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    Carla Rubens : l'interview de Jérémie Covillault

    Jérémie Covillault, qui incarne Charly dans la série "Carla Rubens", s'est confié à AlloCiné Séries.

    Qui est Charly, votre personnage ?

    Jérémie Covillault : Charly est un ancien voyou, qui a eu des problèmes avec la drogue et qui a rencontré Carla à ce moment-là. Elle l'a aidé à s'en sortir, à se ranger des voitures. Maintenant il est un peu antiquaire, il répare des motos dans le vieux Nice. Avec ses connexions d'ex-voyou et ses nouvelles connaissances, il a désormais ses entrées un peu partout. On peut le retrouver un jour en smocking au Bal de la Rose à Monte Carlo et le lendemain à 3 heures du matin dans un repaire sordide à jouer au poker avec des caïds. C'est un mélange d'Huggy les bons tuyaux (ndlr: l'informateur de Starsky et Hutch) et d'Artemus Gordon (ndlr: le compagnon de James West dans Les Mystères de l'Ouest). Dès le premier épisode, il se déguise, se fait passer pour un livreur, un réparateur de bateaux.. J'en ai parlé avec Bernard Uzan (ndlr: le scénariste et réalisateur) parce que j'ai vraiment envie de développer ce côté caméléon...

    Vous souvenez-vous d'une anecdote de tournage ?

    Il y en a 12 par jour à raconter ! Tout le tournage est une anecdote.

    Avez-vous des idées pour les prochains épisodes de Carla Rubens ?

    Oui. En prévision, un scénario était déjà quasiment bouclé. Si tout se passe bien, on tourne les nouveaux épisodes en mars 2006, à Monte Carlo et ailleurs. Il y a déjà des idées, des envies. Par exemple on pourrait tourner dans le milieu des diamantaires. Alors pourquoi pas en Belgique, en Suisse ou en Italie ? On a envie aussi de donner un caractère international à Carla Rubens. Le personnage d'Edward Meeks peut envoyer Carla n'importe où, avec Charly dans ses bagages.

    Vous avez débuté très tôt dans ce métier...

    J'avais 10 ans quand j'ai eu la chance de faire mon premier film (ndlr : Maigret et l'enfant de choeur). Je voulais être acteur depuis mes 6 ans. Mon père travaillait dans ce milieu, il était illustrateur et maquettiste et il a fait des affiches pour des films de Belmondo, Bruce Lee... C'est un cinéphile absolu donc j'ai grandi dans l'amour du cinéma et du théâtre. Et lorsque j'étais gamin, à chaque fois que je voyais un film, je voulais faire le même métier que le héros. Quand j'ai vu Serpico, j'ai voulu être flic. Quand j'ai vu Indiana Jones, j'ai voulu être archéologue. Je voulais être gangster, flic, pompier... Et très tôt je me suis dit qu'acteur était le seul métier qui allait me permettre de continuer à jouer au cow-boy et aux indiens toute ma vie. J'ai rarement le sentiment de travailler quand je fais mon boulot. Quand je me lève le matin, je suis content d'aller sur les plateaux. Ce n'est jamais une corvée. Je vis pour ça.

    Justement, quel est le métier que vous n'avez pas encore joué et que vous aimeriez aborder ?

    Je n'ai jamais joué de scientifique ! Incarner un personnage très sérieux, très cartésien, ça me plairait. Ou archéologue car l'Histoire me passionne. Et je n'ai pas encore joué de rôle de héros, d'aventurier comme Han Solo (un des personnages de La Guerre des étoiles) ou Indiana Jones, qui sont deux des héros de mon enfance.

    Avez-vous des souvenirs de la série La famille Fontaine, dans laquelle vous avez tourné en 1990 ?

    On a tourné pendant 5 mois. J'étais en 3ème à l'époque et j'ai fini mon année scolaire sur le plateau. On avait des profs qui nous donnaient des cours le matin et on tournait l'après-midi. Le rythme était assez soutenu. J'en garde un souvenir génial, on s'amusait comme des fous et on est devenu une vraie famille. Ludivine Sagnier jouait dans la série, mais aussi Lucien Jerome qui jouait mon père, Agnès Garreau... J'en garde vraiment un souvenir génial. J'avais 14 ans, je tournais tous les jours. Mon personnage était marrant et sympa. Ça a été une énorme expérience et j'ai beaucoup appris. Techniquement, quand on fait des séries comme ça, on tourne à 2-3 caméras, on enchaîne des séquences qui font 8-10 pages.

    Vous avez tourné dans Ne le dis à personne, réalisé par Guillaume Canet, pouvez-vous nous en parler ?

    Dans Ne le dis à personne, je fais une apparition, un clin d'oeil dans un film réalisé par un ami ! Je connais Guillaume Canet depuis longtemps. J'ai été son assistant réalisateur sur ses deux premiers court-métrages (ndlr : Sans regrets et Je taim). On s'est rencontré lorsqu'on avait 17 ou 18 ans lors d'un casting pour La ville dont le Prince est un enfant avec Christophe Malavoy que mettait en scène Pierre Boutron. Peu de temps après on s'est retrouvé pour le téléfilm Ils n'ont pas vingt ans (ndlr : réalisé en 1994 par Charlotte Brandström) dans lequel il jouait le héros et moi le méchant. Et à partir de ce moment-là on est devenu potes. En ce qui concerne Ne le dis à personne, l'adaptation que Guillaume Canet a fait du livre d'Harlan Coben est vraiment réussie et le film va être impressionnant, musclé. Ça promet...

    Vous avez été assistant réalisateur, aimeriez-vous à votre tour mettre en scène ?

    J'en ai très envie, surtout parce que j'aime le cinéma. Mais je ne le ferai que lorsque je me sentirai vraiment prêt et quand j'en ressentirai le besoin. Je n'ai pas envie de le faire pour simplement le faire. J'aime trop le cinéma pour ne pas tenter l'expérience un jour ou l'autre, au risque peut-être d'échouer. J'ai très envie aussi de faire de la mise en scène au théâtre.

    Avec quel réalisateur aimeriez-vous travailler ?

    Jacques Audiard ! C'est un auteur qui aime les acteurs. Ses films sont construits, profonds, graves, riches...

    Quels sont vos projets ?

    Après le tournage de Carla Rubens, j'ai fait Elizabeth I, une coproduction Channel 4 et HBO, en Lituanie, avec Jeremy Irons, Helen Mirren et Ian McDiarmid. Ensuite j'ai tourné une comédie romantique pour France 3, intitulée Nuages, avec Bérénice Bejo, Guillaume Cramoisan, Fabio Zenoni. Un très beau casting pour un très joli film. Et pour moi qui ai souvent joué des rôles sombres ou torturés, jouer une comédie, un rôle marrant et sympathique est un vrai bonheur. Je viens de terminer La désobéissance sous la direction de Patrick Volson, avec Daniel Russo, Martin Lamotte et Pascal Elso sur un beau et grave sujet, très bien traité. C'est typiquement le genre de tournage où on se dit que l'on est en train de faire un très beau film. Et très bientôt je commence les répétitions d'une pièce, "Elle nous enterrera tous", avec Marthe Villalonga et mise en scène par Jean-Luc Moreau. C'est une belle rencontre théâtrale et humaine.

    Quelles sont vos séries préférées ?

    Certaines séries ont bercé mon enfance : Starsky et Hutch, L'Agence tous risques et Magnum. Thomas Magnum, Looping et David Starsky étaient des héros pour moi. Et il y a deux sitcoms américaines qui m'éclatent : Friends et Seinfeld ! J'adore la deuxième parce que je suis amoureux de New York, j'y ai habité, travaillé, tourné un film là-bas (ndlr : Aller simple pour Manhattan) et Seinfeld, c'est New York. C'est la seule série qui ne parle de rien en parlant de tout ! Et j'adore la pêche de Friends, ses réparties, c'est rock n'roll constamment, les personnages sont très bien construits et on s'y attache vraiment. Depuis la première saison, j'ai vibré avec eux. Récemment je suis tombé sur l'épisode où Ross et Rachel s'embrassent pour la première fois, à l'époque où je l'ai vu j'en avais eu les larmes aux yeux ! J'adorerais qu'on puisse faire des séries dans cet esprit en France. Sinon je peux citer également Six feet under et bien sûr 24 heures chrono qui me rend fou. A tel point que je ne peux pas la suivre à la télévision ! J'attends toujours les coffrets en DVD. J'ai regardé la première saison en un week-end ! C'est comme un très bon thriller : lorsqu'on finit un chapitre, on ne peut pas faire autrement que de tourner la page et de continuer. Je trouve également Nip/Tuck excellente car elle va vraiment dans l'anti-politiquement correct.

    Propos recueillis par Thomas Destouches

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