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    Cannes 2014 - The Search : Hazanavicius n'a "jamais eu l’impression de faire des films simples"
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    Trois ans après "The Artist" et le prix d'interprétation pour Jean Dujardin, Michel Hazanavicius revient en Compétition Officielle avec "The Search" où il dépeint la guerre en Tchétchénie. Rencontre avec l'équipe du film en conférence de presse...

    Je n’ai jamais eu l’impression de faire des films simples

    Michel Hazanavicius : Non, ce n’était pas simple. Mais je n’ai jamais eu l’impression de faire des films simples. Par contre je fais toujours des films qui sont nés d’un désir très fort et à partir du moment où vous avez un désir très fort, les complications ou les contraintes que propose le sujet deviennent des éléments avec lesquels vous travaillez.

    Michel Hazanavicius : Je trouvais intéressant de faire un film, d’être au plus près de l’humain, d’avoir un rapport émotionnel à cette guerre. Il était évident que je n’allais pas revisiter une cinématographie, faire de l’ironie ou faire le malin.

    Michel Hazanavicius : J’ai essayé de travailler complètement sur un autre registre, avec un rapport plus direct aux personnages, à l’histoire, en essayent de garder un équilibre : d’un côté le respect de mon thème, de mon histoire, de l’évènement que j’essayais de raconter, et de l’autre côté le respect du cinéma aussi. C’est-à-dire ne pas m’empêcher de faire du cinéma, de faire un film.

    C’était compliqué pour moi de m’octroyer la légitimité d’aller sur ce terrain-là

    Michel Hazanavicius : Une fois que j’ai eu ce désir de film, c’était compliqué pour moi de m’octroyer la légitimité d’aller sur ce terrain-là. Et j’ai découvert un film de Fred Zinneman, The Search, dont mon film est librement inspiré. (…) Il y avait ce mouvement de ré-humanisation, de retour à la vie d’un gamin qui dans l’original sortait des camps de concentration. Là j’ai évidemment changé et j’ai complexifié, ou rééquilibré en rajoutant une destinée inverse : la déshumanisation d’un soldat qui au départ n’est pas soldat.

    Peut-être que c’est un rappel, The Artist était déjà le trajet d’un acteur qui descendait et d’une actrice qui montait

    Michel Hazanavicius :  Très rapidement j’ai voulu travailler sur ces itinéraires croisés. Peut-être que c’est un rappel, The Artist était déjà le trajet d’un acteur qui descendait et d’une actrice qui montait. Je m’en rend compte en le disant, d’ailleurs. 

    Elle comprend que parfois il faut voir plus petit pour toucher plus grand

    Bérénice Béjo : Mon personnage est en fait comme les spectateurs : il observe, il écoute, il entend, il digère et au bout d’un moment, ce personnage qui n’est pas un héros dans le film, petit à petit, avec la rencontre du petit garçon, va se rendre compte qu’on ne peut pas arriver comme ça et sauver le pays. (…) C’est beaucoup plus compliqué finalement. Et peut-être que de s’attacher à quelqu’un près de vous et qui vous demander de l’aider, c’est plus important que de vouloir sauver la terre entière. C’est ce que j’ai aimé dans Carole : finalement elle devient une héroïne de cette histoire parce qu’elle comprend que parfois il faut voir plus petit pour toucher plus grand. 

    Je crois qu’il faut être insouciant, voire inconscient, voire stupide pour être réalisateur

    Michel Hazanavicius : On peut réfléchir comme ça, mais après on a plus le droit de filmer des hélicoptères, le football américain, des cowboys…  On est impressionné et puis à un moment je crois qu’il faut être insouciant, voire inconscient, voire stupide pour être réalisateur. Evidemment que j’ai pensé à Full Metal Jacket, et par contre j’ai évité de le revoir. J’avais une histoire à raconter, la thématique est la même, mais j’ai essayé de faire un film qui a un organisme différent. 

    Bérénice Béjo : Je pense que dans le film, pour comprendre et pour vraiment sentir que ce petit enfant, finalement, décide de vivre, de continuer d’avancer, d’essayer, de tenter sa chance malgré ce qui est arrivé à sa famille, il n’y avait pas plus beau et plus fort que de la traduire par la danse. C’est un film qui parle de ça, de résilience, qui parle de ces enfants mais de ces personnes qui ont souffert aussi, qui ont vécu des choses dramatiques et qui décident de vivre.

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