Outre ses problèmes récents avec la justice, Silvio Berlusconi est de nouveau au centre d'une controverse politico-cinématographique en Italie. Sa présence au côté d'Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord, a suscité la polémique lors de l'avant-première du film Barberousse, qui a récemment eu lieu à Milan (voir les images). Allié majeur de Silvio Berlusconi, le parti populiste de Bossi milite pour un fédéralisme renforcé contre le pouvoir central de Rome. Pour Bossi, "Barberousse représente aujourd'hui le centralisme qu'il faut combattre car la liberté n'est pas acquise pour toujours". En affirmant ces propos, le chef de la Ligue du Nord en a profité pour défendre ce long-métrage historique qui est rapidement devenu le nouveau porte-étendard de son parti. Barberousse, réalisé par Renzo Martinelli, évoque la vie de Fréderic Barberousse (1122-1190), empereur du Saint Empire romain germanique qui dut reconnaître l'indépendance des villes lombardes en 1176 après avoir voulu les conquérir afin d'imposer son autorité.
Cécile Cassel prend ses distances
Ce film au budget colossal de 30 millions de dollars a été en grande partie financé par la Raï, principale chaîne de télévision publique étant sous le contrôle vigilant du "Cavaliere". C'est donc la deuxième fois que Silvio Berlusconi participe à la production d'un long-métrage après avoir financé le dernier film de Giuseppe Tornatore, Baaria, par le biais de son groupe Médusa-Médiates. Il en avait d'ailleurs fait l'éloge en le qualifiant à la dernière Mostra de Venise de "chef-d'oeuvre absolu que je conseille à tous les Italiens d'aller voir". Sorti en Italie sur plus de 300 salles, Barberousse est quant à lui doté d'un générique international comprenant l'acteur néerlandais Rutger Hauer (Blade Runner), F. Murray Abraham (Amadeus) et Cécile Cassel qui interprète le rôle de la jeune épouse de Barberousse, Béatrice de Bourgogne. L'actrice française, ayant souhaité prendre ses distances avec le propos du film, a affirmé à la presse italienne : Je ne savais rien des arrière-pensées politiques qui se cachaient derrière Barberousse sinon, je n'aurais probablement pas accepté ce rôle". Des paroles qui n'ont pas calmé la polémique en Italie.
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Edouard Brane avec l'AFP
