L’animation de Buzz l’Éclair est, elle aussi, bien plus classique que le dernier Pixar en date, Alerte Rouge. Ce qui l’empêche d’atteindre les sommets du studio. Ça reste tout de même une belle aventure spatiale, surtout pour les petits, mais aussi un peu pour les grands.
Avec El Buèn Patron , comédie satirique grinçante sur le petit monde de l’entreprise, Javier Bardem se livre avec une visible délectation à petit jeu de massacre social raffiné et cruel.
En roue libre, Samir Guesmi et Thomas Ngijol n’y peuvent rien, mais on ne croit pas à leurs personnages de frères ennemis surjoués. C’est quand ils quittent l’écran, et que les Corses d’ici jouent ou chantent, que Fratè touche du doigt ce qu’il voulait célébrer : l’âme corse, une attachante famille polyphonique.
Quentin Dupieux entre à son tour dans le tunnel du temps. Il en ressort avec un film délavé, à l’esthétique vintage, patine eighties jusque dans le vestiaire et la coiffure des personnages, résurrection d’un vinyle de 1976 en motif musical, Jon Santo plays Bach, aux synthés old school.
Men ne doit pas juste à la solide performance de ses interprètes, Rory Kinnear qui se démultiplie, et Jessie Buckley qui parcourt idéalement tout un registre d’émotions, le chagrin, l’angoisse, la culpabilité, la peur et la terreur.
Mais Le Monde d’après est à la peine pour porter son message de respect de la nature et de sauvetage de la Terre, avec elle de l’humanité : intrigue grossière ; rebondissements improbables ; dialogues inconsistants ; personnages plats ; acteurs majeurs sous-utilisés.
Entre le troisième volet de Belle et Sébastien et le futur Couleurs de l’incendie , beaucoup plus sombres, Clovis Cornillac a ouvert cette parenthèse enchantée : un peu de poésie dans ce monde de brutes.
Quelques semaines après le tournage, Michel Bouquet a commencé à disparaître, malade, mutique, entouré par ses monstres. Mais souvenons-nous de ce dernier choix, ce rôle d’acteur, hors normes : de l’écriture au scénario, Michel Bouquet a soutenu Cérémonie secrète , choix d’un acteur, d’un homme à la belle âme. Un splendide Bouquet final !
(...) une fascinante histoire de consolation et d’émancipation, qui se met dans les pas d’une veuve de guerre du Kosovo dont le mari a été porté disparu.
Avec un humour tout british, Michell opère un collage irrésistible, où la vie hors du commun de la reine d’Angleterre défile non pas dans l’adoration éblouie de la monarque, mais dans la mise en perspective de son espèce de matriarcat, et comment elle tient son rang, son étiquette, son pouvoir. Portrait d’une icône, au sourire de Joconde impénétrable, à l’aimable insolence.
Tom Cruise plus loin, plus haut, plus fort : voilà le portrait à bord des avions supersoniques de Maverick. Du Tom Cruise de haut vol, un nouvel Icare.
Junk head est une incroyable épopée futuriste postapocalyptique, une dystopie underground dans laquelle une épidémie a décimé un tiers de la population mondiale : il faut sauver la race humaine et descendre dans un monde souterrain qui ressemble au Metropolis kafkaïen de Fritz Lang.
Car le film, à l’image du manga, s’autorise tous les mélanges de genre, passant de la résolution d’enquêtes façon Agatha Christie à des scènes d’action surréalistes en passant par de l’humour typiquement enfantin, voire des séquences avec des jeux de mots en japonais qui ont dû faire transpirer les équipes de traduction. Un grand fourre-tout parfois déconcertant, mais qui possède un certain charme.
On ne s’ennuie pas, car l’alchimie complice du duo Lanvin-Artus nous fait entrer dans le cercle d’un fan-club que rejoint l’excellent Antoine Bertrand, l’un des plus prometteurs jeunes acteurs du cinéma canadien.
Au fil de l’histoire, on découvrira un nanar virtuose, un film de zombies qu’on admire comme des morts-vivants aux zygomatiques souples, qui n’ont pas peur de rire. Pour la première fois, des zombies nous rendent heureux, et ce n’est pas tous les jours.
La réalisatrice se met dans les roues de Tom (l’expressif Tanguy Mercier), gamin à vélo qui vit dans un mobil-home avec sa mère célibataire (Nadia Tereszkiewicz, qui rappelle Sara Forestier). Un récit sans misérabilisme (...).