Filmé en écran large, ce documentaire citoyen, engagé, western nihiliste et amer, dénonce, entre images d’archives, films de famille et témoignages contemporains, l’hégémonie immarcescible de l’argent.
Pour un peu, on se croirait dans « les Chiens de paille » revu par Ruben Ostlund. Pas étonnant : c’est le remake, presque le décalque, d’un film danois.
Sous ses airs bordéliques et visuellement ingrats, la comédie est populaire et rusée : les images pleines de clichés d’une équipe de télé locale y cèdent la place à celles pleines de fraîcheur de la tante syrienne qui documente son expérience au smartphone, et un plan de Paimpont désert fait écho à celui du camp de réfugiés de Zaatari (Jordanie) qui s’étend à perte de vue.
Ce requiem désespéré et rageur, signé par un scénariste reconnu, porté par la volonté de faire entendre une voix discordante face au déni qui est le nôtre sur le sujet, déchaîne sa mise en scène d’un geste (presque trop) affirmé. Mais il est nourri d’une salutaire énergie.
Cinq brèves merveilles pour célébrer les mystères et la féerie des fonds marins. Avec en coups de cœur « le Petit Cousteau » du Tchèque Jakub Kouril, émouvant hommage au commandant, et « Idodo » de la Suisse Ursula Ulmi, fantaisie fantastique, clin d’œil au Douanier Rousseau.
Coiffé d’un chapeau vert, Billy est un petit hamster qui rêve de devenir ranger. Flanqué d’un lombric joyeux et d’une fouine maligne, il ne cesse partir à l’aventure. Star des programmes pour enfants de France Télé, Billy se lance à « lasso » du grand écran. Savoureux.
Ce thriller judiciaire, sans réelle originalité mais solidement bâti, est fébrilement exécuté par Daniel Auteuil, qui en fouille toutes les opacités et les troubles.
De cette réflexion sensorielle et engagée sur le postcolonialisme et ses traces résiduelles émerge une question cruciale : entre l’art muséal et sacralisé, et l’art vivant et contemporain, quelles sont les racines de la culture d’une nation ? Et quelles en sont les véritables forces vives ?
La justice spectacle, le spécisme, le féminisme à double vitesse, le cynisme des uns, la naïveté des autres et le sens commun qui se perd : Dosch s’amuse de la folie de notre époque dans une comédie farfelue et formellement foutraque, pleine de doux dingues (Zadi en maître-chien sensible, François Damiens avec les cheveux de Philippe Garrel).
Tout se passe comme si le film, basé sur un mince livret plutôt que sur un scénario, nourrissait la secrète tentation d’être une comédie musicale, sans jamais passer à l’acte.
Si « Langue étrangère » est un film de frontières, celle qui sépare le vrai du faux est ici comme gommée par la puissance de leurs sourires, la justesse de leurs regards, la finesse de leurs émois.
Entre chronique sociale et conte de Noël avec bonne fée déguisée en patronne de bar (Lubna Azabal, parfaite), le cœur de ce film autobiographique balance sans jamais trouver son ton.
Acerbe, crue, mal élevée et stupéfiante, cette fiction en partie autobiographique repose sur la rage contaminante d’une mise en scène qui déborde d’idées visuelles (image malmenée, véritablement écorchée vive) pour mieux dénoncer le seul monstre de cette histoire : la phallocratie abusive.