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    "Revenge", saison 3 : la série peut-elle encore prendre sa revanche ?

    La saison 3 de "Revenge" ressemble à celle de la dernière chance. Après une deuxième salve critiquée et des audiences en chute libre, la série d'ABC peut-elle encore être sauvée du naufrage ?

    Emily VanCamp n'en finit plus d'être en deuil dans "Revenge"...

    © ABC Studios

    Ce qui l'a faite plonger...

    L'heure de la revanche a (mal) sonné...

    Avant même d'analyser le pourquoi du comment de la baisse de popularité de Revenge, il est bon de rappeler que le feuilleton a changé de case horaire à partir de la deuxième saison. Après avoir séduit un public fidèle tout au long de la première salve d'épisodes programmée le mercredi à 22h (7,8 millions de télespectateurs en moyenne), ABC, qui perdait Desperate Housewives à l'époque, a choisi de lui faire confiance en la programmant à l'horaire très exposé du dimanche 21h, à la suite de Once Upon A Time.

    L'association avait du sens, mais les épaules d'Emily Thorne n'étaient pas assez larges pour supporter une telle pression. Une moyenne de 7 millions d'accros sont restés à ses côtés sur l'ensemble de la saison 2, sachant qu'elle a terminé sa lutte face à 6 millions d'entre eux seulement. Les taux sur la cible fétiche des annonceurs, les 18-49 ans, n'ont fait que chuter eux aussi.

    Voir toutes les audiences de la série en détails

    Certes, Revenge a dû subir une concurrence accrue ainsi que de nombreuses interruptions ou des diffusions face à des événements sportifs ou des cérémonies prestigieuses, mais la crise qu'elle a vécue n'est pas que chiffrée et conjoncturelle, elle est aussi identitaire, de toute évidence...

    Un plat qui se mange tiède...

    Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ? C'est le reproche principal que l'on pourrait faire à la saison 2 de Revenge. En voulant ajouter du piment à la série sous forme de complot, la fameuse "Initiative" qui a causé tant de maux de tête aussi bien aux auteurs qui ne savaient pas quoi en faire qu'aux téléspectateurs qui ne savaient pas quoi en penser, le show s'est clairement perdu en conjecture, offrant une équation de plus en plus complexe à suivre et de moins en moins fun. Pourtant, ce qu'un soap doit être avant tout, c'est bien cela !

    D'autres déceptions sont venus s'ajouter au fil des épisodes, comme la relative inutilité de certains invités, à commencer par Jennifer Jason Leigh, dont l'arc n'a pas convaincu malgré le talent de l'actrice et son rôle d'importance, celui de la mère d'Emily tout de même ! On retiendra en revanche les apparitions toujours savoureuses de Roger Bart dans le rôle du journaliste sans foi ni loi Mason Treadwell. Impossible enfin de ne pas évoquer le problème récurrent des personnages "pauvres", qui ont tendance à tirer la série vers le bas avec des passages souvent ennuyeux, qui cassent le rythme.

    Et si tout le problème ne viendrait pas d'une contrariété au fond ? Plus prévisément celle du créateur, Mike Kelley, qui voulait Revenge digne des séries du câble, sans en avoir les moyens ni le ton. Sous la pression de la chaîne, il lui a en plus fallu livrer 22 épisodes et non 13 comme il l'aurait souhaité. Il a donc fallu diluer les rebondissements...

    La distribution de la saison 3 au grand complet

    © ABC Studios

    Ce qui pourrait la sauver du naufrage... (ATTENTION SPOILERS !)

    Valse en coulisses

    A quelques semaines de la diffusion du final explosif de la saison 2 -qui a réconcilié une partie des fans grâce à  quelques bonnes idées- Mike Kelley annonce qu'il quitte son poste de showrunner d'un commun accord avec ABC. Difficile de connaître les véritables raisons derrière ce départ, mais les nombreuses critiques essuyées par l'équipe n'y sont certainement pas étrangères, de même que la baisse d'audience qui en a logiquement découlé. Un manque d'envie de sa part peut-être aussi...

    Le créateur parti voguer vers d'autres horizons, c'est Sunil Nayar qui le remplace, présent depuis la saison 2 en tant que producteur exécutif. Il a la lourde tâche de remettre le show sur les bons rails et il  décide pour cela d'opérer une sorte de reboot. Le season premiere diffusé il y a quelques jours sur ABC se déroule six mois après les événements du dernier épisode, ce qui permet de se débarrasser plus facilement de certaines intrigues... et de certains personnages !

    Malicieusement, Emily Thorne déclare à ce propos au cours d'un dialogue avec son ami Nolan, tout juste sorti de prison : "Let's never say the words Carrion or Initiative again!" ("Ne prononçons plus jamais les mots Carrion ou Initiative !"). On ne peut que s'en réjouir et revenir ainsi aux fondamentaux : la vengeance !

    Ceux qu'il fallait éliminer...

    Le mouvement avait déjà été initié dès la fin de la saison 2 avec la mort de Declan, le personnage que plus personne ne pouvait voir en peinture et qui, objectivement, n'apportait absolument rien à la série, et il a été accentué dans le premier épisode de la saison 3 avec le départ des Hampton d'Ashley Davenport (Ashley Madekwe). On peut la qualifier de maillon faible depuis le début, de protagoniste qui n'a jamais su trouver sa place tant dans les histoires que dans le coeur des téléspectateurs. LE personnage de trop par excellence, qui ne manquera à personne une fois disparu.

    Prochaine mission des scénaristes : trouver enfin quelque chose d'intéressant à faire et à dire pour Charlotte Grayson (Christa B. Allen). Elle semble avoir mûri pendant son voyage de six mois en Europe. Peut-elle devenir désormais une vraie rivale pour sa mère ? Que faire de Jack maintenant qu'il a tout perdu ? Voilà un autre défi de taille. Et puisque le personnage d'Aiden (Barry Sloane) est régulier, comment l'utiliser à bon escient (en dehors du quota de scènes torse nue) ?

    Et on arrête là ?

    Une vengeance en trois volets, voilà qui serait amplement suffisant. Après deux saisons très irrégulières, il serait préférable d'achever l'aventure sur une bonne note. Mais la réalité économique à la télévision est telle qu'arrêter une série encore relativement jeune aux audiences correctes n'est pas envisageable. Avec un démarrage encourageant pour ce troisième volet (8 millions de téléspectateurs), si le renouveau créatif se confirme, Revenge pourrait encore durer quelques années supplémentaires. D'autant plus qu'en cette rentrée, les nouveautés d'ABC peinent à convaincre. L'histoire d'amour et de haine entre Emily Thorne et les téléspectateurs n'est pas près de se terminer...

    La bande-annonce de la saison 3 :

    Jean-Maxime Renault

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