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    Annabelle 2 : "Personne ne veut de cette poupée chez lui !"
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Le 9 août prochain, la poupée maléfique dévoile ses origines dans "Annabelle 2 : la création du Mal". Rencontre avec le producteur et deux de ses nouvelles victimes...

    Warner Bros.

    AlloCiné : Parlez-nous de ce "Conjuring Universe", en pleine expansion...

    Peter Safran (producteur) : C'est le cas ! Il m’a fallu du temps pour trouver une franchise pouvant se prêter à une telle expansion. Mais avec l’acquisition des droits des histoires de Ed et Lorraine Warren, tout s’est enclenché très vite. Le succès de The Conjuring a donné des suites et le dévelopement d’un spin-off avec Annabelle semblait être une évolution naturelle. Maintenant, n’allez pas penser que nous continuerons éternellement cette franchise et la création d’autres spin-off : ce que je veux trouver à chaque fois, c’est une histoire solide qui dicte la décision. Si nous ne trouvons plus d’histoires originales et intriguantes, nous arrêterons. Avec Annabelle 2 : la création du Mal, une "origin story" autour d’Annabelle, je pense que nous avons une bonne raison d’avoir donné naissance à ce film.

    Justement, pourquoi une "origin story" et non une suite ?

    C’est simple. Après le film Annabelle, de nombreux fans voulaient en savoir plus sur Annabelle, quelle est son origine, d’où vient-elle ? Nous avons donc voulu répondre à ces interrogations et y apporter des réponses. Nous avons eu de long débats sur la question avec James Wan, et cette direction nous a semblé la meilleure. Quant au choix de David Sandberg, ce fut également une décision naturelle. James Wan avait travaillé avec lui sur Dans le noir et j’avais été bluffé par les premières images de ce film. Et comme nous avons le même studio derrière nous, à savoir Warner et New Line, c'était une évidence de lui confier Annabelle 2. David a une intelligence et un raffinement poussés pour créer des séances d’horreur hors du commun. Si vous avez aimé Dans le noir, vous allez adorer ce nouveau film de David Sandberg.

    Travailler avec autant d’enfants, cela ne rend-t-il pas les choses compliquées ?

    Nous avons travaillé avec tellement d’enfants depuis le premier Conjuring que nous en avons pris l’habitude. Donc franchement ce n’est pas un fardeau. Et justement, dans un film d’horreur, avoir une présence enfantine apporte un brin de légèreté et de fantaisie. La seule restriction que nous avons avec des enfants, c’est l’emploi du temps que nous devons organiser autour du temps limité qu’ils ont le droit d’effectuer. Si vous prenez le temps nécessaire vous arrivez vraiment à trouver de jeunes acteurs fabuleux qui vont vous donnez une performance extraordinaire... Regardez par exemple Lulu Wilson qui joue le role de Linda : elle n’a que 10 ans mais déjà  l’intelligence d’une jeune adulte. Je suis vraiment impressionné par la maturité des jeunes d’aujourd'hui. Et elle a plus d’expérience dans le métier que nombre de réalisateurs ou producteurs que je connais ! Souvenez-vous d’elle dans Ouija. Elle était fantastique, non ? C’est après avoir vu Ouija que nous l’avons approchée. Et dans Annabelle, elle va vous surprendre encore plus. C'est un talent à suivre de près.

    Est-ce que comme sur le tournage de "Conjuring 2" vous avez fait venir un prètre pour bénir le tournage ?

    Absolument. Cela nous avait bien réussi par le passé, alors pourquoi ne pas continuer cette tradition qui semble nous porter bonheur ? (Rires) Et puis Siset Charlottte, jouée par Stephanie Sigmund, a vraiment insisté pour cette bénédiction... et je ne sais pas dire non à mes actrices. Elle vient de Mexico, et elle est très croyante : pour elle c’était vraiment essentiel de pratiquer ce rituel. Et j’avoue que tout s’est bien passé pendant le tournage, donc pourquoi pas ?

    Est-ce que le ton du film sera identique aux autres "Conjuring" et au premier "Annabelle" ?

    Nous ne cherchons jamais à suivre les pas du film précédent, que ce soit au niveau du ton ou du style visuel. Mais c’est certain que ce film sera dans le même esprit que les films précédents. Même si pour des raisons commerciales, je préfèrerais une classification "PG 13", nous risquons de finir avec un "R". Pour le premier Conjuring, c’est ce qui s’était passé. Malgré l’absence de sang et de mort, nous avions eu un "R". Et dans Annabelle 2, je dois avouer qu’il y a pas mal de sang et de morts, alors voyons ce qui se passera. Dans tous les cas nous voulons le meilleur film possible, et le plus terrifiant possible. Si nous arrivons à faire peur, le film sera un succès. Parfois c’est impossible de modifier un film pour faire changer la classification. C’est le facteur "accumulation" qui joue, comme dans Conjuring où on nous a dit que même en changeant quelques scènes l’accumulation et l’escalade de l’horreur étaient tellement intenses que nous avons eu un "R".

    Vous enchaînez les succès, c’est quoi votre secret ?

    C’est plutôt un QUI ! Et c’est James Wan notre secret ! Je crois déjà que la raison du succès, c’est que James ne se presse pas pour faire ses films, il se donne le temps de bien les concocter. Nous ne cherchons jamais à établir un calendrier de sortie. Entre le premier Conjuring et le second il s’est écoulé trois ans. James est toujours présent dans la fabrication de nos films, même quand il ne réalise pas, même lorsqu’il est sur le tournage de Fast and Furious. Il donne toujours son avis, ses conseils à distance. Je crois que c’est ça le secret de nos films, de ne jamais précipiter leur naissance, de leur donner le temps de murir et de trouver leur propre voie. Tout commence avec la vision de James et ensuite nous faisons monter à bord un réalisateur qui pourra exprimer cette vision et la mettre en images. Nous tentons aussi toujours d’embaucher les même équipes de tournage, ce qui donne un côté familial à nos productions. C'est ce qui donne une certaine consistance, à l’image comme dans le ton. Tout le monde prend tout ceci au sérieux et donc cela rajoute une couche de vécu, de "vrai" au film. Je crois que si vous ancrez dans le réel un film d’horreur, il en ressort d’autant plus terrifiant, plus vrai que nature.

    Est-ce que vous pensez que le cinéma d’horreur se porte bien ?

    C’est une bonne question. Je pense que si vous parvenez au miracle de faire un Conjuring ou Annabelle, vous pouvez dire en effet que le cinéma d’horreur se porte bien. Surtout avec les 300 millions de dollars de recettes du dernier Conjuring. Maintenant, ce qui marche pour nous ne marche pas pour tout le monde. Toutes les semaines ou presque sort un film d’horreur et la plupart se plantent. Donc je ne pense pas que le succès d’un film dépende de son genr,  mais bien plus de la qualité de son histoire, de ses acteurs, du talent de son réalisateur, ... Parvenir à monter un film c’est un exploit. En faire un succès c’est un vrai Miracle!!

    Pourquoi tourner la plupart de vos films à Los Angeles en studio ?

    Tout d’abord cela nous permet d’avoir accès à James plus facilement et il peut venir sur le tournage quand il veut. C’est aussi plus simple au niveau du casting et nous pouvons avoir tous les acteurs possibles. Ensuite il y a des raison fiscales de l’Etat de Californie qui nous donne des avantages. Et puis tourner en studios permet aussi de mieux contrôler l’environnement, de tourner comme on veut les scènes de nuit ou de jour. En ce moment, tous les plateaux sont pris car L.A. connait une vraie renaissance au niveau des tournages et nous avons eu la chance de récupérer un plateau aux studios Warner au dernier moment.

    Où gardez-vous la poupée d’Annabelle entre chaque film ? Ou en créez-vous une nouvelle à chaque fois ?

    Nous gardons les poupées ici, chez Warner, dans un coffre-fort car personne ne veut de ces "créatures" chez lui ! (Rires) En fait pour ce nouvel opus d’Annabelle, nous avons créé de nouvelles poupées puisqu’il sagit d’une "origin story" : l’apparence d’Annabelle est donc quelque peu différente. Ces poupées, à la différence des autres produites par un marionnettiste de Wilmington en Caroline du Nord, sont différentes. Elle sont plus solides et nous pouvons les mettre à rude épreuve. Et dans Annabelle 2, nous allons lui en faire voir de toutes les couleurs ! (Rires)

     

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