Garrel, Akerman ou Carax y firent leurs premiers pas sous le feu conjugué de sifflets et d’applaudissements. Ce documentaire retrace le parcours de ce festival qui préfigura la Quinzaine des Réalisateurs (ou des Cinéastes), de cette aventure cinéphile à nulle autre pareille.
Un programme riche en couleurs et en émotions. Papiers découpés et froissés, peluches animées ou simples traits de crayon donnent vie à ces contes moraux et poétiques.
La manière caricaturale dont elle malmène celles et ceux qui tentent en vain de s’opposer à ce projet funeste montre de quel côté se range la réalisatrice. Ce prosélytisme cruel pour une pathologie qui fait de véritables victimes dans la vraie vie est écœurant.
Le film a un joker : Caleb Landry Jones. L’acteur traverse avec une grâce miraculeuse ce nanar exalté qu’accompagne une opération de réhabilitation médiatique bien rodée de saint Luc.
L’univers est dingue, créé de toutes pièces par Gareth Edwards, réalisateur du meilleur « Star Wars » récent, « Rogue One », dont on retrouve l’imaginaire imprégné de culture orientale et les visions dantesques, qui font ici écho à la guerre du Vietnam. Mais ce blockbuster ambitieux souffre d’un récit décousu ou précipité
Le casting se donne à fond : Karin Viard, irremplaçable, Tom Leeb, parfait en play-boy sans scrupule, Youssef Hajdi, tordant en pote aux conseils dégénérés.
Interprété avec brio par Arieh Worthalter dans le rôle complexe de Goldman, et Arthur Harari, hallucinant de justesse en Kiejman, écho à notre époque – racisme, antisémitisme, police taxée de xénophobie –, « le Procès Goldman » est un film brillant et politique sur le verbe, mais surtout sur la dialectique.
En trois heures absolument magistrales, sur le mode largo, on assiste à un poème spirituel dont chaque image renvoie à la question troublante : notre place (infime, absurde) dans l’univers.
Personnages hirsutes, répliques sentencieuses, mise en abyme, crises maritales, amoureuses et existentielles…, le scénario aligne tous les clichés et navigue à vue.
Si le sens de l’atmosphère et le savoir-faire visuel du réalisateur pallient les moyens limités et charrient quelques moments d’une efficace noirceur, la peinture grossière des tensions sociales post-« gilets jaunes », des péripéties de plus en plus improbables et l’antipathie que suscitent les personnages érodent comme l’acide notre intérêt pour le film. Rageant !
Si la mise en scène reste timide, avec des facilités de débutante (la musique comme liant), le scénario offre de belles partitions aux comédiennes, dont Mathilde La Musse et la toujours parfaite Sarah Suco en avocate engagée.
Le troisième film de la Suisse Delphine Lehericey décrit la métamorphose, émouvante jusque dans ses maladresses, d’un retraité proustien en funambule aérien, qui, peu à peu, « se met dans les pas de l’autre » (belle définition du deuil). Un rôle taillé pour Berléand et un hommage à La Ribot, qui sait faire chavirer les corps et les cœurs.
Les films de Kaurismäki, grand admirateur du muet, capable en retravaillant les mêmes motifs d’aller chaque fois à l’essentiel, avec cette poésie extrême qui lui permet d’atteindre la lumineuse pureté d’une sonate.
es aventures ludiques mais aussi parfois cruellement mélancoliques qui, plus de cinquante ans après leur apparition à la télé française, n’ont pas pris une ride. Le bonheur à l’état pur.