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    Dark sur Netflix : avant la saison 2, comment se terminait la première ?

    Il aura fallu attendre près d’un an et demi entre les deux saisons de Dark. De quoi oublier tout ce qui s’est passé durant 10 épisodes particulièrement denses et nébuleux. Pas de panique, on va rappeler les derniers événements.

    Netflix

    Parfois il est bon de tout mettre sur le dos de sa mémoire un peu défaillante. Après tout, avec toutes les séries disponibles que l’on avale au kilomètre, ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Et il y a les séries exigeantes, celles qui nécessitent de faire des contorsions de neurones pour s’y retrouver et comprendre ce qui se joue sur l’écran. Dark fait parti de celles-là. Entre les nombreux personnages, leurs différentes versions et la porosité temporelle des trois lignes narratives, il y a de quoi s’y perdre. D’autant plus quand il faut se replonger dans le bain après une grosse année et demie d’attente.

    Un bref rappel des faits semble nécessaire afin de se mettre dans les meilleures dispositions pour aborder une seconde fournée d’épisodes que l’on imagine aussi capillotractés que la première saison, puisque les auteurs ont eu la générosité d’ajouter une époque !

    Il était des fois...

    Avec Dark, il n’est pas évident de dire « tout commence par… » car avec toutes ces boucles et lignes temporelles, on ne sait pas très bien où et quand débute réellement l’histoire, ni même si elle possède vraiment un début ou si elle n’est pas vouée à tourner sur elle-même. Pour saisir à quel point la série allemande peut parfois être tordue, il faut se rappeler cet échange dans le dernier épisode entre Jonas et sa grand-mère : « mon autre grand-mère est proviseure de mon lycée. Son mari, qui baise ma mère, cherche son fils [Mikkel] qui aussi mon père [Michael Kahnwald]. L’autre jour, j’ai embrassé ma tante [Martha Nielsen] ! ». Ou encore à la question de savoir comment sera l’avenir, un personnage répondra : « J’espère que demain, il sera différent d’aujourd’hui ». Tordue, on a dit.

    Donc résumé grossièrement, il est question de disparition d’enfants, de voyages dans le temps selon des cycles de 33 ans, d’une chaise-chelou-à-voyager-dans-le-temps qui brûle les yeux et les oreilles des cobayes et d’une machine toute aussi improbable dont l’utilité reste un peu obscure. Il est aussi question de trou de ver (sorte de raccourci à travers l’espace-temps), de la table d’émeraude (l’un des textes les plus célèbres consacré à l’Hermétisme et à l’Alchimie) et de nucléaire. Oui, quand on écrit cela, on a aussi bien tout dit que rien du tout…

    TVGuide/SensaCine

    Dans le précédent épisode

    Le dernier épisode montre à quel point les actions des personnages sont prédéterminées et combien les scénaristes Baran bo Odar et Jantje Friese sont virtuoses. Si Dark semble parfois complexe, obscure, dense, insoluble, retorse et qui nécessite de tenir des arbres généalogiques pour se souvenir de qui est qui, elle tient pourtant une ligne de conduite très rigoureuse. « Nous pensons que nous sommes libres mais à tort. Nous parcourons le même chemin, encore et encore ». Ces mots sont prononcés par le Jonas-du-futur à son lui-de-2019 (point aspirine), qui apprend donc l’identité de celui qui le guide depuis le début. Alors qu’il était parti en 1986 pour tenter de récupérer Mikkel et ainsi « réparer le présent », l’adolescent fait l’amer expérience de cette affirmation un peu fataliste. Endormi par Helge, kidnappé par Noah, de son réveil dans la fameuse chambre où le prêtre mène ses expériences de voyage dans le temps (avec la chaise chelou), dépend tout l’équilibre de sa situation, voire celle de la série car le terme de cette saison est également son point de départ.

    C’est de là qu’il sera projeté dans le futur de 2052 ; c’est dans cette pièce que se retrouvera le jeune Helge de 1953 (et on imagine débutera sa relation avec Noah). Les pièces du puzzle s’emboîte et à défaut de bien saisir la future grande image, on comprend un peu mieux les mécanismes.

    Quand Ulrich (le policier, père de Mikkel) se rend en 1953 pour tuer le petit Helge afin de mettre un terme aux enlèvements d’enfants, il ne fait qu’actionner les leviers pour créer la situation qu’il essaie de réparer. Illustration : les cicatrices que portent Hegel en 1986 résultent des coups infligés par... Ulrich en 1953, dans une scène particulièrement glaçante de l’épisode 9. Mais ces cicatrices sont présentes depuis le début de la série ! Tout est (ou était ou sera) déjà écrit. Selon la même logique, quand Jonas-du-futur cherche à détruire une bonne fois pour toute le trou de ver, il va en réalité mettre en place toutes les conditions pour sa création.

    C’est à dire que l’on comprend qu’il n’y a rien à corriger. Le temps est un cercle plat… Non, ça c’est True Detective saison 1 mais ça marche quand même. Dans Dark, c’est davantage l’idée d’une boucle, un cycle temporel avec des points d’entrée tous les 33 ans. Mais dans un cercle (ou une boucle), les notions de présent (ou départ) s’annulent. Ils n’existent pas. Tout comme il n’y a ni début, ni fin. Une prise de conscience exprimée dans le dernier épisode par H.G. Tannhaus (l’horloger et auteur du livre Un voyage à travers le temps) lorsqu’il a fini de réparer l’appareil dont se servira Jonas-du-futur : il n’y a pas que le passé qui influence le présent mais le futur influence également le passé. C’est le serpent qui se mord la queue, sauf que l’on ne distingue ni sa tête, ni sa queue.

    A la fin, donc...

    A terme, Ulrich est toujours emprisonné en 1953. Claudia a donné ses instructions à Peter Doppler et au père de Madds. Noah prend le jeune Bartosz comme futur disciple (ou peut-être se prend-il lui-même comme disciple ? point inception). Charlotte découvre une photo d’Ulrich circa 2019 dans un journal de 1953 puis se rend dans le bunker. Jonas-du-futur pense avoir fermé le trou de ver en actionnant la machine derrière la porte de la table d’émeraude. Jonas-de-2019 est propulsé dans le bunker où il aperçoit tous les éléments recueillis par Claudia épinglés au mur… en 2052.

    En sortant, il découvre un monde qui semble avoir subi une catastrophe nucléaire. Une sorte de neige/cendre tombe du ciel, le paysage possède tous les marqueurs d’un univers post-apocalyptique. Finalement, des gens armés descendent d’un camion et l’arrêtent. Une femme se démasque en avançant vers lui dévoilant une balafre qui lui traverse le visage. Elle l'assomme d’un coup de crosse après lui avoir souhaité : « bienvenu dans le futur ». Un sens de l’accueil bien singulier...

    Et maintenant...

     

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