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    De Michael Collins à '71 Belfast : l'Irlande à feu et à sang
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Réalisé par un français, "71 Belfast" revient avec force sur la terrible guerre qui a ensanglanté l'Irlande du Nord pendant des décennies. Une page tragique de l'Histoire régulièrement évoquée au cinéma.

    Becker Films International

    Hunger

    L'histoire

    Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre Quartier H, celui des prisonniers politiques de l'IRA qui ont entamé le "Blanket and No-Wash Protest" pour témoigner leur colère. Le jeune Davey Gillen, qui vient d'être incarcéré, refuse de porter l'uniforme car il ne se considère pas comme un criminel de droit commun. Rejoignant le mouvement du Blanket Protest, il partage une cellule répugnante avec Gerry Campbell, autre détenu politique, qui lui montre comment communiquer avec l'extérieur grâce au leader Bobby Sands.

    Lorsque la direction de la prison propose aux détenus des vêtements civils, une émeute éclate. La violence fait tache d'huile et plus aucun gardien de prison n'est désormais en sécurité. Raymond Lohan est abattu d'une balle dans la tête. Bobby Sands s'entretient alors avec le père Dominic Moran. Il lui annonce qu'il s'apprête à entamer une nouvelle Hunger afin d'obtenir un statut à part pour les prisonniers politiques de l'IRA.

    Pour aller plus loin...

    Hunger ou le corps en guerre...Le cinéaste Steve McQueen expliquait ainsi sa démarche : "Je souhaitais montrer à quoi pouvait ressembler le quotidien d'un prisonnier dans le Quartier H en 1981. Ce que j'ai cherché à transmettre dans mon film, c'est ce qu'aucun livre et aucune archive ne révèle jamais : la dimension à la fois ordinaire et extraordinaire de la vie carcérale. Le film évoque aussi l'engagement de ceux qui meurent pour servir leur cause, et en ce sens, pour moi, Hunger a des résonances contemporaines. La conception du corps comme champ de bataille politique est une notion des plus actuelles. Il s'agit de l'acte de désespoir ultime car le corps humain est la dernière ressource de la contestation. On utilise ce qu'on a à sa disposition, pour le meilleur et pour le pire (...)Au bout du compte, il ne reste plus qu'un homme seul qui vit ses derniers jours dans d'abominables souffrances, alors qu'il pourrait tout abandonner et choisir de vivre. Le geste physique le plus simple prend l'allure d'un parcours insurmontable. Dans Hunger, il n'y a pas de notion simpliste de "héros," de "martyre" ou de "victime." Mon but est de susciter le débat chez les spectateurs et de bousculer nos repères moraux."

    Ci-dessous, des images d'archives des funérailles de Bobby Sands, auxquelles 100.000 personnes assistèrent.

    Ci-dessous, les réactions de la population face à son décès. Des images terribles, surtout celle de la mère du militant, qui explique qu'elle refuse d'obliger son fils à se nourrir, afin de respecter ses volontés, même s'il tombe dans le coma.

     

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