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    À voir au cinéma : LaRoy... Pourquoi cette comédie récompensée au Festival de Deauville va vous enthousiasmer ?
    Maximilien Pierrette
    Un feel-good movie avec une BO aux petits oignons, un drame situé dans l’Amérique rurale, une pépite qui prend le pouls des États-Unis, il aime se pencher sur la dernière sensation venue de l’autre côté de l’Atlantique.

    Reparti du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville avec trois prix (dont le plus important), "LaRoy" sort dans les salles françaises ce mercredi 17 avril. Et vous feriez mieux de ne pas rater cette comédie très noire.

    Ça parle de quoi ?

    Quand Ray découvre que sa femme le trompe, il décide de mettre fin à ses jours. Il se gare sur le parking d’un motel. Mais au moment de passer à l’acte, un inconnu fait irruption dans sa voiture, pensant avoir affaire au tueur qu’il a engagé.

    LaRoy
    LaRoy
    Sortie : 17 avril 2024 | 1h 52min
    De Shane Atkinson
    Avec John Magaro, Steve Zahn, Dylan Baker
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    3,8
    Séances (285)

    3 bonnes raisons de voir LaRoy

    La beauté de son affiche crépusculaire, où les néons du titre vient déchirer le ciel, aurait pu en être une. Mais si cela ne suffit pas, en voici d'autres.

    1 - LaRoy, roi de Deauville

    Le Festival du Cinéma Américain de Deauville fait peut-être moins autorité que ceux de Cannes, Venise et Berlin. Ou que les César et Oscars. Mais bon nombre de pépites sont passées par les planches, et savoir qu'un même film a fait main-basse sur le palmarès et séduit la critique, le public ET le jury de Guillaume Canet, ça attire forcément l'attention.

    À titre de comparaison, le très plébiscité Whiplash de Damien Chazelle n'avait remporté "que" le Grand Prix et le Prix du Public, le jury de la critique ayant de son côté salué It Follows de David Robert Mitchell. La performance réalisée par LaRoy est donc rare, et son sacre totalement justifié tant la maîtrise affichée par son réalisateur impressionne.

    2 - La découverte d'une nouvelle voix

    Vous n'aviez jamais entendu parler de Shane Atkinson ? Cela peut se comprendre. Outre un court métrage (Penny la Terreur) récompensé au Festival de Clermont-Ferrand en 2013, il avait seulement signé le scénario de Pom-Pom Ladies, comédie sortie en France sur Netflix en 2021, dans un anonymat quasi-total. Mais qui, parmi le grand public, connaissait Damien Chazelle avant le coup d'éclat Whiplash ?

    Je décrirais LaRoy comme une comédie qui s'ignore

    Pour beaucoup, LaRoy marquera la découverte d'une nouvelle voix du cinéma indépendant américain. Et nous avons déjà hâte de l'entendre à nouveau, car son timbre nous plaît bien, avec ce mélange de légéreté et gravité, sa capacité à passer d'un ton à l'autre de manière organique. "Je décrirais LaRoy comme une comédie qui s'ignore", dit-il dans sa note d'intention.

    "C'est une histoire de chantage, de meurtre et de tromperie. Mais c'est avant tout une histoire d'amitié, celle qui unit Ray et Skip." Sans oublier une petite touche sociale, dans l'Amérique des laissés-pour-compte.

    3 - L'ombre des frères Coen plane sur LaRoy

    Peut-on ne pas penser au cinéma des frères Coen devant une comédie policière pleine d'humour noir, dans l'Amérique profonde (ici la ville du Texas qui donne son nom au film), avec des personnages pas fûtés (pour rester polis) ? Non, et c'est à la fois la force et la limite de LaRoy. Qui fait totalement honneur au style de Joel et Ethan, mais qui a du mal à s'en affranchir entièrement.

    Le très réussie scène d'ouverture rappelle ainsi No Country for Old Men. Il y a du Fargo et du Sang pour sang dans l'intrigue. Et la dynamique entre les deux personnages principaux peut faire penser à The Big Lebowski. Mais ce n'est pas complètement un défaut non plus. Car Shane Atkinson n'est ni le premier ni le dernier à être influencé par les frères Coen, et il faut reconnaître qu'il fait partie des bons élèves.

    ARP
    Steve Zahn

    Car malgré cette influence évidemment écrasante (et peut-être inconsciente, car le réalisateur ne les cite jamais dans le dossier de presse), LaRoy fonctionne très bien. Son humour est noir à souhait, le cycle de violence qu'il enclenche est implacable et les personnages, même peu aimables, ont de la chair. Surtout lorsqu'ils se rendent compte qu'ils se voyaient plus beaux qu'ils ne le sont vraiment.

    En plus d'interprètes qui ne feraient pas tâche chez les Coen (John Magaro, Steve Zahn, Dylan Baker), à tel point que l'on se demande, à un moment, s'ils n'ont pas déjà joué dans un de leurs films. Dans leur sillage, LaRoy trouve son identité et ne ressemble jamais à un copier-coller. Mais à un premier long qui révèle, au grand public, un réalisateur plus que prometteur.

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