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    La fin de The Originals, le spin-off Legacies, le reboot de Roswell... Julie Plec se confie [INTERVIEW]

    À l'occasion de la fin de "The Originals", qui s'achèvera le 1er août, Julie Plec, la créatrice de la franchise "Vampire Diaries", est revenue pour nous sur l'ultime saison de la série, les morts marquantes de deux personnages et ses projets à venir.

    The CW Network, LLC.

    Lancé en 2013, The Originals, le spin-off de Vampire Diaries centré sur Klaus Mikaelson (Joseph Morgan) et sa famille de vampires originels, prendra fin le 1er août aux États-Unis sur la CW et dès le lendemain en France sur MyTF1 VOD. Une aventure qui s'arrête après cinq saisons et 92 épisodes mais qui ne laissera pas bien longtemps les fans de la franchise Vampire Diaries en deuil puisqu'une nouvelle série dérivée, Legacies, portée par les personnages de Hope (Danielle Rose Russell) et d'Alaric (Matt Davis), est attendue dès le 25 octobre sur la CW toujours.

    À l'occasion de cette nouvelle page qui se tourne, Julie Plec, la créatrice de Vampire Diaries et de The Originals, nous a accordé il y a quelques jours une interview exceptionnelle et est revenue pour nous sur cette cinquième et ultime saison de The Originals, sur les morts marquantes des derniers épisodes en date (attention spoilers !), et sur la manière dont a été imaginée la fin de la série. Sans oublier de nous parler de ses projets à venir : Legacies bien sûr, mais aussi Roswell, New Mexico, le reboot de la série culte Roswell, sur lequel elle officie en tant que productrice et qui arrivera à l'antenne en 2019.

    AlloCiné : L’an dernier, le final de la saison 4 de The Originals avait des airs de series finale et aurait très bien pu servir de fin à la série. Comment en êtes-vous arrivée à la conclusion qu’une dernière salve d’épisodes était nécessaire avant de dire adieu à Klaus, Elijah et au reste de la famille Mikaleson ?

    Julie Plec : J’ai eu envie de me battre pour terminer la série de la manière dont je le souhaitais, au moment où je le souhaitais. Aux Etats-Unis, sur un grand network, c’est toujours compliqué d’envisager une fin de série car on ne sait jamais si l’on va être renouvelé ou pas une fois que l’on a bouclé une saison. C’est ce qui s’est passé avec la saison 4 de The Originals. Nous avons terminé le tournage en décembre et la saison n’a pas été diffusée avant avril. Nous ne savions pas du tout ce que l’avenir allait nous réserver au moment d'écrire le dernier épisode de la saison et je ne voulais pas laisser trop de choses sans réponses. Et en même temps j’ai eu l’impression que le final de la saison 4 était une sorte de demi-fin. S’il n’y avait pas eu de saison 5, j’avais la sensation que les fans auraient pu être satisfaits. Mais ce n’était pas la fin que je voulais pour la série. Alors j’ai demandé au studio et à la chaîne de nous offrir une saison 5 pour que nous puissions donner aux fans la fin appropriée qu’ils étaient en droit d’attendre.

    La saison 5 a débuté par un nouveau saut dans le temps de plusieurs années. Hope est désormais une adolescente. Est-ce que c’est une décision que vous avez prise en pensant déjà à un éventuel spin-off centré sur Hope ?

    Oui, évidemment, l’idée d’un spin-off germait déjà dans mon esprit et cela a fait partie de la réflexion autour de ce saut dans le temps. Mais ce choix scénaristique était avant tout lié à la façon dont nous avons conclu l’intrigue de la saison 4. Les membres de la famille Mikaelson ont été contraints de se séparer afin de sauver Hope, et nous avions envie de laisser passer un laps de temps assez long entre les deux saisons pour qu’il y ait un réel enjeu, pour que l’on ressente à quel point l’impossibilité pour eux de se trouver au même endroit sans que cela ne mette en danger Hope a eu des conséquences. Si tout s’était résolu en un ou deux ans, les conséquences sur cette famille n’auraient pas été les mêmes. Au final, près d’une décennie s’est écoulée, Hope a grandi, et l’on sent bien à quel point la menace qui a pesé sur elle toutes ces années était réelle.

    Annette Brown/The CW

    Après la mort d’Hayley, vous aviez prévenu que d’autres morts marquantes allaient se produire d’ici la fin de la série et vous n’avez pas menti puisqu’au cours de l’épisode 10, diffusé le 11 juillet, Josh est mort. Il faisait partie des personnages intrinsèquement bons de la série. Pourquoi avoir décidé de le faire mourir ?

    En réfléchissant aux intrigues de cette ultime saison, nous nous sommes vite mis d’accord sur deux choses avec les scénaristes. Premièrement, il était évident que tous les personnages n’allaient pas survivre à ce dernier chapitre. Et deuxièmement, nous voulions que l’ennemi qu’affrontent Klaus et sa famille, bien qu’il ne soit pas un grand méchant à proprement parler mais plutôt une menace liée à une idéologie, représente une idée de haine et d’intolérance. Quelque chose de profondément néfaste qui ne pouvait qu’entraîner des pertes lourdes. Je crois qu’il fallait vraiment que ces morts aient un impact profond sur les téléspectateurs pour que l’on réalise à quel point les enjeux étaient élevés. Josh (Steven Krueger) était évidemment un personnage que nous aimions beaucoup mais l’idée de le voir mourir aux mains de ces monstres idéologiques nous paraissait extrêmement forte. Sans parler du fait que nous savions qu’il allait ainsi pouvoir retrouver son grand amour défunt, Aiden (Colin Woodell), et nous permettre d’écrire ainsi une très belle scène de retrouvailles entre ces deux personnages.

    La mort d’Hayley fut évidemment jusqu'à présent l’un des moments les plus marquants de cette saison 5. Pourquoi avoir choisi de faire mourir un personnage aussi emblématique ? Est-ce que c’était une volonté de Phoebe Tonkin d’être moins impliquée ou est-ce que c’était purement une décision scénaristique ?

    C’est une décision qui a découlé de deux choses. Phoebe Tonkin s’est vue offrir une autre opportunité qu’elle avait vraiment envie de saisir et elle nous a demandé à être moins présente cette année. Et en même temps, depuis le début, The Originals raconte l’histoire d’Elijah qui cherche à tout prix la rédemption pour son frère et celle de Klaus qui a embrassé l’idée d’avoir un enfant pour se façonner un héritage des plus puissants. Mais bien sûr, rapidement, Elijah a compris que cet enfant allait constituer la lueur d’espoir dont Klaus avait besoin. La mort d’Hayley fait donc de Klaus un père célibataire et nous avions envie de le voir dans une position où il est désormais le seul à veiller sur Hope, qui vient de perdre sa mère, le seul à pouvoir la protéger. C’était, pour nous, l’une des dernières étapes vers la potentielle rédemption finale de Klaus.

    Est-ce que cela signfie donc que l'on peut espérer que Klaus trouve cette rédemption, ou du moins une forme d’apaisement, dans le dernier épisode de la série ?

    J’ai vraiment la sensation que chacun des personnages principaux va réussir à trouver une certaine forme d’apaisement, de résolution, et de rédemption une fois la série terminée. Quelle que soit la forme que cet apaisement prenne. Mais évidemment, certaines choses seront probablement tragiques. On parle de The Originals après tout (rires).

    Que pouvez-vous teaser au sujet des trois derniers épisodes de la série ?

    La première partie de la saison 5 n’a pas lésiné sur les tragédies, et maintenant que les vampires au centre de la saison ont été vaincus, nous pouvons débuter le tout dernier chapitre de The Originals avec ces trois derniers épisodes. Nous allons nous concentrer sur les conséquences émotionnelles de tout ce qui s’est passé, des effets que cela va produire sur le clan Mikaelson, et cela débute dès le prochain épisode [diffusé ce mercredi 18 juillet, ndrl], en grande partie consacré au mariage de Freya et de Keelin. Un mariage qui ne sera pas sans complications mais qui constitue tout de même l’un des plus beaux moments de cette ultime saison.

    Bob Mahoney/The CW

    L’an dernier, lorsque Vampire Diaries s’est achevée après 8 saisons vous avez déclaré que la fin à laquelle les fans ont eu droit n’était pas la fin originale que vous aviez imaginé au tout début de la série, que vos plans avaient changé au fil du temps. Est-ce que la même chose s’est passée avec la fin de The Originals ?

    Nous avons toujours su que The Originals se terminerait sur Elijah (Daniel Gillies) qui réalise que son frère a enfin accédé à la rédemption qu’il a toujours souhaitée pour lui. Mais évidemment, la façon de raconter cette trajectoire n’a cessé d’évoluer et de changer avec le temps. Nous avions la destination en tête dès le départ, mais nous ignorions le trajet que nous allions prendre pour en arriver là. Mais oui, globalement, c'est la fin que j'ai toujours voulue.

    Même si The Originals se termine bientôt, l’univers que vous avez créé va continuer de vivre à travers un nouveau spin-off, Legacies, qui débutera cet automne sur la CW. Qu’est-ce que vous aviez envie d’explorer avec cette nouvelle série qui semble se trouver quelque part à mi-chemin entre Harry Potter et X-Men ?

    Legacies est ma déclaration d’amour à Harry Potter et à Buffy (rires). Si je devais résumer le concept de Legacies, je dirais que l’idée principale que nous avions envie d’explorer est la limite très ténue qui existe entre être un gentil et être un méchant. Et par définition, puisque les héros de la série, comme ceux de The Originals avant eux, sont considérés comme les "autres", comme différents des humains, il est assez fréquent qu’ils soient la cible d’une certaine haine et soient considérés, à tort ou non, comme des méchants, comme des monstres qu’il faut vaincre. Nous avions donc envie de suivre de jeunes personnages qui font tout leur possible pour être des gens biens, malgré la façon dont ils sont perçus et malgré l’héritage familial parfois maléfique dans lequel ils s’inscrivent. Montrer que tout n’est pas forcément prédéfini quand il s’agit des gentils et des méchants.

    Peut-on s’attendre à voir des visages familiers de Mystic Falls apparaître dans Legacies ? La rumeur veut que l’un des personnages soit la fille de Damon et d’Elena et que Steven R. McQueen reprenne son rôle de Jeremy Gilbert dans la série…

    En fait, c’est assez drôle, un ou une fan a semble-t-il pris le contrôle de la page IMDb de Legacies et a inventé tout un tas de choses : des noms de personnages qui ne figurent pas dans le script, des acteurs qui joueraient dans la série alors que je n’ai jamais entendu parler d’eux, la présence de Steven R. McQueen, ... Il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur la série. Cela étant dit, la porte est évidemment ouverte à n’importe quel acteur de Vampire Diaries ou de The Originals qui souhaiterait participer à l’aventure. Et si tout se passe comme prévu, quelques visages familiers devraient apparaître au cours de la première saison, mais je ne peux pas vous en dire plus.

    Caroline pourrait-elle faire partie de ces visages familiers ?

    Il n’y a rien qui ne pourrait me faire plus plaisir que de voir Candice King apparaître dans la série.

    Annette Brown/The CW

    Vous êtes également productrice de Roswell, New Mexico, qui débutera en 2019 sur la CW et dont vous avez aussi réalisé le pilote. Comment est né ce projet de reboot ? Vous aviez la sensation qu’assez de temps avait passé depuis la fin de la série d’origine en 2002 et que cette histoire pouvait avoir une certaine résonance dans le climat politique actuel ?

    En fait, dans le cas de Roswell, New Mexico, la charrue a été en quelque sorte mise avant les bœufs puisque Warner avait déjà acheté le projet lorsque Carina Adly MacKenzie, la scénariste [avec qui Julie Plec a travaillé sur The Originals, ndlr], m’a demandé de la rejoindre. J’ai tout de suite adoré le scénario du pilote. C’est une magnifique histoire d’amour et de tolérance. J’avais donc très envie de faire partie de cette aventure. Dans la série originale, il y avait cette métaphore de l’extraterrestre qui ne se sent pas en sécurité dans un monde plein de préjugés, qui renvoyait à l’adolescence et au fait de se sentir comme un extraterrestre au lycée. C’est quelque chose qui reste très pertinent dans le contexte plus adulte de Roswell, New Mexico et dans le monde de 2018, avec tout ce que cela comprend.

    Vous vous êtes essayée pour la première fois à la réalisation en 2015 sur Vampire Diaries et depuis vous avez poursuivi dans cette voie, en réalisant notamment le final de la série l'an dernier et le pilote de Roswell, New Mexico. Vous avez envie de donner davantage de place à la réalisation dans votre carrière à l'avenir ?

    Oui, vraiment, j'adore réaliser. La première fois que j'ai réalisé un épisode je me suis dit "Pourquoi est-ce que j'ai attendu si longtemps ?". C'était presque naturel. Mais je dois avouer que c'est compliqué de tout cumuler, car mon travail de showrunner me prend déjà beaucoup de temps. Pour l'instant je réalise en gros un épisode par an et j'espère pouvoir consacrer plus de temps à la réalisation dans les années à venir.

    En octobre, vous avez signé un nouveau contrat de plusieurs années avec Warner Bros. Television, renouvelant ainsi votre fidélité au studio derrière la franchise Vampire Diaries. Vous avez déjà réfléchi à de nouvelles idées de séries ?

    Mon patron chez Warner Bros. me pose tout le temps cette question (rires). Et la réponse que je lui donne à chaque fois est : "Laisse-moi le temps de lancer ces deux nouvelles séries [Legacies et Roswell, New Mexico, ndlr], et ensuite nous pourrons discuter".

    Alors que certains de vos confrères producteurs et showrunners, tels que Shonda Rhimes et Ryan Murphy, ont récemment signé avec Netflix, vous restez pour le moment fidèle à Warner et à la CW. Mais cela étant dit, est-ce que vous pensez parfois à ce que pourrait donner une série de Julie Plec sur une chaîne câblée ou sur Netflix ?

    Pour être honnête, je ne réfléchis pas trop à cela, ou du moins pas en terme de chaîne ou de plateforme pour laquelle j'aimerais travailler car je me sens très bien chez Warner Bros. et sur la CW. Ce studio et cette chaîne m'ont tant apporté et ont toujours été super avec moi. Mais je rêve tout de même de pouvoir, un jour, raconter une histoire sur une plateforme de diffusion où il n'y a pas de coupures pubs, pas de découpages des épisodes en actes, pas de génériques, pas de censure. Des choses avec lesquelles il faut évidemment composer lorsqu'on travaille pour un grand network. Donc oui, je rêve d'avoir un jour l'opportunité de pouvoir jurer dans mes scripts ou de pouvoir dénuder certains de mes personnages (rires).

    La saison 5 de The Originals, qui s'achèvera le 1er août, est disponible en US+24 en France sur MyTF1 VOD :

     

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