Une démarche certes intime au départ : elle permet [à Francesca Comencini] de s'affranchir joliment de son héritage familial, donc de trouver sa place en tant qu'adulte. Mais une démarche universelle, profondément émouvante à l'arrivée, et il y a fort à parier que la réalité augmentée, magnifiée, du cinéma y soit pour quelque chose...
Dans cette première fiction, le réalisateur réussit à insuffler dans le récit de guerre une rare beauté élégiaque qui hante longtemps après la projection.
"La Mer au Loin" se révèle une fresque en miniature, un grand petit film, d'une ampleur humaniste et politique qui n'a d'égale que son apparente modestie.
Les qualités d'écriture de "La Pampa" permettent aux personnages d'exister en cherchant à échapper aux mille déterminismes de leur milieu comme à la mécanique de ce type de récit dont on connaît chaque rouage.
Ces allers-retours bien conçus entre l'avant et l'après-guerre sont la grande qualité d'un récit qui tisse des fils entre le milieu de la musique classique, l'antisémitisme et l'Allemagne hitlérienne.
Le flm n'évite pas les écueils du genre : le flic obsédé par son enquête au point de mettre en péril son équilibre familial, les notables pervers camouflant leurs vices derrière une façade respectable et des appuis politiques... Du Welz se sort de ce marécage grâce à son agilité à tisser des séquences brillamment tendues.
Adam Elliot reste fidèle à un style d'animation sophistiqué, mais minimaliste, à une uniformité de tons, à ses personnages marginaux incompris aux grands yeux tristes, à ses thèmes de prédilection.
Walter Salles entrelace le combat individuel de cette femme, gardienne de la mémoire de sa famille brisée et le récit collectif de la lente reconstruction d’un pays abîmé par les crimes de la dictature.
Anthropologue mélancolique et et humaniste paradoxal, Richard Linklater fait d'incertitudes parfois vertigineuses le principe constitutif de ses films.