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    Daniel Craig à la Croisée des Mondes

    Après 007, Daniel Craig se lance dans une nouvelle franchise majeure avec "A la croisée des mondes : la boussole d'or". Rencontre avec l'interprète de Lord Asriel, grand fan des romans de Philip Pullman...

    AlloCiné : Après Bond, vous voilà embarqué sur une autre franchise énorme...

    Daniel Craig : J'avoue ne pas y avoir pensé. J'étais simplement tellement fan des romans que je me suis précipité sur le projet quand j'ai su qu'ils les adaptaient. J'aime beaucoup le point de vue de Philip Pullman, sa philosophie, sa morale, son regard sur le monde et les leçons que contiennent ses histoires. C'est un écrivain brillant : il écrit des histoires pour enfants reposant sur des thèmes très adultes, et il en ressort de grandes idées sur ce qu'est le Bien et sur faire le bon choix.

    Comment le film pouvait parvenir à capturer l'essence des romans selon vous ?

    La clé du film, c'est Dakota Blue Richards. Il fallait choisir la bonne actrice, celle capable d'incarner non seulement cette petite fille, et en même temps un personnage que l'on veuille suivre dans cette aventure. Et elle est parfaite. On s'attache tellement à elle. Elle a ce qu'il faut pour le rôle. Si vous acceptez de la suivre dans le monde imaginé par Philip Pullman, alors tout le reste suivra...

    Qu'est-ce qui vous intéressait dans le personnage de Lord Asriel ?

    J'apprécie le fait qu'il soit une sorte de révolutionnaire. En gros, il veut tout changer. La connaissance est la chose la plus importante à ses yeux, et la seule façon d'accéder à cette connaissance est de partir explorer le monde pour la dénicher. Et même si cela peut lui donner une mauvais image, il le fait car il sait que cette connaissance peut changer les choses. Le changement est toujours quelque chose à privilégier, et je pense que sa passion, sa force viennent de là.

    On vous voit finalement très peu dans ce premier opus...

    On me verra plus dans le second, et sans doute encore plus dans le troisième. Si vous avez lu les romans, vous avez pu constater que le film s'achève plus tôt, qu'il manque des scènes. Nous avons tourné ces séquences, mais elles ne collaient pas dans le film. Elles devraient du coup se retrouver au début du second, car c'est un moment important où l'univers s'ouvre, où la véritable histoire commence et où le voyage débute.

    Quel est votre sentiment par rapport à ce choix de Chris Weitz ?

    Dans un film, vous avez si peu de temps pour raconter une histoire aussi vaste. Dans le premier roman, la scène finale est tellement importante : c'est là où tous les mondes se dévoilent et où l'univers se brise... C'est un moment essentiel. Et là, Chris Weitz a simplement voulu déplacer la fin du livre au début du second film. Ca arrive : c'est pour cela qu'on appelle ça une adaptation. Sur un tournage, vous devez constamment prendre ce genre de décisions, quitte à couper des scènes...

    Savez-vous si ces scènes seront au début du second film, ou dans les bonus du DVD ?

    Je ne sais pas : je ne suis jamais impliqué dans les bonus DVD. Mais à mon avis, ils doivent les montrer car elles sont fondamentales à l'histoire. On ne peut pas passer à côté. Et elles changent complètement le regard que l'on peut avoir sur Asriel...

    Vous avez déjà lu le scénario du second film ?

    Juste un synopsis. Et un très bon synopsis. Je n'ai pas pu lire le scénario par contre, juste certains morceaux.

    Que vous inspire toute la controverse autour des aspects religieux de l'histoire ?

    Ca ne me suprend pas. C'est quelque chose qui m'avait marqué dans les romans, et je sais que Philip Pullman s'est beaucoup exprimé à ce sujet. Mais je ne dirais pas que c'est une histoire anti-religieuse. C'est une histoire sur le contrôle, la manipulation et la mauvaise utilisation du pouvoir que toute organisation religieuse ou politique peut avoir sur son peuple. C'est ce qui ressort de cette oeuvre pour moi, et mon personnage dans le film porte en lui cette idée révolutionnaire de mêler tous les univers pour que ces idées puissent toucher le maximum de gens. Je crois en fait que la plupart des gens qui critiquent ces romans ne les ont même pas lus... Alors qu'ils devraient.

    Si vous aviez un daemon, quelle forme aurait-il ?

    Et bien une fois que vous avez eu droit au léopard des neiges, comme Asriel, je crois que c'est difficile de vouloir quelque chose d'autre. N'importe quel autre animal serait décevant en fait. Et puis ça en révèle beaucoup sur la façon dont vous vous percevez si vous deviez choisir... On jouait à ce genre de jeu étant plus jeunes, et souvent on choisit l'animal le plus opposé soi. Alors que tous les animaux ont des qualités. Même un cafard a des qualités...

    Lesquelles ?

    Ils seront toujours là quand on aura disparu...

    Propos recueillis à Los Angeles par Emmanuel Itier

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