqu’au bout puisque finalement, on ne comprendra toujours pas ce que l’on a suivi pendant plus de deux heures vingt de film. Et c’est là la véritable force du film : créer une sorte d’hypnose constante sur les spectateurs, tout comme le monolithe le fait sur les hommes. Cela fait de nous un personnage du film à part entière, à qui on ne donnera aucune autre information que celles qu’il voit lui-même. Les quatre segments plus ou moins éloignés temporellement, et les plans contemplatifs prennent alors tout leur sens, nous laissant ainsi analyser à notre guise chaque situation comme on le souhaite, et révéler le vrai sujet du film qui en plus d’être original, se révèle incroyablement audacieux : la capacité de l’homme à rechercher une vérité qui lui échappe et qu’il ne pourra de toute manière jamais pleinement maîtriser malgré le temps qui passe. Dans ce film, on ne nous donne aucune réponse, uniquement des minuscules pistes qui aboutiront à quelque chose d’encore plus étrange, d’encore plus incompréhensible. Inévitablement, le film nous laisse un arrière-goût amer et un sentiment de frustration au vu de sa fin. Mais je trouve que c’est une idée de génie d’avoir eu le courage de produire un film aussi atypique où l’on manipule continuellement le spectateur pour finalement ne lui révéler qu’un bordel d’idées visuelles et de symboles très différents les uns de autres, l’obligeant ainsi à faire travailler son imagination, et développer ses propres hypothèses, ses propres idées, source de toute découverte (n'est-ce point beau?). Cette fin ouverte aurait normalement dû énerver les spectateurs mais curieusement, ils ont été très réceptifs aux intentions de Kubrick, ce qui a permis au film d’obtenir la notoriété qu’il a aujourd’hui. Mais ce film est-il pour autant le chef d’œuvre incontesté du cinéma de science-fiction ? Pour moi, non.
    Le film réussit brillamment à atteindre son objectif principal mais, l’ambition gigantesque oblige, « 2001 » est imparfait sur plusieurs points.
    Premièrement, le film n’a aucun personnage à qui l’on s’attache. En soi, ce n’est pas un défaut puisque comme je l’ai dit plus haut, nous sommes un personnage du film à part entière. Mais malheureusement, alors que tout le film n’avait jusque alors jamais essayé de nous dicter des émotions (à part évidemment les séquences musicales), Kubrick a tenté lors d’une scène de nous faire peur. En effet, vers la fin du troisième segment du film, spoiler: Hal 9000, l’IA du vaisseau « Discovery One » contrôlant absolument tout le vaisseau, vient d’apprendre que Dave et Frank envisagent de le débrancher, et se décide donc à tuer Frank lors d’une sortie extravéhiculaire
    . La scène va durer plus de quinze minutes… Quinze minutes interminables durant lesquelles on va observer spoiler: Frank Pool léviter seul dans l’espace à la merci d’Hal 9000…
    Logiquement, une scène aussi lente aurait dû provoquer chez moi une certaine angoisse, et de la pitié pour l’astronaute… mais je n’en n’avais strictement rien à foutre et j’ai bien failli m’endormir. On peut penser que Kubrick a réalisé la scène ainsi afin de nous faire culpabiliser de notre désintérêt complet devant le spoiler: destin tragique de Frank
    (et suivant ainsi la logique du film qui cherche à critiquer notre déshumanisation au fil du temps), mais d’une, ça ne marche pas parce que la scène est beaucoup trop longue et on s’ennuie ferme, et de deux, ce sentiment avait déjà été ressenti cinq minutes avant devant spoiler: l’assassinat de trois astronautes en stase par Hal
    ! Et là, ça marchait car la scène était courte et le spoiler: crime était lâche
    ! Ne se concentrer sur aucun personnage était une idée louable mais après, il ne faut pas la casser pour créer une scène faussement effrayante, qui va du coup faire tomber à plat l’épique de la scène qui suit ! C’est d’ailleurs un des problèmes principaux que j’ai avec Kubrick : dès qu’il a une bonne idée de mise en scène, il va la placer partout dans son film jusqu’à épuisement. Dans ce film, c’est de la lenteur dont il va abuser. Elle a certes créé un sentiment de fascination tout au long du film, mais dans certaines scènes, elle est tellement injustifiée que ça devient énervant ( spoiler: la mort de Pool
    , les dix secondes à attendre que le cockpit dans lequel Dave et Frank veulent s’isoler spoiler: pour échapper à la vigilance d’Hal 9000
    , fasse un tour sur lui-même et s’ouvre). Cette lenteur trop longue (oui ça se dit !) va aussi provoquer une baisse d’attention de notre part lors d’une des scènes les plus impressionnantes du film : l’aspiration dans une sorte de spoiler: tunnel interdimensionnel
    (ou autre chose, j’en sais rien et on ne nous le dira jamais !) où il va alors contempler des paysages colorés incroyables et inimaginables pendant dix minutes. Cette fois-ci, ce n’est pas vraiment la durée de la scène qu’il faut remettre en cause mais les images. Les effets spéciaux de « 2001 » ont beau avoir très bien vieilli (merci les remastérisations !), le voyage métaphysique n’est plus aussi impressionnant qu’à l’époque. Non seulement les paysages ne sont que des paysages naturels terrestres dont les couleurs ont été changées, mais en plus, il y a justement très peu de variété dans ces décors et le trip devient redondant. Mais c’est un défaut qu’il faut relativiser par rapport à sa date de sortie car à l’époque, tout le monde était ébahi.
    Un autre problème que j’ai avec le film, c’est ses messages. En effet, même si « 2001 » ne les met pas spécialement en avant, ils existent et certains fans du film leur vouent un culte pour leur philosophie recherchée et leur critique cynique et pessimiste sur l’avenir de l’humanité (dont mon professeur de philosophie (sic) à la suite de quoi je ne le prends plus trop au sérieux…).
    Bon, tout d’abord, parlons du message le plus appuyé et mis en valeur du film : les dangers de l’I.A... Un sujet intéressant bien qu’il ait déjà été abordé dans un paquet d’œuvres de S-F avant lui (les livres d’Isaac Asimov entre autres ou même Pinocchio dans un registre et un contexte différents), mais jusqu'alors peu au cinéma, l’intérêt étant donc de renouveler un peu ces thématiques ou bien en les développant un minimum. Qu’en est-il donc de « 2001 » ? Presque rien. Un débat à la « Blade Runner » portant sur « une I.A a-t-elle une conscience ? Peut-elle ressentir des choses » à la différence qu’il est inutile puisque la réponse semble évidente et qu’aucun développement n’est effectué, quelques questionnements sur les dangers que la recherche de l’efficacité peut engendrer ou notre confiance aveugle envers la technologie (plus intéressant mais peu traité)… Ce n’est pas honteux mais ce n’est ni original ni recherché.
    Kubrick nous présente également une critique assez subtile de la déshumanisation de l’homme en fur et à mesure qu’il évolue. Sa mise en scène est d’ailleurs très réussie pour montrer la distance progressive des rapports humains (avec leur sommeil par exemple, où les singes dorment ensemble côte à côte dans le premier segment, où le Docteur Heywood Floyd dort cette fois seul dans sa navette mais où une hôtesse de l’air peut circuler à côté de lui sans problème dans le deuxième segment, et enfin dans le troisième segment, où les hommes sont seuls et isolés dans des caissons d’hibernation, et seul Hal 9000, une I.A, peut entrer en contact avec eux), et la régression des sentiments chez l’homme (Dave et Frank ne partagent aucun lien amical). Malgré tout, à mon sens, cette critique possède des failles puisque les contextes des différents segments sont complètement différents et comparer les réactions qu’ont le Docteur Floyd dans un environnement connu et celles de Dave dans une mission périlleuse aux enjeux extrêmement importants n’a pas de sens ! Évidemment que l’on doit faire preuve de beaucoup plus de retenue et d’abnégation dans le cas de Dave que dans celui de Floyd. En cela, je trouve que le message fonctionne peu.
    En revanche, ce que j’aime dans cette vision du futur, c’est l’ambivalence de la technologie. Elle peut être montrée soit comme porteuse de progrès magnifiques (l’os de l’australopithèque, premier outil de l’homme, magnifié par la symphonie « Ainsi parlait Zarathoustra » de Richard Strauss, le « bal » des stations orbitales, sublimée par le « Beau Danube Bleu » de Johann Strauss) et également dangereuse (l’os peut être une arme, l’avancée technologique (Hal 9000) peut être dangereuse). Kubrick n’est pas tombé dans le piège de nous exposer une vision uniquement pessimiste du futur et de la technologie, et il le fait avec ce qu’il faut de subtilité.

    Finalement, je ne peux pas le nier, « 2001, L’Odyssée de l’Espace » est un grand film de science-fiction qui a proposé une thématique générale audacieuse, intelligente et originale. C’est un film unique de par son ambiance et sa mise en scène énigmatiques qui ont révolutionné les codes de la construction cinématographique du futur et ont proposé un visuel inventif reconnaissable entre tous. Malgré tout, le film n’est pas sans défaut et n’est certainement pas le plus grand film de l’histoire de la science-fiction. On a trop tendance à l’ériger comme une référence philosophique ou à crier au génie pour chaque plan ou raccord du film, dont certains sont pourtant banals, ce qui a provoqué chez moi, pendant un temps, une forte antipathie envers lui. Mais il faut prendre « 2001, L’Odyssée de l’Espace » pour ce qu’il est : un film expérimental, une œuvre d’une ambition folle qui a su parfaitement concilier exploit technique et réussite tant sur le plan artistique que symbolique. Incontournable !
    LeCochon
    LeCochon

    33 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 septembre 2014
    Certains n'aimeront probablement pas ma métaphore mais qu'ils sachent qu'elle est pour moi une forme de respect pour ce chef d'oeuvre. 2001 est comme un pet immense et expérimental. Vous venez de manger plutôt sainement, tout de même légèrement épicé, avec ce qu'il faut de boisson gazeuse et de fromage. Vous sentez soudain votre dessous réclamer de l'air et ça tombe bien car vous êtes seul, confortable, chez vous, à l'abris des oreilles indiscrètes. Vous lâchez alors un vent maîtrisé, long, aux sonorités extraordinaires qui descendent puis remontent dans d'exquis aigus tout en contrôlant des temps de pause qui laissent une riche odeur s'installer. Puis lorsque vient l'épuisement, vous vous concentrez sur la finition et élevez alors le pet jusqu'à une forme d'art abstraite, nouvelle, vertigineuse, déconcertante. C'est ce qu'est 2001 : l'odyssée de l'espace. De la pure science-fiction expérimentale qu'on n'oubliera pas de sitôt. Bravo !
    septembergirl
    septembergirl

    563 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 avril 2014
    Un film de science-fiction de Stanley Kubrick d'une beauté éblouissante et inégalable, avec ses longs plans filmant l'immensité de l'espace sur l'air du "Beau Danube Bleu" de Strauss. Les effets spéciaux sont époustouflants. Une oeuvre saisissante ! Une expérience unique !
    Mosse.
    Mosse.

    79 abonnés 445 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 juillet 2010
    Ce n'est pas vraiment un film, c'est une expérience à vivre ! La première fois que j'ai vu 2OO1, je m'attendais à un film, j'ai été déçu. Mais après l'avoir revu, et en sachant à quoi m'attendre, eh bien j'ai compris pourquoi ce film est devenu ce qu'il est : Un des Chef d'Oeuvre les plus marquant du 7ème Art.
    Ricco92
    Ricco92

    175 abonnés 2 085 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 septembre 2015
    Malgré son statut de meilleur film de science-fiction, 2001, l’Odyssée de l’espace est parfois également considéré comme un film ennuyant. Ceci peut s’expliquer par le fait que le film de Stanley Kubrick bénéficie d’un traitement très particulier. En effet, le cinéaste prend le parti de donner à son film un rythme volontairement lent et une construction très particulière en quatre actes. En effet, il semble vouloir donner un aspect documentaire aux trois premiers actes retranscrivant, pour le premier, la vie des pré-humains et, pour les deux suivants, ce que sera la vie dans l’espace à l’aube du XXIème siècle (le film est sorti en 1968). Pour donner plus de crédibilité à l’ensemble, Kubrick adopte un traitement anti-spectaculaire où les plans durent le temps que se déroulent réellement l’action et où les dialogues sont souvent restreints (ou complètement inexistants en ce qui concerne le premier acte). De plus, pour les deux actes centraux, Kubrick offre un traitement réaliste du son. En effet, 45 ans avant Gravity d’Alfonso Cuarón, Kubrick ose montrer que l’espace est un lieu totalement silencieux (l’absence d’air empêche toute propagation du son), si ce n’est de la musique extra-diégétique. Contrairement au traitement hollywoodien classique, le suspense, existant dans certaines séquences spécifiques, se crée en partie grâce à ce silence et à cette lenteur.
    Cependant, il est possible aux premières visions que ces aspects entrainent une non-adhésion du spectateur au rythme du film si ces diffusions se déroulent dans de mauvaises conditions. En effet, la projection idéale de ce film se déroule au cinéma car son rythme si particulier demande une implication totale du spectateur, chose beaucoup facile sur grand écran qu’à la télévision où les interférences extérieures sont généralement plus fréquentes. De plus, l’aspect méditatif du film demande une ouverture d’esprit et une maturité plus grande que pour un film de science-fiction classique.
    Ainsi, il faut pouvoir accepter de ne pas tout comprendre, de se laisser porter par les images et l’utilisation innovante de la musique préexistante (qui va du classique à la musique contemporaine) et ne pas avoir de réponse à ses questions, notamment dans le dernier acte, complètement hallucinatoire, qui peut être interprété de multiples façons (il peut y avoir autant d’explications que spectateurs) et que Kubrick n’a jamais voulu expliquer.
    Pour tout cela, il est presqu’inutile de présenter 2001, l’Odyssée de l’espace à des spectateurs trop jeunes qui ne possèderait pas la patience et la réflexion nécessaire. Pour ce qui est du spectateur adulte, il est mieux de le regarder plusieurs fois : le rythme très particulier du film peut dérouter et ennuyer à la première vision. Malgré cela, dès cette première vision, il est facile de voir que certaines séquences sont extraordinaires par leurs effets spéciaux (révolutionnaires pour l’époque et encore incroyablement crédibles aujourd’hui) et par leurs traitements visuels et sonores (la danse des vaisseaux, le dernier acte cité plus haut…) et restent gravés durablement dans la mémoire. Ayant une idée réelle du film avant de le revoir, les visions suivantes permettent plus facilement de se laisser imprégner par le film et de lui découvrir au fil des rediffusions des aspects supplémentaires.
    2001, l’Odyssée de l’espace est donc un cas unique de film totalement expérimental et méditatif sans acteurs connus qui a bénéficié d’un budget gigantesque pour l’époque (12 millions de dollars) inexplicablement alloué par un grand studio (la MGM) et qui, chose encore plus incroyable pour un projet de ce genre, rencontra un très gros succès public. Même si, de nos jours, on se rend compte que la vision qu’avait Kubrick de la technologie spatiale présente au début du XXIème siècle n’était pas tout-à-fait exacte, 2001, l’Odyssée de l’espace reste un chef-d’œuvre très réaliste, très intelligent et très novateur mais qui nécessite de multiples visions pour être correctement appréhendé.
    alf38000
    alf38000

    11 abonnés 140 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 mai 2023
    Il est d'ordinaire assez difficile de pénétrer l'esprit de Kubrick tant celui-ci a tendance à fagocyter les différentes oeuvres sur lesquelles il porte son attention, et 2001 ne fait pas exception à la règle; Bien au contraire, le réalisateur trouve là avec l'adaptation cinématographique des nouvelles de Arthur C. Clarke un défi à la mesure de son génie (mégalomanie pourrait tout aussi bien convenir). Avec l'odyssée de l'espace le terme de 7eme art prend toute sa signification et sublime l'image d'un cosmos trop grand pour nous et à jamais inaccessible pour le commun des mortels.
    Hormis la perfection esthétique poussée ici à son paroxysme, Kubrick souhaitait son film hermétique, le spectateur devant se hisser a la hauteur de l'imaginaire du réalisateur,et ainsi adhérer à sa vision toute personnelle d'un univers anthropique, ce qui lui valut de nombreux désaccords avec l'auteur, voire même quelques franches disputes à tel point que Clarke dut se résoudre à réécrire son roman afin de le faire mieux coïncider avec l'oeuvre du cinéaste.
    Oeuvre, qui un demi-siécle après sa présentation est définitivement installé comme une référence absolue du cinema en général et de la SF en particulier.
    Loskof
    Loskof

    366 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 novembre 2014
    Si 2001 m'a questionné c'est sur 1 point: Qu'est-ce qu'un film? Et surtout 2001 est-il un film? Pour être original je vais reprendre la définition de wikipédia: Un film est une suite d'images constituant un récit.
    Concernant la 1ère partie de la définition, 2001 rentre bien dedans. On a droit pendant 2h20 à une suite d'images assez incroyables, surtout pour l’époque. C'est bien simple, si le film sortait à l'heure actuelle il serait encore magnifique. Même si la restauration d'images lui a surement fait beaucoup de bien, on ne peut qu'être admiratif devant la beauté du spectacle proposé, devant l'inventivité de Kubrick, qui avait créé avant l'heure: skype, les tablettes, l'I.A sur-développé, la reconnaissance vocale, etc, etc.
    En revanche, concernant la 2ème partie de la définition, on ne peut qu'être dubitatif. 2001 propose-t-il un récit? Le film est découpé en 4 parties bien distinctes, avec pour seul liant la présence du monolithe.
    La 1ère partie parle de l'aube de l'humanité. Cette partie est selon moi réussie, tout est implicite mais reste intelligible. On comprend que l'homme nait en se servant d'un os comme d'un outil, et qu'il nait dans la violence.
    On enchaine avec la 2ème partie, où un groupe d'hommes découvre le monolithe enfoui sous la lune. Là si quelqu'un comprend l'intérêt de cette séquence, outre le fait qu'elle soit une prouesse technique, je suis preneur (je n'ai trouvé aucun explication justifiant la présence de cette 2ème partie).
    La 3ème est la meilleure avec le combat entre l'homme et l'I.A, sa création. Le message là aussi est implicite mais intelligible, il est intelligemment traité et intéressant.
    La dernière partie est complètement psychédélique et métaphysique, très (trop même) longue et sujette à de nombreuses interprétations.
    Là où je veux en venir c'est que je n'attends pas d'un film qui me serve tout sur un plateau. En revanche j'attends qu'il me propose une histoire, une tranche de vie ou un scénario bien construit, peu importe, pas une simple démonstration technique. Les 15min psychédéliques avec le jeu de lumière ne servent à rien, c'est vide de sens. Beaucoup de gens qui ont aimé disent que seul Kubrick a du comprendre son film. ça veut tout dire ! Les parties 1 et 3 comportent ce qu'il faut d'implicite, de non-dit forçant le spectateur à réfléchir, ça c'est réussi.
    Quand je vois un film, j'attends 2 choses: La 1ère c'est que son visionnage me plaise. La 2ème (s'il est très bon) c'est qu'il me marque au point d'y repenser encore et encore dans les jours suivants. Récemment Mommy m'a fait cet effet là. Pour 2001, le visionnage n'est pas particulièrement agréable, le film étant plombé par des plans contemplatifs de plusieurs minutes, et il parait vide. Si le film n'avait pas eu le statut de culte je n'aurai pas cherché plus loin. Pourquoi faire? Kubrick m'a ennuyé pendant 2h20 (sauf les parties 1 et 3 quand même), pourquoi je ferai l'effort de repenser à son film? Pourquoi j'essayerai de trouver un sens, pourquoi j'essayerai de trouver un intérêt à la partie 2? à la partie 4? ça me fait l'effet de l'art contemporain, où le mec qui sort un truc tout pourri devant lequel on est perdu et explique que c'est métaphysique, avec tout le blabla autour.
    A sa sortie le film a été decrié, et il l'a été à raison. Ce n'est pas parce qu'il est adulé à l'heure actuelle que l'on doit tout lui pardonner.
    2001 l'odyssée de l'espace c'est une attraction à voir au futuroscope, une formidable voyage dans l'espace. Mais au cinéma, qu'est-ce que cela vaut? Ce n'est pas parce que chacun peut se faire sa propose idée que c'est bon. Tout le monde cite les parties 1 et 3 comme étant les meilleures, et je suis bien d'accord, pour le reste, personne n'est capable d'expliquer la signification.
    D'où la note, 3, pour une moitié de film, pour ses belles images, mais c'est tout. Culte? non. Fumisterie, oui. A voir absolument? Peut-être. Le film reste en mémoire mais est-ce pas son côté nébuleux ou ses réelles qualités?
    J.J. Dixon
    J.J. Dixon

    18 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2018
    Je dois bien avouer que l'essence du film m'a un peu échappée. Si certaines scènes sont intéressantes, la plupart du film est... long, long, long, et même lent, lent, lent ! Des scènes interminables avec une musique pas toujours agréable, mise à part le thème si connu qui caractérise le film, mais il est vrai que beaucoup de plans sont géniaux, aussi bien dans la technique que dans l'impact visuel. Les effets spéciaux sont saisissants pour un film de 1968, mais franchement, j'ai décroché passé la première heure pour ne raccrocher qu'à certains moments. Quant à la scène finale, et bien, je ne sais pas quoi dire à part :"extrêmement étrange" ! Bref, à voir pour sa culture cinématographique, mais après, Kubrick, on aime ou on aime pas !
    Chevalier du cinéma
    Chevalier du cinéma

    229 abonnés 338 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 octobre 2014
    Sorti en 1968, 2001 : L'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick continue encore de fasciner les cinéphiles du monde entier et ce 46 ans après sa sortie en salle. Véritable monument cinématographique, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est sans doute le film le plus fou jamais réalisé dans le genre de la science-fiction et avec cette œuvre inoubliable, Stanley Kubrick se positionnait à l'époque comme l'un des plus grands metteurs en scène du XXème siècle. A l'aube de l'humanité, dans le désert africain, une tribu de primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui dispute un point d'eau. La découverte d'un monolithe noir inspire alors au chef des singes assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant un os, il passe à l'attaque et massacre ses adversaires. Le premier instrument est né. Quatre millions d'années plus tard, en 1999, un vaisseau évolue en orbite lunaire avec à son bord le docteur Heywood Floyd qui se rend sur la Lune pour enquêter sur la découverte d'un monolithe noir qui émet d'étranges signaux vers Jupiter. En 2001, les astronautes David Bowman et Franck Poole font route vers Jupiter à bord du vaisseau Discovery, contrôlé par CARL 9000, un ordinateur exceptionnel doué d'intelligence et de parole. Cependant, CARL, sans doute plus humain que ses maîtres, commence à donner des signes d'inquiétudes et se demande à quoi rime cette mission et que vont-ils découvrir sur Jupiter. Réalisé par le maître Stanley Kubrick, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est le genre de film qui marquera à jamais l'Histoire du cinéma. Avec sa huitième réalisation, Stanley Kubrick arrivait en 1968 au sommet de son art avec ce film de science-fiction métaphysique qui s'interroge sur l'origine de l'humanité et qui a dû en étonner plus d'un à l'époque de sa sortie. En effet, au moment de sa sortie, personne n'a compris 2001 : L'Odyssée de l'Espace. La presse et le public lui ont réservé un accueil assez mitigé mais les exploitants de salles de cinéma en décidèrent autrement en le laissant à l'affiche et de plus en plus de monde allait voir ce film unique et atypique. Depuis, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est devenue le plus grand succès de Stanley Kubrick dans le monde avec plus de 120 millions de dollars de recettes au box-office mondial et attira également 3 392 971 spectateurs en France venu admirer ce chef-d’œuvre intemporel. Aujourd'hui qualifié d'œuvre culte par la critique et par de très nombreux spectateurs ainsi que par ses fans, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est sans aucun doute le plus grand film de science-fiction du cinéma tant il est unique et grandiose. Malgré sa grande popularité et son statut de monument du cinéma, l'œuvre de Stanley Kubrick reste tout de même perçue comme un film long, lent, froid, pessimiste, parfois incompréhensible et où il y a peu de dialogue, les premières paroles arrivent au bout de 25 minutes de film. Il est vrai qu'avec ce film-là, c'est soit on aime ou on n’aime pas, et je comprendrais bien évidemment que de nombreuses personnes n'aiment pas ce film. Quand je l'ai vu pour la première fois, tous les aspects de lenteur ou de manque de rythme ne m'ont pas dérangé du tout car ce film fut une totale révélation pour moi ce qui m'a permis de le classer dans ma liste de mes films préférés. Depuis ce jour, je le considère comme le maître des films de science-fiction parce qu'il évoque un sujet qui me passionne qu'est la conquête spatiale, il nous parle également de l'origine de l'Homme, des intelligences artificielles qui prennent le dessus sur son créateur et interroge sur des notions métaphysiques. Mais j'admire également 2001 : L'Odyssée de l'Espace parce qu'il semble être le « père » de beaucoup de chefs-d’œuvre du genre car étant sorti bien avant eux, je pense à Star Wars : Episode IV - Un Nouvel Espoir, Rencontres du Troisième Type, Alien, le Huitième Passager, Blade Runner ou encore Terminator. Bon nombre de réalisateurs sites le film de Kubrick comme une source d'inspiration, par exemple c'est le cas de Christopher Nolan qui dit s'être inspiré de 2001 : L'Odyssée de l'Espace pour son neuvième film qu'est Interstellar. D'abord ce qu'il faut savoir sur le huitième film du grand Stanley Kubrick, c'est qu'il sera sa seule œuvre à relever du genre de la science-fiction pure avec des éléments comme l'espace, les vaisseaux spatiaux, les intelligences artificielles, les planètes,... Le film est en fait une adaptation d'une nouvelle de science-fiction d'Arthur C. Clarke intitulée La Sentinelle et le scénario fut donc écrit par Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke qui rédigera en parallèle du tournage le roman 2001 : L'Odyssée de l'Espace. Ce qui est intéressant c'est que le film mêle deux histoires différentes. La première histoire est celle qui se déroule sur plusieurs années en nous racontant la rencontre entre l'Homme et un mystérieux monolithe noir, une sorte d'intelligence extraterrestre, qui aurait influencé l'évolution de l'humanité. Un monolithe noir est alors trouvé sur la Lune en 1999 et qui émet des signaux vers Jupiter. Une expédition spatiale est alors mise en place pour se rendre sur Jupiter et découvrir l'origine de ces signaux. Et c'est là qu'intervient la deuxième histoire du film qui est celle qui confronte l'Homme à une forme très évoluée d'intelligence artificielle appelée CARL 9000, HAL 9000 en version originale. Le film aborde avec intelligence le thème de l'Homme confronté à sa création, généralement symbolisée par une machine ou une intelligence artificielle comme c'est le cas avec CARL 9000. spoiler: Suite à un défaut venant de l'ordinateur, les astronautes David « Dave » Bowman et Franck Poole décident de le déconnecter craignant que celui-ci cause des problèmes durant leur mission. CARL comprenant les intentions des astronautes et se croyant indispensable à la mission, se transforme en machine à tuer totalement paranoïaque, assassinant les trois scientifiques en caisses d'hibernation et tuant Franck Poole lors d'une sortie dans l'espace
    . Sans doute le personnage le plus marquant du film, sa voix calme et absente de tous sentiments le rend encore plus terrifiant, le personnage de CARL permet ainsi à Kubrick d'aborder le sujet des robots qui se révoltent sur l'Homme car s'humanisant petit à petit, CARL se pose des questions et dit avoir peur au moment où Dave le débranche, et quand ils deviennent de plus en plus dangereux, thème que l'on retrouvera notamment dans deux grands films de science-fiction que sont Blade Runner avec les Réplicants et Terminator avec le cyborg joué par Arnold Schwarzenegger. Une fois cette intrigue terminée, Kubrick reprend son voyage vers Jupiter où le personnage de Dave découvre un monolithe noir en orbite autour de la planète et soudain notre héros est aspiré dans un tunnel coloré qui va le faire voyager dans l'espace, découvrant ainsi des phénomènes cosmiques et des paysages inconnus colorés fait de montagnes et de roches. Lors de cette séquence psychédélique longue d'une bonne dizaine de minutes le film entre dans ce qui est sa partie la plus métaphysique et fascinante. spoiler: Et ce qui suit est d'autant plus déconcertant puisque le personnage de Dave arrive alors dans une suite de style Louis XVI où il se voit vieillir petit à petit et enfin, aux portes de la mort, dans un dernier geste vers le monolithe noir pour le toucher, il renaît sous la forme d'un fœtus entouré d'un globe de lumière, et est alors téléporté dans l'espace, en orbite autour de la Terre sous le son d'Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss. Fin
    . C'est vrai qu'il y a de quoi être surpris par une telle fin et on se demande sans arrêt ce qu'a donc voulut faire Kubrick. Déjà, savait-il ce qu'il faisait ? Je tiens à préciser que ce qui suit est une analyse personnelle et que ce film peut être interpréter de différentes façons. D'abord le grand thème de 2001 : L'Odyssée de l'Espace c'est l'évolution de l'Homme qui aurait été influencé par de mystérieux monolithes noir entrés en contact avec lui. A l'aube de l'humanité, le monolithe amène aux singes l'idée de créer le premier outil de toute l'humanité, un os, ce qui lui permet de chasser, manger, se défendre et tuer ses ennemis. Et l'évolution suit son cour jusqu'en 1999 où l'on trouve un monolithe sur Lune. Le film évoque donc l'origine de l'intelligence de l'Homme qui aurait été permise par ces monolithes noir. Et quand Dave voyage dans l'univers avec toutes ces couleurs, ces phénomènes cosmiques et ces paysages peut-être extraterrestres, on peut penser qu'à travers ce voyage le monolithe montre au personnage la création de la Terre, on part de rien avec seulement le vide et de la lumière pour arriver à des paysages qui ressemblent fortement à ceux de la Terre jusqu'à ce qu'on se trouve dans une suite style Louis XVI où là le monolithe montre la vie qui s'écoule avec le temps qui passe, la jeunesse, l'âge adulte, la vieillesse et les derniers instants de la vie jusqu'à la renaissance ou la réincarnation représenté par un fœtus. 2001 : L'Odyssée de l'Espace restera sans doute l'un des films les plus mystérieux du Septième Art dans son message, on ne sait pas s'il montre vraiment l'origine de la vie ou de la Terre, s'il montre la réincarnation d'un être humain, une évocation mystique de la vie et de la mort ou l'immensité de l'univers à travers la séquence psychédélique. Ce que l'on peut être sûr, c'est que Stanley Kubrick a livré un grand film, sur le plan interrogatif, mais aussi sur le plan de la réalisation et de l'ambiance. En effet, quand on évoque 2001 : L'Odyssée de l'Espace il y a une scène qui revient obligatoirement : celle où le singe lance ce qui est le premier outil de l'humanité dans les airs sous la musique de Richard Strauss, puis retombe sur la musique de Johann Strauss en prenant la forme d'un satellite dans l'espace en orbite autour de la Terre. Une scène d'anthologie où l'on fait un bond de quatre millions d'années d'une manière brutale, sans transitions, sans doute la scène la plus mythique du film qui peut représenter l'évolution du progrès technologique, on passe d'un simple os à un satellite envoyé dans l'espace. Il y a également une scène similaire dans Lawrence d'Arabie de David Lean où le héros souffle sur une allumette et nous sommes tout d'un coup transportés en plein désert avec un magnifique levé de soleil. Hormis cette scène anthologique, le film de Kubrick possède une ouverture magistrale, à faire frissonner, avec un lever de soleil dans l'espace sous le son de la musique de Richard Strauss ce qui confère au film une prestance juste monumentale. On se sent tout petit durant cette scène. Maintenant ce qui impressionne devant le film ce sont ses effets spéciaux qui n'ont quasiment pas prit de ride ! Hormis quelques décors qui font maquettes, les mouvements des vaisseaux spatiaux, notamment celui qui tourne dans l'espace juste après la transition avec la partie qui se concentre sur l'aube de l'humanité, sont très réussis. On dirait que la scène date d'aujourd'hui, le vaisseau a des mouvements fluides et son design fait très réaliste. 2001 : L'Odyssée de l'Espace, qui a par ailleurs obtenu l'Oscar des Meilleurs effets spéciaux en 1969, n'a pas vieillit, même après 46 années d'existence, et ça c'est encore plus impressionnant. Stanley Kubrick est décidemment un réalisateur visionnaire, le soin apporté au réalisme de son film font de lui une expérience cinématographique à vivre au moins une fois dans sa vie, le film est en plus sorti un an avant les premiers pas de l'Homme sur la Lune, c'est pour dire à quel point il a dû impressionner le monde entier à l'époque. Kubrick respecte donc dans son film ce qui fait la réalité de l'espace : le vide, le froid et l'absence de son, détail que beaucoup de film de science-fiction ne respectent pas puisque dans l'espace il ne peut y avoir le bruit d'une explosion ou d'un vaisseau spatial, dans 2001 : L'Odyssée de l'Espace il n'y a que la respiration des astronautes qui se fait entendre pour montrer le vide qui nous entoure. Le film fut donc une révolution technologique pour ses effets spéciaux, la réalisation brillante de Kubrick contribue aussi à faire de son film un chef-d’œuvre du cinéma, l'ambiance froide retranscrite parfaitement le vide intersidéral et l'absence totale de vie dans l'espace et enfin l'élément qui permet à 2001 de ce démarquer vraiment des autres films de science-fiction c'est sa bande-originale. Etant entre autre accompagnée du monumental Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, du sublime Beau Danube bleu de Johann Strauss en passant par l'angoissant Requiem de György Ligeti qui accompagne les apparitions du monolithe, la musique de 2001 : L'Odyssée de l'Espace permet au film d'avoir un style de classique, presque de film d'auteur. La musique fait toute l'ambiance du film de Kubrick, elle est d'une importance capitale pour faire ressentir ce voyage aux confins de l'espace comme une expérience aussi bien unique et grandiose que métaphysique pour le spectateur. 2001 : l'Odyssée de l'Espace est donc un film unique en son genre, une grande épopée spatiale qui nous entraine dans l'univers tout entier, mais on ne sait pas jusqu'où, qui nous invite à réfléchir sur notre origine, sur la vie, la mort, le cosmos, sous le son d'une sublime bande-originale et le tout mis en scène avec virtuosité par Stanley Kubrick, l'un des plus grands metteurs en scène du cinéma, qui signait là son film le plus grandiose, le plus beau, le plus dément et le plus fascinant. Une œuvre dantesque inoubliable.
    Béatrice G.
    Béatrice G.

    63 abonnés 458 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 juin 2014
    La claque! Ce n'est peut être pas très original mais ça ne pourrait pas mieux décrire l'effet que m'a fait ce film. Pourtant j'avoue que je n'étais pas partie pour l'aimer: un trip existentialo-psychédélique imbitable, non merci! Mais je ne suis pas armée pour lutter face à Monsieur Kubrick. Alors certes, comme tout le monde j'imagine, je n'ai pas tout compris ou tout du moins je ne suis pas sûre de ce que j'ai compris, mais peu importe car de la première seconde à la dernière je suis restée clouée à mon fauteuil sans bouger, c'est à peine si j'osais respirer; même les moments qu'on pourrait qualifier de "chiants" ou complètement "perchés" comme la dernière partie par exemple, sont absolument fascinants. Et puis faut dire ce qui est: c'est toujours plus facile de faire passer une grosse pillule métaphysique de 2h15 quand techniquement ça tient la route; entre mise en scène, effets spéciaux (1968, ça donne à réflêchir quand même), la musique bien sûr (courtoisie des Strausses), et même les acteurs -bien qu'ils soient presque rélégués à un second plan- il n'y rien qui ne soit pas tout simplement grandiose. Je pense qu'après ça, il va falloir que je revois entièrement mon système de notation.
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