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    C'est mon homme : l'incroyable histoire vraie qui a inspiré ce film avec Leïla Bekhti et Karim Leklou
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    En salles depuis mercredi, "C'est mon homme" raconte comment deux femmes se déchirent l'amour d'un homme amnésique. Voici 5 choses à savoir sur ce long-métrage de Guillaume Bureau.

    De quoi ça parle ? Julien Delaunay a disparu sur un champ de bataille de la Grande guerre. Sa femme, Julie, ne croit pas qu’il soit mort. Et quand la presse publie le portrait d’un homme amnésique, elle est certaine de reconnaître Julien. Ils se retrouvent et réapprennent à s’aimer. Mais une autre femme réclame cet homme comme étant son mari.

    Deux faits divers à l'origine du film

    Guillaume Bureau s'est inspiré des deux affaires suivantes pour C'est mon homme :

    • L'Amnésique de Collegno : dans l’Italie des années 20, au fil d’incessants procès, deux femmes se sont disputées un homme dont elles prétendaient qu’il était leur mari, soit un respectable professeur, soit un typographe collectionnant les maîtresses, condamné à la prison par contumace.
    • Le soldat inconnu vivant : à la même époque en France, un long feuilleton judiciaire a opposé plusieurs familles autour d'un soldat amnésique retrouvé sur un quai de gare. Quand sa photo a paru dans la presse, plusieurs familles pensaient reconnaître en Anthelme Mangin un frère, un fils, un père disparu durant la Grande Guerre. Le réalisateur précise : "Il faut savoir qu’après-guerre, 300 000 soldats environ sont déclarés disparus. Ce sont autant de familles incapables de faire leur deuil. Celles qui réclamaient le « soldat inconnu vivant » croyaient sincèrement retrouver leur proche disparu. Elles étaient prêtes à nier les différences physiques".
    C’est mon homme
    C’est mon homme
    Sortie : 5 avril 2023 | 1h 27min
    De Guillaume Bureau
    Avec Leïla Bekhti, Karim Leklou, Louise Bourgoin
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    2,6
    louer ou acheter

    Une histoire d'amour et de croyance

    Les faits divers dont s'inspire le film démontrent selon le réalisateur que "l’identité n’est pas seulement une affaire de preuves ou de science, mais bel et bien une affaire de croyance". À partir de cette matière, il n'a pas voulu faire un film historique mais plutôt raconter une histoire d’amour hors du commun. Il ajoute : "C’est mon homme est un film où le désir fait la loi. A la fin, l’amnésique s’émancipe de la vérité édictée par les institutions judiciaire et psychiatrique. Il dit : « C’est moi. » Mais qui est-ce ? Ça n’appartient qu’à lui... L’enjeu du film n’est pas tant de redonner une identité à un homme, que de lui rendre une âme. Seul l’amour le peut."

    Alex Pixelle

    Tournage

    C'est mon homme a été filmé en Bourgogne et en Pays de la Loire, non loin de la Nièvre où vit le réalisateur, "dans des décors que je connaissais déjà comme la maison des Delaunay, la collégiale Saint-Lazare ou l’Abbaye de Moutiers-Saint-Jean où a été reconstitué l’asile". L'équipe a investi plusieurs châteaux des Pays de la Loire pour les intérieurs, et aménagé le studio photo dans une faïencerie de la Sarthe. Quant au décor du cabaret, il a été trouvé à La Flèche, un théâtre de poche à l’italienne "étonnamment situé au premier étage de La Halle aux blés et dont les derniers aménagements datent de 1923".

    Sources d'inspiration

    Le réalisateur avait pour référence L’histoire d’Adèle H de François Truffaut, Bright Star de Jane Campion, Magic in the Moonlight de Woody Allen et Phoenix de Christian Petzold, des films qui selon lui dépassent la problématique de la reconstitution pour recréer un univers esthétique qui leur est propre. Mais sa principale source d'inspiration est picturale : il s'agit de l'œuvre du peintre danois Vilhelm Hammershoi : "Ses tableaux nous ont permis d’imaginer une reconstitution de l’époque sobre et minimale. Les intérieurs sont quasiment vides. La fonction des pièces est seulement suggérée par de rares meubles et accessoires."

    Alex Pixelle

    Trouver le triangle amoureux

    Karim Leklou a été le premier acteur choisi par le réalisateur : "Karim possède tout ce que je cherchais chez ce personnage : une inquiétante étrangeté, un visage ouvert à toutes les interprétations, une blessure dans le regard. Ses yeux sont un gouffre. Karim provoque une empathie considérable." Quant à Louise Bourgoin, c'est autour des chansons que s'est faite sa rencontre avec Guillaume Bureau, car elle désirait faire l'expérience de chanter et danser au cinéma. Enfin, Leïla Bekhti est arrivée sur le projet peu de temps avant le tournage. Le réalisateur n'avait pas d'emblée pensé à elle car il l'associait à la comédie : "Mais ça a été un coup de foudre. Notre rencontre s’est faite autour de Julie. Quand Leïla m’en parlait, j’avais l’impression qu’elle la connaissait depuis toujours comme si Julie l’habitait. Dans ses yeux, brillait déjà le feu dévorant de l’amour fou."

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