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    Batman Arkham Knight, un final grandiose signé Rocksteady
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Suite directe de "Batman Arkham City", ce 3e et dernier volet de la trilogie créée par le studio Rocksteady se révèle aussi brillant que somptueux.

    Warner Bros. Interactive

    On ne le répètera jamais assez. Mais en déconnectant totalement cette relecture de l'univers de Batman avec la saga "Arkham" de son pendant cinématographique, pour revenir aux bases de l'univers du Comics, Rocksteady et Warner Interactive ont fait un choix judicieux. Ne pas chercher à faire une adaptation d'un film en jeu, mais puiser au contraire et franchement dans toute la mythologie d'une telle licence.

    Pari gagnant et plus que réussi en 2009 avec le premier volet de la trilogie : Batman Arkham Asylum. Pour Arkham City sorti deux ans plus tard, qui plaçait le chevalier noir aux prises avec Hugo Strange, le studio plaça la barre encore plus haut. C'est en 2011 qu'il commença à plancher sur Batman : Arkham Knight, confiant les rênes de la licence au studio Warner Bros. Montréal pour le Prequel Batman : Arkham Origins. Un titre qui, bien que très correctement réalisé, était malgré tout sans âme.

    Be the Batman

    Pour ce dernier acte de la franchise, le levé de rideau s'effectue de manière glaçante. Un an après le décès du Joker, l'Epouvantail sème la terreur et la mort à l'aide d'une bombe sale. Après sa démonstration, Il menace de répandre un virus mortel dans toute la ville, ne laissant que peu de temps aux autorités de littéralement vider les rues de Gotham City, et même évacuer la ville. Un moyen radical et efficace de laisser aussi le champ libre aux bandes armées et de semer le chaos.

    Warner Bros. Interactive

    Batman, lui, est déjà en alerte, perché au sommet d'un gratte-ciel. Première occasion pour le joueur de commencer par admirer le fantastique travail visuel réalisé sur le titre par le studio avec un soin maniaque du détail; que ce soit sur le costume du Caped Crusader, les effets de lumières, lorsque la pluie s'abat sur Gotham, et bien entendu la ville elle-même, avec son architecture Art Déco. C'est vraiment impressionnant, d'autant plus méritoire en fait qu'il s'agissait pour Rocksteady de frapper fort. Arkham knight étant le premier jeu du studio à voir le jour sur les consoles de nouvelle génération. 

    Bigger, Faster, Stronger

    Pour cet opus, il fallait faire et voir les choses en grand. Pour la première fois, le joueur peut explorer les moindres recoins de Gotham City grâce à un mode de jeu entièrement libre et ouvert. La taille de la ville fait cinq fois la zone de jeu de Batman Arkham City, et 20 fois la taille d'Arkham Asylum. Dans cet environnement, c'est un bonheur de voir Batou planer au dessus de la ville, avant de fondre sur ses proies en piqué.

    Warner Bros. Interactive

    Si le jeu reprend bien entendu les combats façon Beat Them All des opus précédents, le joueur a cependant à sa disposition encore plus de mouvements qu'avant, de gadgets et de compétences déblocables. Comme par exemple celle de "gadgets en vol", qui permet à Batman de déployer des gadgets comme le Batarang pour mettre à terre les ennemis avant même de toucher le sol, facilitant ainsi le travail. Il faut aussi compter sur un nouvel ajout, baptisé "multi élimination par intimidation", qui permet de mettre au tapis plusieurs adversaires à la chaîne, ou encore, dans des missions bien précises, d'avoir du renfort bienvenue pour se débarrasser des ennemis, comme celui de Nighwing.

    Avec sa panoplie de nouveaux gadgets, qui permettent d'approfondir toujours plus ses investigations, ses incursions furtives ou non et ses compétences au combat, Batman Arkham Knight procure au joueur un sentiment grisant de surpuissance. "Be The Batman" proclamait l'une des Catchlines du jeu sur les affiches promotionnelles. "Devenez Batman", donc. Sur ce point là, il n'y a pas tromperie sur la marchandise.

    Warner Bros. Interactive

    La Batmobile, le clou du spectacle

    La toute première bande-annonce du jeu la dévoilait, laissant peu voire aucun doute sur la place qu'aurait la Batmobile dans le jeu, pensée comme un atout maître. Croisement entre un coupé de sport et un char d'assaut, la Batmobile a longtemps été un fantasme de joueur. Il prend désormais vie avec un Design original et bien entendu un arsenal de (Bat)gadgets High Tech. Un véhicule aussi bien conçu pour foncer pied au plancher dans les rues de Gotham à la poursuite des malfrats, mais aussi pour améliorer certaines capacités de Batman, que ce soit dans ses investigations, la résolutions des énigmes posées par L'Homme mystère, et bien entendu les combats. Une simple pression sur un bouton de la manette suffit à appeler la voiture dans laquelle s'engouffre Batman après un saut. A l'inverse, le plaisir est presque décuplé lorsque Batman s'éjecte littéralement de la voiture alors qu'elle est lancée à fond, lui permettant de prendre son envol et augmenter sa vitesse pour planer au-dessus d'une ville en proie au chaos.

    Warner Bros. Interactive

    En fait, si paradoxalement l'usage de la Batmobile est très réussi et assez grisant, on a aussi le sentiment que Rocksteady a cherché à rentabiliser à tout prix LE feature de Batman Arkham Knight, notamment avec des phases très régulières de combats face à des chars ennemis qui arrivent par grappe de quinze. Sachant que plus on avance dans l'histoire, plus ces combats deviennent parfois tendus... Pour être tout à fait honnête, on frôlait parfois un peu l'overdose de batmobile

    Fidèle à la tradition de la licence, le titre multiplie plus que généreusement les à-côtés et les missions secondaires, qui permettent de retrouver avec bonheur une bonne partie du Who's Who de la pègre de Gotham et des personnages clés de l'univers de Batman : le Pingouin bien sûr, Harvey Dent, le chevalier Azraël, dont les motivations sont troubles, Poison Ivy, Firefly, Robin, Nightwing, Harley Quinn...On passe d'ailleurs sous silence quelques twists narratifs particulièrement bien vus et liés à certains de ces personnages, sous peine de spoils mortels.

    Que ce soit au niveau de l'intrigue, assez captivante malgré des baisses de tensions, que ce soit au niveau de sa réalisation, -somptueuse- (en totu cas sur PS4*) et de la générosité de son contenu, Rocksteady achève en forme d'apothéose une saga qui, incontestablement, fera date dans la jeune Histoire des jeux vidéo.

    * NDR : la version passée entre nos mains était une version PS4. Tous les joueurs ne sont malheureusement pas sur le même pied d'égalité, puisque la version PC, sous traitée à un studio différent de Rocksteady, est catastrophique et injouable. Warner a fait procéder au retrait de cette version, le temps que Rocksteady prenne à bras le corps le problème.

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