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    Salafistes : le film devient "tous publics"
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Le Tribunal Administratif de Paris a levé la semaine dernière l'interdiction aux moins de 18 ans du long métrage Salafistes. Le long métrage récupère dès lors une classification tous publics, en attendant une éventuelle nouvelle classification.

    Margo Cinema

    Le Tribunal Administratif de Paris a levé la semaine dernière l'interdiction aux moins de 18 ans du long métrage Salafistes, documentaire sorti en salles au mois de janvier dernier. Le co-réalisateur et producteur François Margolin a précisé à AlloCiné que l'annulation de cette interdiction et le maintien du visa signifiaient qu'"il n'y a plus d'interdiction et que le film est tous publics." Une information qui nous a été confirmée par le CNC.

    Ci-dessous, le communiqué publié par Margo Cinéma le 13 juillet, à la suite de la décision de justice :

    Par une décision notifiée ce jour, le Tribunal Administratif de Paris, qui statuait sur le fond, vient d’annuler totalement toute décision d’interdiction du film "SALAFISTES" qu’avait prise le 27 Janvier dernier la Ministre de la Culture, Madame Fleur Pellerin, et déclare cette mesure “entachée d’illégalité”.

    Comme il est écrit dans ce jugement : "un tel film documentaire, qui comporte des scènes de résistance ou de dissidence, permet au public, du fait même de sa conception d’ensemble et du réalisme de certaines scènes, de réfléchir et de prendre le recul nécessaire face à la violence des images ou des propos qui ont pu y être présentés" et encore : "contrairement à ce que soutient la ministre de la culture et de la communication, ledit documentaire ne peut être regardé comme véhiculant une propagande en faveur de l’intégrisme religieux ou incitant, même indirectement, des adolescents à s’identifier à des mouvements prônant l’action terroriste, pour les seuls motifs que sa narration laisserait une place trop importante à des personnes se réclamant du "salafisme" et justifiant le terrorisme et qu’il serait dépourvu d’un commentaire rejetant explicitement les allégations de ces mêmes personnes."

    C’est une immense victoire pour les auteurs de ce film, en même temps que pour les libertés d’expression, de création et d’information.

    C’est une décision, à notre connaissance, tout-à-fait inédite puisqu’il n’était jamais arrivé jusque là que le Tribunal Administratif annule purement et simplement une mesure d’interdiction d’un film, prise par la Ministre de la Culture.

    Elle vient sanctionner une interdiction totalement injuste, prise dans le contexte de l’Etat d’Urgence. Une décision qui n’avait jamais été prise, à l’encontre d’un film documentaire, depuis la Guerre d’Algérie.

    Elle vient laver l’honneur des auteurs du film dont le travail avait été discrédité, dans un communiqué et dans diverses déclarations publiques, par la même Ministre de la Culture.

    Nous espérons qu‘elle permettra au film SALAFISTES de retrouver la place qui est la sienne et qu’il aurait toujours dû avoir : celle d’un film essentiel qui a suscité plus d’une centaine de projections-débats à travers le monde –sans qu’il n’y ait jamais eu le moindre incident- et qui est aujourd’hui montré partout : dans de nombreux Festivals et dans les plus grandes universités du monde. Nous espérons aussi que cette décision de justice permettra de retrouver l’apaisement avec les partenaires du film et que France 3, qui a coproduit le film, le diffusera prochainement, à une heure de grande écoute, comme l’a fait récemment, la Télévision Tunisienne, suivi d’un débat qui permettra aux uns et aux autres de s’exprimer sur ces questions essentielles pour l’avenir de notre pays : celle du salafisme et celle du terrorisme.

    Sorti en salles le 27 janvier dernier, le documentaire Salafistes plonge au coeur du djihadisme au Mali. Après l'interdiction aux moins de 18 ans prononcée par Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, le juge des référés du Tribunal Administratif de Paris avait suspendu temporairement cette décision afin de n’interdire le film qu’aux moins de seize ans. Aujourd'hui, ce dernier est désormais tous publics.

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