Mon compte
    Maroni, les fantômes du fleuve : 5 questions à l'équipe de la nouvelle série d'Arte

    Arte diffuse demain soir l'intégralité des 4 épisodes de la mini-série "Maroni", avec Stéphane Caillard et Adama Niane. Un thriller sombre qui se déroule en Guyane et dont les deux comédiens, ainsi que le créateur Aurélien Molas, nous ont parlé.

    David Bersanetti

    Synopsis : Chloé est une jeune gendarme fraîchement débarquée en Guyane. Dépêchée auprès de la police de Cayenne, elle se retrouve à faire équipe avec Dialio, un policier guyanais à la personnalité tourmentée. Malgré leur antipathie réciproque, les deux coéquipiers sont très vite amenés à enquêter sur le meurtre sauvage d'un couple de métropolitains. L'urgence est d'autant plus grande à retrouver le criminel que le fils des victimes, un jeune garçon de 9 ans, a disparu...

    Les 4 épisodes de Maroni, les fantômes du fleuve sont diffusés ce jeudi 25 janvier à 20h55

    AlloCiné : Comment est née l’idée de cette mini-série ?

    Aurélien Molas (créateur et scénariste) : J’ai été contacté par la boîte de production qui a évoqué l’idée d’un projet qui se déroulerait en Guyane. Et comme j’étais catégorisé auteur de polars ou de thrillers, ils ont fait appel à moi. Ils avaient déjà essayé de développer quelque chose autour de cet univers, mais sans succès. Je leur ai donc proposé une bible, et Arte s’est rapidement montrée intéressée pour en faire une mini-série. Je suis alors parti en Guyane faire des repérages. Pour connaître les décors, rencontrer les divers ethnies, m’enfoncer en fait dans ce territoire. On a remonté le fleuve Maroni avec mon producteur, on s’est perdu au fin fond de la forêt amazonienne. Ça a été une expérience tellement intense que je suis revenu chargé d’une énergie que je n’avais jamais eu pour un projet, c’était très étonnant. (…) Une fois attaché en tant que réalisateur, Oliver Abbou a apporté sa patte, son regard, sa vision du monde. Ça a fusionné et ça a donné cette série un peu étrange (rires).

    Le format de 3x52 minutes, qui devait être celui de Maroni au départ, ou de 4x45 minutes, comme c’est le cas finalement, est de plus en plus privilégié par Arte. Ce genre de saisons très courtes, c’est une grosse contrainte au moment de l’écriture ?

    Aurélien Molas : Oui c’est une contrainte car l’approche est assez étonnante. Ce n’est pas vraiment un long métrage qu’on aurait divisé en trois parties et on n’a pas non plus l’ampleur nécessaire pour étirer les personnages et les intrigues secondaires comme sur une série plus longue. C’est un exercice sous contrainte assez étonnant car il se rapproche finalement assez d’un rythme littéraire plus que sériel. On a la possibilité d’avoir une sorte de gros roman, et pas juste un film d'1h30 lissé. On sort des règles classiques et c’est assez agréable.

    Mademoiselle Films

    Stéphane et Adamia, qu’est-ce qui vous a tout de suite plu dans la série lorsqu’on vous l’a proposée ?

    Adama Niane : Le scénario. Je l'ai complètement dévoré. L’histoire m’a tout de suite emballé. Et je crois que ça a été le cas pour tous les gens qui ont travaillé sur ce projet.

    Stéphane Caillard : Oui, je suis d’accord. Le scénario était vraiment très bien mené par Aurélien. Et puis je trouve la série complètement différente de ce que j’ai joué avant. Je dirais que c’est la première fois que j’avais à jouer tout ce parcours-là. La densité de l’écriture et la densité de tout ce qu’il y avait à amener était déjà très prenantes à la lecture. Et après dans le travail ça a été un investissement à la mesure de ce qu’on pouvait imaginer dans le scénario. C’est assez salvateur pour soi de se dire qu’on s’est pas trompé et qu’on a fini par se dépasser. (...) Et j'aime beaucoup mon personnage. Je trouve la trouve très à l’honneur dans la demi-teinte que ça peut avoir. Très névrosée mais très en mesure de sa névrose. C’est un personnage féminin qui s’impose très bien et je trouve que ça échappe au pathos, ce qui est une bonne chose. On a échappé au fait d’en faire juste une grande gueule. On a essayé d’atteindre un juste milieu assez complexe. On a bien collaboré avec Olivier Abbou et on est arrivé à un bon compromis je trouve.

    La série est très sombre, on n’a pas forcément l’habitude de voir ça sur Arte, en terme de séries françaises en tout cas. C’est ça d’après vous qui fait la différence avec les autres séries du même genre ?

    Stéphane Caillard : J’aime bien le fait que ça démarre et que ça aille jusqu’à la fin sans l’ombre peut-être d’un espoir. Il y a un côté assez proche de la tragédie. On a des personnages qui se débattent tout du long mais en même temps la fin est actée dès le début. C’est très sombre mais il y a une vraie ligne de tragédie.

    Maroni est vendue comme une mini-série, mais une saison 2 est-elle potentiellement envisageable ?

    Aurélien Molas : Ça a été conçu comme une fin bouclée en tout cas. Mais après, la série a pris une certaine direction sous l’influence d’Olivier qui permettrait maintenant de réinventer à partir de là et de proposer quelque chose d’encore plus fou que la conclusion actuelle.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top