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    Mission Impossible - Fallout
    Mission Impossible - Fallout
    4,0
    Publiée le 29 septembre 2022
    Le scénariste « d’Usual Suspects », Christopher McQuarrie, rempile dans une saga qui retrouve un nouveau souffle, celui de la qualité. Malgré une maigre filmographie derrière la caméra, cet homme aura bien prouvé sa valeur par le passé, car il a su s’adapter à la demande, tout en préservant un style épuré et pourtant poignant. Son précédent volet le confirme et ce fut d’un rafraîchissement des plus sensoriels. Ce sixième volet, d’une franchise qui continue de se démarquer, hausse le niveau du spectacle, mais régresse de peu en termes de sensibilité. Ou plutôt, la mise en scène, parfois trop lisse, ne rend pas toujours justice au discours que véhicule cette œuvre pleine de bons sentiments.

    Les défis s’accumulent pour une unique mission, sauver le monde. Ce pilier peut sembler simpliste à exploiter et pourtant, le réalisateur parvient à dénuder le concept d’intégrité, afin d’y apporter l’émotion que ce volet convoite particulièrement. Du haut de ses 56 ans, Tom Cruise fait de nouveau face au terrorisme dans la peau de l’intrépide Ethan Hunt. Cependant, le message n’a jamais été aussi fort, car on cherche souvent à briser le quatrième mur. Le spectateur doit se sentir concerné et c’est ce qui se passe lorsque que le récit aborde les sujets sensibles d’attentats et autres menaces qui pèsent sur l’individu, quel que soit son métier ou son identité. Ce rappel à l’ordre est souvent maladroit, mais il faut davantage le remarquer comme un hommage avant tout. D’un point de vue hollywoodien, cela reste acceptable, or la tendance veut que la Ville Lumière reste toujours aussi éclairée qu’autrefois, là où l’ombre restait aux portes et que la peur restait endormie.

    Au-delà de ces arguments, l’œuvre parsème toujours son lot de mystères, qu’elle distribue minutieusement lors de chaque étape clé. Cela ne veut pas dire pour autant que la démarche soit efficace et l’écriture de certains personnages le prouve. Ce film entretient une étroite relation avec des volets précédents dans le but d’alimenter une intensité émotionnelle. Mais qu’arrive-t-il si l’on ne prend pas la peine de digérer le mélodrame ? Les personnages secondaires sont ceux qui ont une forte influence sur l’ambiance du récit. Malheureusement, on en retient beaucoup trop et on oscille constamment entre la création et le recyclage. La manœuvre de Hunt et ses alliés n'est pas toujours pertinente, car ce sont les courses-poursuites qui donnent le ton et le rythme. En-dehors de cette chasse, lissée comme jamais, on pourra rencontrer August Walker (Henry Cavill), qui aux côtés de Hunt, aura encore plus de retenue. Ce freinage scénaristique est permanent, mais il n’y a personne à blâmer. Le fait de vouloir jouer avec l’intégrité du héros, vis-à-vis de l’amitié ou de l’amour, répond à la conscience de l’humanité. On préfère alors s’engager dans une mission sainte plutôt qu’une mission d’espionnage classique.

    Les scènes d’action régressent peu à peu, à notre surprise. On passe de la parfaite chorégraphie, crédible, dure et percutante au caractère cartoonesque de la chose. Nous n’en demandions pas plus et cela tranche tout à fait avec une sorte de fin de cycle. Hunt, comme Cruise, ne sont plus à la hauteur de certaines tâches qui demeurent trop physiques, trop intellectuelles. Il tourne au ralenti, mais promet tout de même le meilleur divertissement qu’il nous est donné de contempler cette saison. C’est sans hésiter que « Mission Impossible : Fallout » s’impose comme le leader d’action de l’été et propose le bon divertissement que nous convoitons. L’heure n’est plus à l’espionnage d’autrefois, il est venu le temps de la tragédie moderne, avec son lot d’espoirs qui embrasse la victoire de dernière minute.
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