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    Alabama Monroe : interview-portrait de la lumineuse Veerle Baetens
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    A l'occasion de la première diffusion en clair d'Alabama Monroe, nous vous proposons de découvrir un entretien-portrait avec Veerle Baetens, révélation du film.

    Elle illumine Alabama Monroe : Veerle Baetens ! Nous nous sommes entretenus avec la comédienne flamande pour en savoir plus sur son parcours, ses choix de comédienne, ses envies. Interview-portrait.

    Depuis la révélation Alabama Monroe, nous avons pu découvrir la comédienne dans son premier rôle en français, Un début prometteur, comédie douce-amère portée par Manu Payet, occasion pour laquelle nous avons pu nous entretenir avec elle. Veerle Baetens est actuellement à l'affiche Des Nouvelles de la planète Mars. Prochainement, elle sera à l'affiche des Ardennes (sortie le 13 avril 2016), puis la mini-série Au delà des murs pour Arte.

    AlloCiné : Comment a commencé votre carrière de comédienne ?

    Veerle Baetens : J’ai fait des études de comédie musicale. J’étais en troisième année. Il y avait une audition pour un film d’une bande-dessinée qui est très connue en Flandres [Misstoestanden sorti en 2000 en Belgique, Ndlr.]. Car je ne viens pas du côté francophone mais du côté flamand. J’ai eu ce rôle, un personnage de bande-dessinée, qui s’appelle Fanny Kiekeboe.

    C’était mon premier rôle. Après j’ai continué à étudier. Je n’ai pas directement travaillé après. J’ai fait d’autres études parce que j’avais envie de faire autre chose. Et puis, je suis tombée là-dedans.

    Et la reconnaissance sur le plan international, et plus particulièrement en France, a vraiment démarré avec Alabama Monroe ? 

    Oui, c’est vraiment ce film-là. Pour moi, jusqu’ici c’est le meilleur film que j’ai fait, mon meilleur rôle. C’est grâce à ce film que ça a commencé à rouler.

    Il y a eu un avant et un après…

    Oui. Vraiment. Parce que le public français a vraiment embrassé ce film. Pour moi, il fallait faire un film qui attire l’attention.

    Ça fait quoi de se voir à l’écran la première fois ?

    C'était un gros plan, et quand tu vois ça sur un écran géant et que tes yeux font 1000 fois tes yeux… J’avais beaucoup de mal à m’accepter à l’écran. Maintenant ça va, mais j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter, l’aimer. Mais ça c’est une maladie des comédiens !

    Votre premier souvenir marquant au cinéma ?

    J’étais plus marquée par la musique quand j’étais jeune. Je regardais beaucoup MTV. J’étais très fan de Michael Jackson. Surtout pour la danse et le spectacle.

    A la maison, on regardait souvent Retour vers le futur, Indiana Jones... Mais le premier film qui m’a vraiment touché, j’avais déjà 15 ans, je crois. C’était Au nom du père, avec Daniel Day Lewis qui m’a vraiment touché. Le premier qui me vient en tout cas, c’est celui-là.

    Un coup de cœur récent au cinéma ?

    Un film qui m’ marqué, que je n’attendais pas, c’est Mad Max. J’aime bien les films d’action, mais je ne vais pas forcément au cinéma pour ça. Mais là, il y avait un truc : c’est tellement bien fait et je trouve qu’il y a une histoire qui m’a touché. J’étais en immersion dans ce film. J’ai beaucoup aimé, même si l’action n’est pas vraiment le genre qui m’amène quelque part.

    Et justement si on vous proposait un film d’action, ça vous plairait ? Peut être par défi ?

    Oui. Mais par exemple, en Belgique, pour faire des films d’action, on a besoin de beaucoup d’argent pour faire ça. Comme on est habitué à beaucoup d’action et des effets spéciaux énormes maintenant, en Belgique, on n’a pas l’argent, donc ça ferait comme un ballon dégonflé !

    Mais après tout dépend aussi de ce qu’on appelle de l’action. Je viens de faire une mini-série pour Arte avec Hervé Hadmar [Au delà des murs, Ndlr.], qui a fait Les Témoins, Pigalle, etc. Le genre est un peu l’horreur mais c’est aussi un peu de l’action. Je viens de finir la série et j’ai par exemple fait un jour de tournage sous l’eau. J’ai dû m’entrainer pour être en apnée et faire plein de choses sous l’eau. Pour moi, c’est déjà de l’action !

    Est-ce que vous seriez tentée par la réalisation ? Ou peut être écrivez-vous ?

    Oui, un jour… Un jour je vais réaliser mon film. Mais ce n’est pas le moment car je viens de finir une écriture sur une série flamande [Tabula Rasa, Ndlr.] qu’on va commencer à réaliser en octobre [L’interview a été réalisée en septembre 2015, Ndlr.]. Je joue dedans, je ne réalise pas. Je trouve que c’est déjà beaucoup. C’est très intéressant. Ça m’attire de faire plus que de venir au moment où l’on commence à tourner. J’aime tout le travail de préparation. J’aime l’ensemble du travail sur un film. J’aime même faire des repérages par exemple. Le maquillage, les vêtements… Tout ce qui est autour du film.

    Comment s’est présentée cette opportunité d’écrire une série ?

    En fait c’est une chaine qui m’a demandé : « Veerle, est-ce que tu as envie d’écrire quelque chose, je vous présente Malin Sarah Gozin... Elle est super » On a commencé à réfléchir à ce qu’on pourrait raconter. Qu’est-ce qu’on a envie de raconter ?

    On a commencé avec cette idée là : qu’est-ce que j’ai envie de jouer. Et après, il y a Christophe Dirickx qui est venu. On est devenu une équipe qui écrit ensemble.

    Ca a pris du temps car c’est une série de 9 épisodes, mais c’était très intéressant de voir l’évolution : partir d’un synopsis, après le traitement court, le traitement long, les épisodes, les réécritures… C’est génial !

    Michaël Crotto

    Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné dans le métier ?

    Ce n’est peut être pas le meilleur conseil, mais le premier qui me vient à l’esprit, c’est de laisser vivre davantage. Quand tu as étudié la comédie musicale, c’est très technique : un pas comme-ci, deux pas comme ça... Ça doit être chorégraphié pour que ça ne soit pas trop le bordel, et parfois aussi dangereux s’il y a des décors qui bougent, etc. Il y a quelqu’un qui m’a dit : « il faut laisser vivre un peu plus ». Je prépare beaucoup, mais tu dois lâcher ça. Le moment où tu es sur le plateau, il faut lâcher tout ce que tu as préparé. Sinon tu vas être frustré par le fait que ça ne soit pas la même chose que ce que tu as fait devant ton miroir chez toi ! C’est un très bon conseil, ça m’a beaucoup aidé.

    Quelle place occupe la musique pour vous ? Il y a eu la comédie musicale, Alabama Monroe…

    Pour être honnête, je pensais que ça occupait une place plus importante que dans la réalité. J’ai aussi fait un album pop, et après être montée sur scène, je me suis rendue compte que ce n’était pas vraiment mon truc. En fait, oui et non ! J’adore, mais en même temps, il y a la richesse d’un personnage, d’une histoire qui m’attire plus. Et quand on fait de la pop, c’est comme si c’était toujours le même personnage qui monte sur la scène. Et de plus en plus, j’aime bien changer. J’aime bien chercher un personnage en moi ou me laisser inspirer un personnage. Mais la musique restera toujours quelque chose qui m’inspire. Si je réalise un film, ce serait une comédie musicale, je crois. Ou bien un projet dans lequel la musique est très importante.

    Tout à l’heure, vous évoquiez Michael Jackson. Quels sont justement vos goûts musicaux ?

    Plein de choses. J’adore la musique classique aussi. J’adore l’électro-pop, la chanson française. J’ai découvert Jacques Brel très tard pour une belge ! J’avais 18-20 ans. Ca m’a marqué que ce soit possible d’avoir des mots tellement forts et que ça passe. Pour moi, la musique, ce n’était pas trop les mots, le texte. C’était plutôt la musique qui fait danser ou des mélodies qui émeuvent. Le texte est venu plus tard.

    D’ailleurs, il y a une belle scène chantée dans Un début prometteur (voir vidéo ci-dessus)…

    Emma Luchini avait écrit le scénario et pendant les répétitions, elle m’a dit, on va faire une chanson, on va chercher. On a cherché longtemps et c’est Alex Beaupain qui est venu avec l’idée de Mes hommes de Barbara.

    C’est la première fois que vous jouez en français dans Un début prometteur. Ca vous a surpris de recevoir cette proposition?

    Oui, parce que j’avais déjà fait un casting en français par le passé et ça n’allait pas. Quand tu fais un casting, tu es toujours très nerveuse. Pour ce casting, ils voulaient que ça sonne très français et je ne pouvais pas. Emma Luchini m’a dit je veux te voir et c’était fait ! J’avais le rôle. Je crois que j’avais besoin de ça, quelqu’un qui y croit. Qu'on me dise : J’aime bien comment elle joue, sa présence. J’avais besoin de ça pour me lancer.

    La bande-annonce des Ardennes de Robin Pront, qui sortira le 13 avril 2016 :

    Propos recueillis au Festival du film francophone d'Angoulême 2015

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