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RETROUVEZ NOTRE DOSSIER SPECIAL "X-MEN 2"
C'est dans une ambiance très détendue que Bryan Singer, réalisateur de X-Men et du très attendu X-Men 2 (en salles ce mercredi 30 avril), a répondu aux journalistes français lors d'une conférence de presse organisée dans le salon d'un grand hôtel parisien. Fatigué par un tournage harassant et par une campagne de promotion intensive, le jeune cinéaste (38 ans) s'est prêté au jeu des questions-réponses autour de cette nouvelle aventure mutante avec bonne humeur. AlloCiné était présent : morceaux choisis...
http://www.allocine.fr/evenement/xmen2/ "X-Men 2"
Bryan Singer : Je savais que mes ressources étaient relativement limitées sur le premier film, et que certaines scènes d'exposition étaient nécessaires et m'empêcheraient d'aller plus loin et d'explorer cet univers. Avec X-Men 2, j'ai enfin pu donner libre cours à tout ce qui m'intéressait dans le monde des X-Men. Cette histoire a une portée personnelle et universelle, un message de tolérance que défend depuis quarante ans l'univers des X-Men. Elle met également en avant la complexité de la nature humaine : les méchants ne sont pas complètements méchants, et les héros ne sont pas parfaits mais simplement humains. Ils ne combattent pas le crime, mais se battent pour la tolérance et la liberté.
Le choix des mutants
Je choisis des personnages riches psychologiquement et qui font de formidables adversaires pour leurs opposants, afin de créer un conflit intéressant. Bien entendu, popularité oblige, je choisis également les personnages de l'univers X-Men les plus appréciés par les fans. Mais il faut savoir que l'élaboration d'un personnage est un processus évolutif : le personnage de Deathstrike (Kelly Hu) par exemple, était à l'origine l'assistante personnelle de William Stryker (Brian Cox), rien de plus. Puis quelques jours avant le début du tournage, l'idée nous est venue de créer un adversaire de taille pour Wolverine (Hugh Jackman)... C'est de cette façon que son personnage a évolué.
http://www.allocine.fr/evenement/xmen2/ Les relations avec Marvel
Mis à part quelques obligations contractuelles, nous étions totalement libres. Nous avons établi une relation privilégiée, de confiance, depuis le premier film, qui n'a fait que se poursuivre sur X-Men 2. Ils ont compris que je respecte l'univers original, et que je devais le modifier quelque peu pour l'intérêt du film.
Pouvoirs surhumains, problèmes terre-à-terre
Dans le comic-book original, on ne connaît de l'Ecole de mutants que le Professeur Xavier et les X-Men. Aussi je me demandais : pourquoi appeler cela une école s'il n'y a pas d'étudiants ? J'ai donc décidé qu'il y aurait des élèves, et que les X-Men seraient les professeurs, supervisés par Xavier, pour ainsi créer une histoire avec quatre générations de mutants. Cela permettait de mettre en scène des thèmes intergénérationnels, mais également des questions plus émotionnelles, comme la recherche de l'identité... Ma scène préférée est celle où Wolverine (Hugh Jackman) et Iceberg (Shawn Ashmore) sont dans la cuisine et discutent de l'amour et des filles qui leur plaisent mais qu'ils ne peuvent approcher, l'un parce qu'elle est déjà avec un autre (Cyclope en l'occurence, NDLR), l'autre parce que s'il la touche, il meurt ! Malgré leurs pouvoirs extraordinaires, ces mutants sont confrontés à des problèmes très humains.
http://www.allocine.fr/evenement/xmen2/ Wolverine, figure de proue des X-Men
Wolverine a été introduit dans le comic-book The Incredible Hulk il y a de nombreuses années pour devenir aujourd'hui le personnage le plus populaire de l'univers X-Men. Dans le comic-book, il mesure 1m60... (Bryan Singer se fend d'une imitation très personnelle et assez comique du personnage, NDLR) D'ailleurs, si vous croisez Hugh Jackman, demandez-lui de vous faire une imitation du Wolverine original, il est très doué ! (rires) Hugh a apporté énormément de charisme et de coeur au personnage : il peut être féroce et dangereux, et en même temps très généreux... Concernant sa ressemblance avec Clint Eastwood, c'est quelques chose que j'ai remarqué un jour alors qu'il était au maquillage : il a un air de Clint Eastwood "période années soixante-dix" quand il est de profil, notamment grâce à la coupe de cheveux de Wolverine... Je lui ai demandé si quelqu'un lui avait déjà dit ça, et il m'a répondu que non... Depuis, je pense que de nombreuses personnes lui ont fait la remarque, mais je suis théoriquement le premier à lui avoir révélé cette troublante ressemblance ! (rires)
L'importance des acteurs britanniques
Dans ce genre d'univers, comme on a pu le voir avec Star wars ou Le Seigneur des anneaux, le niveau de langage britannique se prête d'avantage à certains concepts fantaisistes ou fantastiques... De grands comédiens comme Patrick Stewart, Ian McKellen ou Brian Cox, qui viennent de l'école anglaise, ont une manière bien spécifique d'interpréter une ligne de dialogue qui apparaîtrait complètement folle, voire complètement idiote -mais nécessairement idiote- avec un panache extraordinaire qui permet de tout faire passer... Seuls des acteurs de cette trempe peuvent faire passer des phrases telles que "Avec Cérébro, je suis connecté à tous les esprits de cette planète" ou "C'est le seul homme que je connaisse capable de manipuler l'Adamantium" ! (rires)
http://www.allocine.fr/evenement/xmen2/ Les mutantes prennent le pouvoir !
Quand je regarde X-Men 2 avec du recul, je me rends compte que les femmes dominent cet épisode. Je ne sais pas ce qui s'est passé rétrospectivement, mais il semblerait que les mutantes aient pris le pouvoir ! Magneto (Ian McKellen) est sorti de sa prison par Mystique (Rebecca Romijn-Stamos), Malicia (Anna Paquin) empêche Pyro (Aaron Stanford) de tuer les policiers, Tornade (Halle Berry) parvient à échapper aux avions militaires et à sauver Xavier (Patrick Stewart) à l'intérieur de Cérébro... On dit que l'évolution commence avec la mère, et bien le film représente le degré supérieur de cette évolution, avec un élément féminin extrêmement puissant. Les hommes ont donc été relégués au second plan si je puis dire...
Un clin d'oeil à Spielberg ?
(Un journaliste questionne Bryan Singer sur un éventuel clin d'oeil à Steven Spielberg, lors d'une scène où Brian Cox tape le code d'entrée de Cérébro, code dont la mélodie n'est pas sans rappeler le thème de Rencontres du 3e type, NDLR). Le code secret qui donne accès à Cérébro est le numéro de téléphone de mon meilleur ami, mais j'ai coupé le dernier chiffre au montage pour qu'il ne soit pas harcelé d'appels. Mais maintenant que j'y pense, vous avez raison, c'est très subtil mais c'est bien le thème de Rencontres du 3e type ! (rires) Ca doit être un gag du département des effets sonores... D'autant que c'est l'un de mes films préférés ! Ils me font tout le temps des blagues ! (rires)
http://www.allocine.fr/evenement/xmen2/ L'après "X-Men 2"
D'abord des vacances ! (rires) Si je dois réaliser X-Men 3, je souhaite réaliser un autre film entre ces deux épisodes : je suis en train de lire des scénarios pour trouver l'histoire qui pourrait me plaire, avant un potentiel X-Men 3. Vous savez, je pense qu'on ne doit jamais faire quelque chose si on risque de se répéter : il faut faire mieux, plus grand et plus fort. Je ferai X-Men 3 seulement si je pense pouvoir réaliser un meilleur film que le précédent. Le premier épisode était comme une grande répétition, et je suis très content et très fier de X-Men 2 qui est, pour moi, vraiment cool. Si je devais faire X-Men 3, il faudrait qu'il soit encore plus cool ! C'est un projet qui me plairait, car quand vous faites un film, vous avez à peine le temps de connaître les gens avec qui vous travaillez que le tournage se termine et qu'il vous faut quitter vos acteurs : quand on fait une saga, c'est aussi pour le plaisir de tous ces raccourcis, ces automatismes au niveau du langage et des relations avec l'équipe... Tout ce jeu qui fait que l'on se sent bien et en famille.
Si quelqu'un d'autre réalisait "X-Men 3"...
Et bien s'il fait un mauvais film, je pense que ça me déplairait fortement. Mais je ne suis pas d'un tempérament jaloux : si le film est bon, il est bon !
Et si Bryan Singer était un mutant...
Mystique. Car je pourrais être qui je veux... Ou être avec qui je veux... (sourire complice)
Propos recueillis par Yoann Sardet
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