Alfonso Cuarón
Alfonso Cuarón : Le premier souvenir que j’ai au cinéma, pas à la télévision, est un souvenir assez fragmenté. Je me souviens où le cinéma était situé, mais je ne me rappelle qu’une scène, c’était Merlin l’enchanteur, le dessin animé Disney. Je me souviens de Merlin qui se coince la barbe dans une porte. Ça fait une éternité que je n’ai pas vu ce film et je ne sais même pas si cette scène existe vraiment ou si ce n’est que dans mon imagination, car j’étais vraiment très jeune. J’ai eu envie de devenir réalisateur très tôt, dès l’âge de cinq ou six ans je voulais faire des films. Bien sûr, à l’époque, la fonction du réalisateur n’était pas très claire dans ma tête, je ne savais pas qui dirigeait le film, si c’était l’acteur principal… Un peu plus tard, j’ai compris. Quand j’avais environ huit ans, j’ai découvert Le Voleur de bicyclette. Jusqu’alors je regardais essentiellement des films d’aventure, et ce film a complètement ébranlé mon monde. C’est à partir de ce film que je suis devenu très curieux de tous les films. On avait beaucoup de chance, car à la télévision mexicaine à cette époque on pouvait voir énormément de chefs-d’œuvre, de John Ford à Bergman. J’étais avide de cinéma, je voulais voir tous les films. Pour être honnête, il y en a beaucoup que je ne comprenais pas, mais ils me fascinaient.
La bande-annonce de Merlin l'enchanteur (1963) :