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    Ant-Man et la Guêpe
    Ant-Man et la Guêpe
    2,5
    Publiée le 8 mars 2022
    Le réalisateur de « Yes Man » et du premier volet « Ant-Man » rempile pour un volet très anecdotique, notamment dû à une incohérence temporelle qui l’isole de l’univers étendu. En effet, Peyton Reed n’est pas le mieux servi pour enchaîner sur le dénouement d’Avengers Infinity War, qui a conditionné un public impatient de découvrir la suite. Or, ce prolongement constitue une parenthèse dispensable et qui tourne aisément à un épisode de remplissage afin de faire patienter une audience capricieuse. L’enjeu est donc ailleurs dans ce projet qui ne vise ni la lune, ni le sommet. On nous offre simplement un divertissement familial, conformément aux thèmes exploités dans le premier opus, intéressant, mais tout juste suffisant pour nous combler entièrement.

    Il n’est donc pas surprenant de constater une non-prise de risque dans une écriture déjà connue. Dans les faits, on raccorde les bouts avec les volets précédents, mais l’on n’a jamais le temps d’observer le poids des conséquences de « Civil War ». On pardonne trop facilement avec le passé pour se créer une marge de manœuvre tantôt subtile, tantôt sans saveurs. Chacun pourra cependant y trouver son compte, le temps de quelques passages épiques, là où l’on se montre beaucoup plus audacieux qu’auparavant. Il n’y a plus que les personnages qui changent de taille et c’est au niveau du décor, qu’on trouvera de belles surprises. Mais le visuel ne peut pas tout justifier, notamment le manque de justesse dans les dialogues ou bien dans l’inconsistance scénaristique. L’ensemble tient dans une bonne comédie, mais tout juste pour qu’on oublie ce pour quoi nous sommes venus, à savoir pour un film de super-héros. Ce volet est pourtant essentiel dans l’intégration d’une nouvelle héroïne au sein d’un groupe macho et irresponsable, de temps à autres. Mais cela dérape souvent et la qualité en prend un coup, là où l’émotion reste encore artificielle.

    Scott Lang (Paul Rudd) fait ainsi équipe avec une Hope (Evangeline Lilly) habile et qui prend rapidement les devants de la scène. Elle possède un charisme qui lui permet de convaincre de son utilité, mais comme toute période transitoire pour un héros, ce dernier possède bien trop de faiblesses à exploiter et le film joue là-dessus, par le biais d’un méchant trop décousu pour qu’on en vienne à l’adopter dans nos cœurs. Ce n’est que la partie où Scott tente de défendre ses valeurs qui sont loin d’être héroïques dans les intentions, mais dans l’âme d’un père qui cherche constamment à se justifier une bonne conduite. Parallèlement, les influences du sous-genre policier sont admirables, à défaut d’être rapidement désamorcées par du burlesque poussif et peu inventif. Et dans cette vulnérabilité, on exploite la partie qui intéresse les fans, à savoir le monde quantique, là où la matière interagit anormalement avec notre réalité. Ce sera aux côtés de Hank Pym (Michael Douglas) qu’on sera aiguillé dans un concept, fort en ouvertures possibles.

    Sans avoir la mission de sauver le monde ou de soutenir des Avengers en difficultés, « Ant-Man et la Guêpe » se veut simplement être une thérapie pour ses propres personnages qui ont leur monde respectif à sauver. Il fallait sans doute cette comédie familiale pour décrocher après un cliffhanger particulièrement douloureux. Si l’attente ne convient pas à tout le monde, il y aura toujours preneurs dans cette industrie qui se tient à un standard attractif et bruyant. On nous bourre de sucre à ne plus en voir la couleur des effets spéciaux et dans la narration de personnages qui se perdent dans leur enfance. Malgré tout, on finira par l’oublier, car le plat le plus équilibré reste à venir !
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