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    Taxidermie
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 004 abonnés 4 087 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 juin 2014
    Les films ayant pour centre de gravité l’excès de nourriture sont souvent subversifs, Il suffit de se rappeler le scandale que fit à Cannes "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri en 1973 pour s’en convaincre. Le film de Gyorgy Palfï suit sur trois générations le destin d’une lignée de mâles hongrois. Chaque segment, rigoureusement de la même longueur nous transporte dans différentes époques de la Hongrie, la Seconde Guerre Mondiale, la période communiste et l’époque contemporaine. Le grand-père est une sorte de larbin au service d’un lieutenant dans un poste de garde avancé situé dans un no man’s land indéfinissable. C’est le comble de la misère humaine qui accable cet homme affublé d’un bec de lièvre. En proie à des frustrations sexuelles qui le dévorent, il se complet dans un voyeurisme malsain sur les filles et la femme de son gradé. Vivant en contact physique permanent avec les animaux de la ferme, le pauvre hère est vite assimilé au porc que l’on finira par égorger. Cette vie en proximité avec le bétail est l’occasion pour Palfï d’alterner les plans somptueux avec les images les plus scabreuses. Sans considération d’aucune sorte de ses maîtres le pauvre homme donne libre cours à ses fantasmes sans aucune retenue. Le rejeton qu’il aura avec la maîtresse de maison sera sans doute par assimilation orné d'une superbe queue de cochon que le lieutenant se chargera de couper à sa naissance. C’est justement ce bébé mal né que l’on retrouve en pleine période du communisme triomphant. Du cochon le jeune homme n’a pas hérité que de la queue en tire-bouchon mais aussi de l’appétit féroce de l’omnivore. Il participe donc à des concours d’outre mangeurs chargés de défendre l’honneur de leur pays lors de séances barbares où ingurgitations et régurgitations alternent au son des vociférations de leurs entraîneurs qui rappellent tous les excès dont les pays de l’Est ont fait preuve dans leur course effrénées à la performance sportive. Il faut avoir le cœur bien accrochés même si le réalisateur aidé de son formidable directeur de la photographie, Gergely Poharnok, parvient par la richesse des couleurs et une inventivité sans cesse en éveil à donner une certaine joliesse d’ensemble à ces tableaux décadents. Une réelle performance tant le propos peut choquer même les plus fervents défenseurs de la « Grande Bouffe » et de la liberté d’expression artistique. Ne pouvant s’accoupler qu’avec un alter ego l’homme à la queue de cochon va engendrer un fils chétif et albinos qui pour échapper à la malédiction familiale se réfugiera dans l’art de la taxidermie (d’où le titre du film). S'engage alors le dernier sketch le plus dérangeant sans doute où le fils, inadapté social garde son père devenu pachydermique à force de s'être gavé. Prisonnier de cette dépendance le moyen de la libération sera une automutilation transformée en performance, faisant de sa dépouille une œuvre d'art offerte au public lui ouvrant ainsi une communication avec les autres jusqu'alors impossible. Palfi conclut son œuvre de la manière la plus spectaculaire qui soit restant ainsi fidèle jusqu'au bout à sa volonté de bousculer voire de choquer le spectateur. Une entreprise extrême par un auteur sans concession qui ne peut laisser indifférent si l'on parvient à laisser de côté les répulsions instinctives qui nous saisissent dès les premières images.
    Sid Nitrik
    Sid Nitrik

    43 abonnés 416 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mai 2015
    Voici un bel OVNI cinématographique qui mérite une attention particulière. Signé György Palfi, hongrois de son état, « Taxidermie », malgré son esthétique trash parfois criarde, sublime la crasse et le mal-être. Tout n'est ici que misère et frustration refoulée et le réalisateur, en prenant le parti-pris du grotesque et du subversif, arrive à rendre l'ensemble à la fois passionnant, effrayant et délicieusement révulsant. Le film se divise en 3 parties, chacune étant centrée sur une génération (le grand-père, le père, le fils) confrontée chacune à des démons différents à des époques différentes. Le premier de ces messieurs, c'est Morosgovanyi, lui, son démon, c'est une misère sexuelle totale qui le pousse à développer une passion morbide pour le feu et les animaux morts, dans un contexte crasseux de guerre de position. Le premier acte, qui peut s'analyser comme étant l'Origine, l'acte de procréation, annonce la couleur et laissera sans doute les spectateurs les plus sensibles et les plus cartésiens sur le carreau. Le deuxième personnage, c'est Kalman, un mastodonte au visage poupin, en quête obstinée de gloire et de reconnaissance à travers des concours d'empiffrement hautement écoeurants, dans un contexte de compétition interne au sein du Bloc Soviétique. Ce deuxième acte peut symboliser la vie, la recherche d'un sens, d'un but à atteindre, mais également de l'amour. Ce narcissisme démesuré, cette volonté tenace de se prouver quelque chose en repoussant ses limites, le transformera en un gros tas de gélatine incapable de se mouvoir tout seul. C'est ici que commence le troisième acte et l'entrée en scène de Lajoska, taxidermiste effacé mais de grand talent, en quête d'émancipation, de liberté, dans un Etat désormais libre et capitaliste (l'image du supermarché peut symboliser ceci), liberté qu'il trouvera dans la mort et le passage à la postérité, conclusion du métrage. Ce film hautement atypique est bourrée d'images de ce genre (après on y voit ce que l'on veut bien entendu), la notion de désir y est omniprésente, ce qui le rend intéressant à plus d'un titre. Un exercice de style audacieux et précieux mais dont le ton particulièrement cru (et le mot est faible) pourra aisément en rebuter plus d'un.
    landofshit0
    landofshit0

    246 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 février 2009
    Une avalanche d'images esthétisante qui ne déclenche absolument rien.Car toutes les images sont bien trop travail et chaque plan est réglé au millimètre.Il n'y a pas assez de place pour le naturel dans ce film,il semble que sont réalisateur signe plus un éventail de ses capacités photographie qu'un réel film digne d'intérêt.Il est difficile d'être pris par ce film et ces personnages,qui n'a qu'un but rendre tout esthétique,et pas toujours de la meilleur façon d'ailleurs.Car si il faut reconnaitre que la photographie est bonne,mais certains plans sont carrément minable dans leur composition.
    Jahro
    Jahro

    43 abonnés 684 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 août 2012
    György Pálfi recule les limites du dégueu, explore méthodiquement chaque recoin du mauvais goût, inondant le spectateur de gros plans bio-écœurants ; masturbation, pénétration, vomissement, défécation… sang, sperme, chair, excrément… on navigue à vue dans un océan de crasse organique, difficile à apprécier malgré le souffle libertaire manifeste. Derrière cette façade grossière et grotesque, le film se compose de trois histoires, sans grande cohérence sinon familiale. On devine les thématiques de conflit générationnel et de dépassement de soi, mais on reste loin de la finesse descriptive d’un, mettons, Kusturica, auquel on pense irrémédiablement. Lorgnant vers La grande bouffe, en n’en retenant essentiellement que le trash, noyant ses excellentes photo et bande-son dans la crudité de son contenu, l’essai est juste passable. Symboliquement, la taxidermie consiste à retirer la mécanique de la vie pour n’en laisser que l’enveloppe visible. Ce n’est pas ce film qui le contredira.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 mai 2011
    J'ai regardé ce film parmi un "lot" qu'on m'avait passé, et ne savais donc pas trop à quoi m'attendre...
    Finalement j'ai découvert un film tout simplement unique, extrêmement original, et plein de scène hallucinantes, qui selon moi mériteraient de devenir cultes.
    Pour réagir aux accusations de "gore", "horreur", etc, j'aimerais défendre le film en précisant aux gens qui ne l'ont pas encore vu que:
    premièrement, il ne s'agit absolument pas d'un film d'horreur deuxièmement, en relativisant le niveau d'insoutenable et de choquant que les gens ont l'air de trouver élevé. Certes tout dépend de la sensibilité de chacun, mais à une époque où les gens s'abreuvent de porno et de films plus gores les uns que les autres, je m'étonne qu'on s'offusque d'un pénis ici, et de vomi là.
    Personnellement je trouve que ces scènes prétendument si choquantes sont bien plus poétiques et plus "belles" (dans un certain sens) que la vulgarité et la bassesse ambiantes dans la société actuelle.
    J'ajouterai même : que ça fait du bien de voir un film qui sort un peu du politiquement correct! oser montrer un homme qui rêve qu'une petit fille le masturbe, et alors? Ce n'est qu'un rêve! Y en a marre des gens bien pensants!
    La note de ce film n'est absolument pas surestimée.
    Lucille T.
    Lucille T.

    34 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 octobre 2010
    Taxidermiste, n. m. : celui qui maîtrise l'art de remettre de l'ordre, de réparer, d'empailler les animaux morts.

    Démonstration technique et particulièrement adroite d'un auto-empaillement humain.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    138 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 janvier 2009
    Venue de l'Est de l'Europe (plus précisément de Hongrie), cette production originale a semble-t-il fait réagir très violemment les quelques personnes qui ont osé se lancer dedans... Partant du thème je vous l'accorde très général de la dépravation de l'être humain, György Pàlfi n'a pourtant rien fait d'autre que construire une fable intelligente et classique au sens où elle comporterait trois actes, en y ajoutant évidemment une bonne dose de provocation par l'intermédiaire de scènes crues impossibles à lister. Le premier acte (le grand-père) est avant tout une succession d'images surprenantes et décadentes, présentées avec un sens de l'excès et de la démesure tout à fait charmant. On rit de bon coeur en constatant la folie sans limite des personnages exposés. Les seconde et troisième partie seront réalisées dans le même esprit, c'est-à-dire avec la volonté de tourner en dérision les pulsions (exacerbées) les plus abjectes de l'homme, le tout agrémenté de métaphores politiques très bien pensées. Historiquement et donc chronologiquement, c'est le communisme qui en prend pour son grade, et plus particulièrement les soi-disant espoirs qu'il laissait à la population de s'en sortir (en utilisant le sport par exemple). Vient ensuite le capitalisme moderne accompagné de son inséparable compagne, j'ai nommé la société de consommation : ses chefs d'accusation se nomment entre autres aliénation et monotonie d'une vie robotisée... Au-delà du propos déployé (remise en cause des modèles idéologiques et par conséquent de l'Etat Hongrois du XXème siècle), on pourra également souligner la très grande imagination de G.P., peuplant de créatures répugnantes un long-métrage aux grandes qualités techniques (choix des plans, montage, lumière, photo, etc...) qui trouve une grande force de par le cynisme absolu dont il fait preuve. Pasolini (auquel on songe ici) qualifiait cette utilisation du rire d'approche bourgeoise... N'était-ce plutôt pas là une indéniable preuve de sagesse ?
    Acidus
    Acidus

    611 abonnés 3 643 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2015
    Voilà un film qui en choquera plus d'un !!!! En effet, "Taxidermie" fait dans le trash et dans le dérangeant et distille son ambiance à la fois glauque et malsaine. Mal maîtrisées, ces caractéristiques pourrait faire basculer le film dans le navet où la gratuité des passages vulgaires côtoierait leur inutilité. Rien de tout cela ici puisque le réalisateur hongrois, György Pálfi, déploie tout son talent au service d'un excellente mise en scène et d'une esthétique soignée. Car oui, le haut degré de subversivité d'un long métrage n'empêche pas la présence de réelles qualités cinématographiques. De plus, derrières toutes scènes "gores" se cache une véritable intrigue et un propos intelligemment développé sur les travers et les peurs instinctives de l'Homme."Taxidermie" fait donc figure d'expérience pour le spectateur, repoussé dans ses derniers retranchements.
    Vareche
    Vareche

    35 abonnés 191 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 mai 2007
    J'ai eu la chance de voir le trés beau Hic, premier film de ce metteur en scène obsedé, qui rappelle les début de Caro et Jeunet. Taxidermie est un film vraiment trés drôle, c'est avant tout un chef d'oeuvre d'humour caustique. Le metteur en scène dans ce genre de film, est un dieu véritable. Il construit tout un univers demessuré et sublime, une vision grotesque de l'humanité. Celle-ci est une pure allegorie, expression de la volonté de puissance. Le corps devient une instrumentation de nos désirs d'immortalité. Le corps par le truchement de nos volonté échappe à la nature, aux proportions et à la raison proprement humaine, il devient une idéologie. Derrière toutes ces valeurs, ce fol hongrois decele la part de monstruosité purement gratuite, qui nous condamne à l'immortalité. L'art devient une suite inqualifiable d'horreur, de matière organique expulsé, de visions chirurgicales, et finalement le corps change et s'immortalise aprés des phases de transformation. l'art devient le repère cynique de nos desirs de morts, de nos pulsions sexuels, et le film avance une réponse manifeste à ceux qui celebre l'immortalité des artistes, leur création n'est que destruction de soi. Plusieurs niveau de conscience saisit les personnages dans le film, le premeir identifie le desir sexuel comme inassouvible, comme conscience de l'infini, le deuxième materialise cette pulsion d'infini dans sa chair, tendu jusqu'a l'extrême, le troisième trouve l'infini dans la recréation de son propre corps immortel, et y accède par le suicide. Différents niveau de conscience qui symbolise la création et son cheminement. Ce grand film obscur et drôle, d'une richesse d'interprétation bluffante, laisse penser que le cinéma est bel et bien un artaccompli
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 1 juin 2011
    Bon film, assez spécial mais j'aime ce qui est glauque
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 28 septembre 2012
    Un excellent film très difficile à digérer.
    La photographie est magnifique, les acteurs sont pas mal (fallait les trouver ^^), le rythme, très bon.
    Le réalisateur se permet absolument tout, brise tout les tabous et met en scène des actes souvent immoraux jusqu'à l'effroi, toujours gerbants, parfois hilarants...
    Par contre, pour moi, le film ne contient pas de finalités autre que l'envie du dégoût et le lien qui relie les différentes parties de l'intrigue est tellement ténu que certains trouveront le film injustifiable.
    Personnellement je l'adore et le recommande à un public averti
    Juste inclassable.
    Gonnard
    Gonnard

    214 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 juillet 2010
    Fascinant ce déluge d'immondices visuelles. Le genre de film qui ne laisse pas indifférent, soit on rejette soit on adore. Pour ma part, je me place dans la seconde catégorie. Faut dire que ça me rappelle un peu quand je jouais avec les "crados" dans la cour de l'école il y a une vingtaine d'années (avec "Matthieu le dégueu", etc). On se vautre dans la fange du début à la fin, se demandant quelle sera la prochaine horreur à laquelle on assistera. C'est donc un intérêt malsain, certes, mais un intérêt quand même. La portée symbolique de ce film est indéniable, avec ces trois générations incarnant trois péchés capitaux. Le réalisateur s'inspire de Thomas Mann, même si ce dernier se retournerait sûrement dans sa tombe. L'intérêt historique du film me semble plus discutable, avec j'imagine la Première Guerre mondiale et la démobilisation des troupes, ensuite la guerre froide et sa compétition permanente, et enfin l'arrivée du capitalisme avec les grandes surfaces occidentales. Mais bon, on ne va pas non plus se livrer à de la masturbation intellectuelle pour prêter au réalisateur des intentions qu'il n'avait probablement pas. Finalement, le vrai message du film ne serait-il pas plutôt : "méfions-nous de ces saletés de bestioles". Que ce soit le coq, le caviar (théorie capillo-tractée certes) ou encore le chat, à chaque génération le malheur vient de l'une de ces trois saloperies. Le plus vilain étant probablement le coq...
    dejihem
    dejihem

    117 abonnés 658 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 avril 2007
    EROS, PATHOS, THANATOS.
    Au lieu de fuir immédiatement, il faut s’interroger de la pertinence d’un tel film cauchemardesque, ce au-delà de l’écoeurement qu’il provoque. Il vous agresse, et vous transgresse. Hors norme et sans limite. Du jamais vu. Même si vous n’aimez pas ou que vous soyez sûr de ne pas l’aimer, IL FAUT LE VOIR.
    Que tous ceux qui n’aiment pas l’eau tiède au cinéma soient ravis : avec ce film extrêmement radical, chaque scène va s’imprimer de manière indélébile au fond de leur rétine, comme, pour citer ceux qui me viennent à l’esprit "Freaks" de Tod Browning, "Blue Velvet" et "Eraserhead" de David Lynch, ou de l’humour de "Les valeurs de la famille Addams" de Barry Sonnenfeld et "Vorace", de Antonia Bird.
    Le corps humain et porcin (si proche par l’aspect et le goût, parait-il) est ici nié, repoussé, désiré, rejeté, disséqué, exploré, charcuté, formolisé, empaillé, statufié, et même sublimé sous forme de gaz explosif !
    Avec un humour féroce -ou misanthropisme joyeux- le réalisateur jette sur l’écran trois réflexions principales :
    1) ce que peut provoquer le désir sexuel et ce qu’il engendre (c’est le cas de le dire !);
    2) l’extrême voracité de l’espèce humaine en matière d’alimentation et la compétition qu’elle entraîne ;
    2) la capacité à dépasser son propre corps et de le transformer en œuvre d’art.
    Il manque, pour compléter ce tableau déjà fort en bouche, et cela est ma seule critique, le culte du corps parfait véhiculé par la publicité et les dégâts de notre présence sur cette planète pire qu’une météorite tombée il y a 65 millions d’années. Mais bon, là, je m’égare…
    Et si vous avez réussi à lire jusqu’au bout cette critique (et toutes les autres), il ne vous reste plus qu’à aller voir ce film !
    wesleybodin
    wesleybodin

    1 006 abonnés 3 864 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2009
    Déroutant, déstabilisant, drôle, Taxidermie est un ovni du cinéma autrichien.
    Ajoutons à cela une mise en scène excellente, des acteurs à "gueules" parfaits dans leur rôle, un univers fascinant et un final à mettre dans le top 100 des meilleurs fins.
    Le cinéma a besoin de plus de films de ce gabarit, de films qui ont des "couilles" au cul, décalé, déjanté.
    A conseiller à tous les amoureux du cinéma.
    ZOGAROK
    ZOGAROK

    13 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 mai 2011
    4sur5 Taxidermie est de ces films comme il n'y en a pas deux. Si on s'acharnait à le situer, il se trouverait quelque part entre un Groland sophistiqué, le Caro/Jeunet des heures les plus saugrenues et le John Waters première époque. Le récit est articulé autour d'une famille nourrissant un rapport assez complexe et déroutant à la chaire ; l'un en use pour assouvir ses pulsions, l'autre l'absorbe pour être reconnu, le dernier l'extrait pour ne garder plus que la peau. Taxidermie est découpé comme un tryptique, chaque portion du film se consacrant à un membre de la lignée (grand-père obsédé par le sexe/père par le succès/petit-fils en quête d'immortalité) ; c'est comme un film à sketches cohérent mais ou chaque fragment dispose de sa propre identité narrative et esthétique (le premier est surréaliste, le second décalé, le dernier plutôt glauque).
    Palfi filme avec exubérance, se montre tour à tour cruel et condescendant ou emphatique avec ses drôles de personnages. Pour concocter cet espèce de reportage ubuesque, ou sont disséminés des gags visuels on ne peut plus gratuits (le coup du coq demeure un must d'humour slapstick), l'oeil de la caméra est, à l'exception notable du second segment et surtout dans le cas du premier, ''instinctif'' : il transcrit la réalité sans fards, dans toute sa trivialité et ses tentatives d'accès au sublime, et même les artifices -nombreux- de la mise en scène se mettent au service de cette cause. Parallèlement, la réalisation subtile et brillante (des enchaînements d'orfèvres pour marquer les trois paliers) contrebalance la loufoquerie débridée du propos, et apporte même un supplément de crédibilité à ce que beaucoup, sidérés par un spectacle aussi abracadabrantesque, pourrait réduire à un affront aux bonnes mœurs. Au contraire, les tranches de philosophie dégénérée de cette pépite burlesque et outrancière valident parfaitement l'existence du film et donnent un sens à sa démarche anticonformiste.
    Dans cette oeuvre qui, au passage, louons-le, ramène le communisme à sa nature première : une sinistre pantalonnade, la quête de perfection et sa bestialité apparaissent irréconciliables, alors qu'elles ne cessent de vouloir fusionner dans une allégresse dionysiaque. C'est comme si les bases de l'Humanité demeuraient aussi incontournables qu'insaisissables, toutes les générations étant condamnées à se heurter aux mêmes difficultés élémentaires ou existentielles, aux mêmes obsessions primaires, quelque soit la forme qu'elles adoptent. Au final, la gloire et les succès éphémères et mondains semblent plus accessibles à cette lignée déglinguée que la paix intérieure.
    Mais ne prêtons pas trop de vertus théorisantes à Taxidermie, son but premier n'y est pas. C'est avant tout une oeuvre profondément potache et originale, décomplexée au possible, un délire grotesque et décadent comme on en avait pas vus depuis les 80's et ses bisseries phares. Le cinéphage en mal d'immersions borderline aura sa dose d'excentricités, au-delà même de ses espérances : Taxidermie ne va rien lui épargner.

    Mon nouveau blog : http://videodrome.over-blog.net/
    Les meilleurs films de tous les temps
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