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    Skate Kitchen : "Ces filles ont totalement changé ma perception du monde du skate-board"
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Après le doc "The Wolfpack", Crystal Moselle réalise "Skate Kitchen" suivant un groupe attachant de skate-boardeuses aux Etats-Unis. Nous avons rencontré la jeune réalisatrice américaine.

    Makadam Distribution

    AlloCiné : Votre premier film était un documentaire remarqué, The Wolf Pack. Vous passez à la fiction avec Skate Kitchen, en suivant un vrai groupe de skateuses. Est-ce que ce film aurait justement pu être un documentaire ?

    Crystal Moselle, réalisatrice : Oui, en effet, ma première idée était d’en faire un documentaire, mais j’ai vraiment apprécié cette collaboration et je ne voulais pas simplement observer. Je voulais travailler avec ces filles, créer quelque chose ensemble.

    Comment avez-vous rencontré ces filles ?

    Je les ai rencontré dans le métro un jour. Nina, qui joue Kurt, a capté mon attention. Je me suis dit : mais qui est cette fille ? C’était fou ! 

    Saviez-vous qu’elle faisait partie d’une bande de skateuses lorsque vous l’avez rencontrée ?

    Elle avait un skate-board avec elle. D’abord, j’ai trouvé ça mignon, et après j’ai réalisé qu’avec sa bande, elles prenaient ça très au sérieux. Elles m’ont fait découvrir leur monde. C’était en hiver, il faisait très froid et elles faisaient du skate et en prenant les choses au sérieux. Elles ont totalement changé ma perception du monde du skate-board.

    Makadam Distribution

    Qu’avez-vous appris auprès d’elles ?

    Elles étaient très ouvertes à l’idée d’accueillir quelqu’un dans leur groupe, contrairement à ce que j’avais pu voir auprès d’autres skateboardeurs dans le passé. C’était toujours très fermé à l’idée d’élargir le groupe. Avec elles, tout le monde peut les rejoindre. Tout le monde peut se mettre au skate. Je les ai trouvé très spéciales.

    Elles n’étaient pas comédiennes, n’avaient jamais fait de cinéma. Or en voyant le film, c’est comme si cela avait été facile pour elles de jouer, mais était-ce le cas ? Il y a du y avoir beaucoup de travail pour qu’elles soient si fraiches.

    Oui, pour moi, il s’agissait avant tout de créer des situations et les laisser évoluer au sein de ce monde. Je captais ces moments comme je l’aurai fait pour un documentaire. Créer une situation et se tenir à proximité de là où cela se passe. Capturer des moments.

    Il y a des scènes pendant lesquelles on les voit avoir des conversations de façon très naturelle. Comment cela s’est passé ?

    Cette conversation a vraiment eu lieu chez moi. Pour moi, c’est comme un film de danse. Il y a cette passion qu’elles ont toutes mais sans avoir cette pression de gagner un concours. C’est un film qui parle de ce que toutes les jeunes filles de cet âge vivent : elles sont jeunes, passionnées, elles découvrent la vie, leur sexualité et tout ce qui arrive quand on est jeune.

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    Et comment Jaden Smith a-t-il rejoint l’équipe ?

    Jaden est entré en contact avec les filles sur Instagram. Du genre : « ça va ? Vous êtes des super skateuses ! »

    Et donc il a voulu faire partie du projet ? C’est lui qui a fait le premier pas ?

    Oui et j’ai contacté son agent pour lui montrer le court métrage que j’avais fait.

    Toujours à propos d’Instagram, il semble que ce soit quelque chose que vous vouliez aborder dans ce film…

    Oui, ça reflète vraiment leur monde. Ce sont les réseaux sociaux qui leur ont permis de constituer ce groupe, mais c’est aussi ce qui peut séparer des gens. Il y a des bons et des mauvais côtés. C’est la réalité, donc je voulais montrer quelque chose qui était fidèle à leur monde. 

    La bande-annonce de Skate Kitchen :

     Propos recueillis au Festival de La Roche sur Yon 2018

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