Une étoile est morte. June Allyson, vedette hollywoodienne des années 50, est décédée ce samedi des suites d'une bronchite et d'une défaillance pulmonaire, à l'âge de 88 ans. Issue d'un milieu modeste, la petite Ella Geisman (son véritable nom) naît le 7 octobre 1917 à New York. Fascinée par le cinéma dès son plus jeune âge, elle apprend à danser en regardant les musicals avec Fred Astaire et Ginger Rogers. En 1938, elle est engagée dans Sing out the news, son premier spectacle à Broadway, où elle sera dirigée l'année suivante par un jeune homme prometteur nommé Vincente Minnelli.
"4 filles" et "3 mousquetaires"
Remarquée en 1941 dans Best foot forward, chorégraphié par Gene Kelly, elle participe à l'adaptation cinématographique de ce show que produit la MGM en 1943, le studio avec lequel elle signe un contrat. Après des apparitions dans une série de courts métrages musicaux à la fin des années 30, June Allyson décroche un premier petit rôle au cinéma dans Girl Crazy avec Judy Garland en 1943 et se retrouve dès 1944 en haut de l'affiche pour Two Girls and a Sailor de Richard Thorpe. Mervyn LeRoy en fait bientôt l'une des Quatre Filles du Dr March, et Gene Kelly-D'Artagnan ne se montre pas insensible à son charme (Les Trois mousquetaires, 1948).
Mann, Wise, Sirk et les autres
Golden Globe de la Meilleure actrice en 1952 pour Too young to kiss, elle s'impose comme une des stars les plus populaires des années 50, incarnant souvent les compagnes dévouées. Epouse de James Stewart dans Un homme change son destin, elle retrouve le comédien dans deux films d'Anthony Mann : Romance inachevée (1953), évocation de la vie du jazzman Glenn Miller (à l'occasion d'une ressortie, les deux comédiens viendront présenter le film au Festival de Cannes en 1985) puis Strategic Air Command. Elle tourne alors avec d'autres grands d'Hollywood, comme Robert Wise (La Tour des ambitieux) ou Douglas Sirk (Les Amants de Salzbourg), mais, après le décès de l'acteur Dick Powell, son mari depuis 18 ans, elle s'éloigne des plateaux de cinéma. Les spectateurs amoureux du sourire et de la voix de la douce June Allyson devaient, depuis lors, guetter ses apparitions sur le petit écran.
Julien Dokhan
