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    Rencontre avec Dustin Hoffman !

    A l'occasion de la sortie, ce mercredi, de "Mon beau-père, mes parents et moi", AlloCiné a rencontré l'acteur Dustin Hoffman. Une légende du septième art qui déborde d'énergie !

    Une légende à Paris. Ce mardi 31 janvier, Dustin Hoffman est en France pour promouvoir Mon beau-père, mes parents et moi, la suite de Mon beau-père et moi dans laquelle il incarne le père très, très libéré de Ben Stiller. L'occasion de l'entendre évoquer avec une énergie débordante cette comédie débridée, sa relation avec Robert De Niro ou encore... sa propre vie sexuelle ! Sexagénaire en pleine forme, bavard, dragueur, l'oeil malicieux, Dustin Hoffman en impose. Rencontre...

    Mon beau-père, Dustin Hoffman et moi...

    Quand j'ai rencontré le réalisateur Jay Roach, j'avais déjà revu six fois Mon beau-père et moi. J'ai été très attentif à la narration, aux notes d'humour du film. J'ai pris des notes et je me suis tourné vers Jay en lui disant : "Le but pour moi n'est pas que ce film mette la barre plus haut que le premier. Je veux juste savoir ce que tu veux apporter de différent." Dans le premier film, Ben Stiller rencontrait Robert De Niro et s'effaçait derrière sa personnalité. Dans cette suite, nous voulions que l'élément comique consiste à voir Robert De Niro s'effacer devant les parents de Ben Stiller ! Même si ce film reste une comédie, je voulais que l'on explore par ailleurs deux pistes déjà explorées dans le premier long-métrage. Tout d'abord, cette coupure entre les libéraux et les conservateurs, ceux qui ont voté pour Bush et ceux qui ont voté pour Kerry. Et puis cette séparation entre les communautés chrétiennes et juives, ainsi que certains tabous comme le sexe, l'aspect physique de notre humanité. Avec ce film, nous avons voulu traiter de manière comique notre humanité.

    Un rôle tactile

    C'est vrai que dans le film, j'embrasse beaucoup. Et quand je joue un personnage, je ne peux pas jouer quelqu'un qui ne soit pas moi, ou en tout cas une partie de moi. Alors oui, dans mon personnage, il y a un peu de moi. Suis-je tactile ? Oui. Est-ce que j'aime embrasser ? Oui. Evidemment, ce personnage qui embrasse son fils à chaque minute est un peu caricatural, je ne suis pas autant possessif que lui ! Ce qu'il y a d'amusant, c'est que Robert De Niro, dans la vie, est bien plus "émotionnel" que le personnage de Bernie, que j'incarne. C'est quelqu'un qui aime embrasser, prendre les gens dans ses bras. Il est très différent de l'image qu'il peut donner à l'écran.

    Dustin & Robert

    Nous avons tourné trois films ensemble depuis quinze ans. J'avoue que j'ai avec lui une relation tout à fait spéciale. Sur le premier film où nous avons travaillé ensemble, l'un de nous deux traversait une crise personnelle et l'autre l'a aidé dans cette période difficile. Pour le deuxième film, c'était l'inverse. Nous avons ainsi été de plus en plus proches. J'ai avec lui une relation que je n'ai avec personne d'autre. Il est très différent de l'image qu'il véhicule à l'écran. Robert est très affectueux, il me prend toujours dans ses bras et dès qu'il évoque quelque chose d'un peu tendre, il se met à pleurer assez facilement ! (rires) Et puis il adore me charrier en me répétant souvent que je suis plus vieux que lui ! Mais en fait c'est un doux, un timide...

    Pour vous donner un exemple de sa personnalité assez curieuse, il m'a raconté, sur le tournage de Mon beau-père, mes parents et moi, quelque chose qu'il ne m'a jamais dit en quinze ans. Un jour, il me dit donc : "Tu te souviens, à l'époque du Laureat, quand tu militais pour le sénateur démocrate Eugene McCarthy ? Tu étais dans un restaurant à cette époque, à l'occasion d'un dîner pour soutenir sa candidature. Et bien j'étais là !" Je lui réponds : "Ah bon ? Je ne t'ai pas vu !" Et là, Robert me regarde et me dit : "C'est normal, j'étais ton serveur." Il a mis quinze ans à me révéler cette anecdote, c'est typique du personnage et de sa timidité. C'est très touchant qu'il n'ait jamais osé me la raconter avant, car c'est quand même une anecdote très amusante !

    Le sexe selon Dustin...

    Jay Roach voulait que Barbra Streisand et moi-même soyons tout le temps "sexuels", que nous fassions tout le temps des choses sexy, surtout lorsque Robert De Niro était dans la scène. Il voulait cette juxtaposition comique, ce contraste. Et il voulait surtout que la sexualité de ce couple soit crédible. Concernant ma vie privée, je dois avouer que ma vie sexuelle est la même qu'à mes débuts avec mon épouse. Et cela fait vingt-trois ans que nous sommes mariés et trente ans que nous nous connaissons. J'ai soixante-sept ans, et vivre pleinement sa sexualité, c'est un sentiment merveilleux, ça me rend plus vivant, plus entier !

    Cela dit, je pense que si la sexualité est très importante, la vraie connection, quelle que soit la relation -homme/femme, homme/homme ou femme/femme, peu importe !- se doit d'être émotionnelle. Elle se mesure au nombre d'années que l'on passe ensemble. Je crois que ce qui préserve notre vie sexuelle à tous, et c'est ce que montre le film, c'est l'émotion et la sensualité qui passe dans un couple. Je ne peux pas passer une journée sans toucher ma femme, sans respirer son odeur. Faire ou ne pas faire l'amour, ce n'est pas le plus important. L'important, c'est l'affection. Ce film m'a permis de me pencher sur la question : "L'affection n'est-elle pas un moteur aussi fort, voire plus fort, que la sexualité ?" Je dis que si l'affection est là, dans un couple, on a bien mérité la sexualité ! Je vous parle avec le coeur, où plutôt avec le pénis (rires) : je fais constamment l'amour avec ma femme, mais pas spécialement dans l'acte ! Et c'est cela le plus important !

    Propos recueillis par Clément Cuyer le 31 janvier 2005

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