Mon compte
    5 réalisateurs assassinés, de Pier Paolo Pasolini à Adrienne Shelly
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    A l'image du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini, qui fut retrouvé assassiné au petit matin du 2 novembre 1975 sur un terrain vague à Ostie, d'autres réalisateurs / réalisatrices ont connu une fin toute aussi tragique...

    D.R.

    Ce 21 août sort en salle L'affaire Pasolini, mis en scène par le réalisateur italien David Grieco. Né à Rome en 1951, ce dernier connait bien le défunt cinéaste, pour avoir été notamment son assistant. Son film raconte les trois derniers mois de la vie de Pier Paolo Pasolini, et se concentre sur sa relation avec Pino Pelosi, le jeune mineur prostitué de 17 ans qui fut inculpé et condamné pour le meurtre du cinéaste, retrouvé le 2 novembre 1975 au petit matin, sur un terrain vague à Idroscalo, près de la ville d'Ostie.

    Ci-dessous, la bande-annonce de son film...

    "Le 2 novembre 1975, quand le corps sans vie de Pier Paolo Pasolini fut retrouvé sur le terrain vague de l’Idroscalo, je fus parmi les premiers à arriver sur les lieux, avec le médecin légiste Faustino Durante, le père de ma petite amie de l’époque, et un jeune avocat du nom de Guido Calvi" explique David Griesco. Et d'ajouter : "En 1976 se tint le premier procès contre Pino Pelosi, au tribunal des mineurs [...]. À cette occasion, la famille Pasolini me pria d’écrire le mémorandum dit « culturel » pour la plaidoirie assurée par l’avocat Guido Calvi. À la fin de ce procès, le 26 Avril 1976, Pino Pelosi fut reconnu coupable de l’assassinat de Pier Paolo Pasolini, en responsabilité partagée avec des complices « inconnus » et une partie du jugement explicitait la réticence du prévenu à donner ces noms.  La cour d'appel de Rome confirma la condamnation pour homicide volontaire le 20 avril 1977, mais estima manquante "la preuve que le crime d'homicide ait été commis en concours avec d'autres". Le 26 novembre 1982, Pelosi obtient un régime de semi-liberté puis une libération conditionnelle le 18 juillet 1983. Cependant, il est arrêté un an plus tard pour différents vols.

    Alors qu'il s'était accusé du crime, Pelosi fait volte-face le 7 mai 2005, lors d'une interview accordée à la chaîne TV italienne Rai. Pelosi prétend avoir tu la vérité durant plusieurs années afin de protéger sa famille et ses proches, par crainte de représailles : "On l'a exécuté" expliquait Pelosi. "Ils étaient cinq. Ils lui criaient : "Sale pédé, sale communiste !" et ils le tabassaient dur. Moi, ils m'avaient immobilisé. Je ne l'ai même pas touché. J'ai même essayé de le défendre..."

    L'une des hypothèses touchant la mort de Pasolini est que le réalisateur, au terme d'une enquête de plus d'un an, avait mis en cause le parti politique italien et centriste Démocratie chrétienne, des groupes pétroliers, la CIA et la Mafia, dans la mort d'un homme dénommé Enrico Mattei. Responsable de l'ENI (Ente Nazionale Idrocarburi, groupe nationalisé du pétrole italien), il fut assassiné le 27 octobre 1962. Sa mort aurait pu être commanditée par son successeur, Eugenio Cefis, dans le contexte de ce que l'on a appelé "la stratégie de la tension".

    Une expression qui désigne en fait une théorie expliquant les troubles politiques violents survenus en Italie (attentats, assassinats...) durant les années de plomb, de 1964 à 1980. Selon la thèse de la "stratégie de la tension", une partie des actes commis et attribués à l'extrême gauche et l'extrême droite, visaient à susciter délibérément un climat de violence politique, dans le but de favoriser l'émergence d'un État autoritaire qui se serait appuyé sur l'armée. Quoi qu'il en soit, dans cette perspective, le meurtre de Pasolini résonne comme une exécution politique, pour s'être approché un peu trop près des liens entre le Pouvoir et la Mafia à propos de cette question du pétrole. Cinq ans auparavant, un fameux journaliste du nom de Mauro De Mauro paya aussi de sa vie sa curiosité pour ce même sujet. Disparu le 16 septembre 1970 à Palerme, son corps n'a jamais été retrouvé.

    Theo Van Gogh

    Né le 23 juillet 1957 à La Haye, arrière petit-fils de Théodore Van Gogh, le frère du peintre Vincent Van Gogh, Theo Van Gogh débuta dans le cinéma en produisant son premier long, Luger, en 1982. Multi-cartes (il fut scénariste, animateur de télévision, producteur, réalisateur, écrivain...), Theo Van Gogh était aussi une personnalité très controversée et provocatrice. En 1991, il avait par exemple été condamné à une amende pour ses propos dans un magazine où il parlait d' "étoiles jaunes copulant dans la chambre à gaz" et de l' "odeur de caramel" qu'il sentait alors qu'on brûle des juifs diabétiques... Il s'attaqua aussi à l'Islam et aux musulmans, qu'il qualifiait de "baiseurs de chèvre"... Deux mois avant son assassinat, survenu le 2 novembre 2004, il venait de réaliser un court métrage intitulé Soumission, co-écrit avec Ayaan Hirsi Ali, la femme politique et écrivaine néerlando-américaine d'origine somalienne, dans lequel il dénonçait la soumission des femmes dans l'Islam. Ce film a valu au duo de nombreuses menaces de mort.

    Le 2 novembre 2004, Mohammed Bouyeri, un musulman d'origine marocaine, naturalisé Néerlandais, blesse Van Gogh avec une arme à feu dans un lieu public, puis l'achève en tirant de nouveau. Huit balles atteignent le réalisateur, puis le jeune homme l'égorge. Ensuite, il lui plante deux couteaux dans la poitrine dont l'un porte sur la garde une lettre adressée à Ayaan Hirsi Ali. Son meurtre par un islamiste a provoqué une émotion considérable aux Pays-Bas, et un très vif questionnement sur la politique d'immigration menée par les autorités.

    Thomas Ince

    Né en 1882 et issu d'une famille d'acteurs de théâtre, Thomas H. Ince est considéré comme le père des westerns. Producteur, scénariste, réalisateur, c'est l'un des pionniers du cinéma américain, auteur de plus de 600 films. Il a notamment créé avec D.W. Griffith et Mack Sennett la Triangle Motion Picture Company, et a construit ses propres studios à Culver City près de Los Angeles, qui deviendront plus tard le siège de la Metro-Goldwyn-Mayer. A l'époque du drame, Ince est en pleine négociation avec William Randolph Hearst. Ce dernier avait en effet créé la Cosmopolitan Pictures, et carressait alors l'espoir d'installer la Cosmopolitan au sein du studio de Culver City fondé par Ince.

    Le 15 novembre 1924, le Yacht du magnat de la Presse Randolph Hearst, l'Oneida, ainsi qu'une quinzaine d'autre personnes, dont Charlie Chaplin, part pour une croisière à destination de San Diego. Thomas Ince rate l'embarquement, car il doit assister à la première de sa nouvelle production, The Mirage. Il ne monte à bord que le lendemain. Trois jours après, on débarque Thomas Ince, qui décède le 19 novembre. La version officielle est "crise cardiaque dûe à une indigestion". En somme, il aurait un peu trop profité des largesses alimentaires de son hôte. Et accessoirement du champagne, qui coulait à flot sur le Yacht. Cruelle ironie lorsque l'on sait que Thomas Ince était l'invité d'honneur de cette folle croisière, pour son quarante-troisième anniversaire...

    Evidemment, avec un sinistre baron de la Presse comme William Randolph Hearst, il était toujours possible de remanier les faits selon ses souhaits, tant la mainmise sur les médias de l'intéressé était importante. En fait, Hearst faisait tellement peur que même ses adversaires n'osaient pas l'attaquer frontalement... L'ennui, c'est que des témoins, dont le propre secrétaire de Chaplin, Toraichi Kono, virent un impact de balle sur la tête de Ince au moment où il fut débarqué de l'Oneida... Tireur émérite, Hearst conservait à bord de son Yacht un revolver orné de diamants; il prenait parfois plaisir à surprendre ses invités en abattant une mouette d'un coup de feu sans crier gare.

    La rumeur veut que la maîtresse de Randolph Hearst, l'actrice Marion Davies, entretenait une liaison avec Charles Chaplin. Jaloux et extrêmement suspicieux des attentions que la gente masculine pouvait avoir à l'égard de sa maîtresse, Hearst avait décidé d'inviter Chaplin pour qu'il puisse observer son comportement. Hearst les aurait finalement surpris en flagrant délit sur le pont inférieur de son Yacht un soir après le dîner. Il se serait alors emparé de son revolver pour tirer sur Chaplin. Les cris de Davies dans la dispute qui s'ensuivit auraient alertés Thomas Ince, qui se serait précipité hors de sa cabine, récoltant au passage la balle fatale qui ne lui était pas destinée en tentant de s'interposer.

    Bien entendu, les récits divergent en fonction des protagonistes. Chaplin affirme par exemple dans son autobiographie qu'il ne se trouvait pas sur le Yacht de Hearst lorsque le drame survint. Davies, elle, nia catégoriquement que Chaplin se trouvait à bord. D'autres versions accréditent l'idée que Hearst aurait confondu Chaplin avec Thomas Ince dans le noir, tandis que la nuit enveloppait le navire. Une troisième version fait état d'une dispute entre personnes non identifiées sur le pont du bateau, jusqu'à ce qu'un coup de feu parte et n'arrive malencontreusement dans la cabine de Thomas Ince, le touchant mortellement. Une hypothèse totalement invraisembable, qui a en outre le "mérite" de ne mouiller personne dans l'affaire...

    Quoi qu'il en soit, aucune enquête officielle n'a été menée sur la mort de Thomas Ince. Les recherches prirent fin avant que le moindre passager du Yacht ait été interrogé. Le procureur de San Diego, un certain Chester Kemply, classa l'affaire. "J'ai ouvert une enquête suite à de nombreuses rumeurs rapportées dans mon service au sujet de cette affaire, et les ai examinées jusqu'à ce jour dans le but de m'en débarrasser définitivement. Cette histoire de beuverie à bord d'un Yacht ne sera pas approfondie [...]" déclara-t-il. Et d'ajouter : "après avoir interrogé le médecin et l'infirmière qui se trouvaient auprès de Mr Ince, je suis convaincu que les causes de son décès sont naturelles". Avec un trou béant dans le crâne, donc.

    Les obsèques de Thomas Ince eurent lieu à Hollywood le 21 novembre en présence de sa famille, de Marion Davies, Charles Chaplin, Mary PickfordDouglas Fairbanks et Harold Lloyd. Quel invité de marque manquait à l'appel ? William Randolph Hearst. Le corps de Ince fut immédiatement incinéré à la demande de sa veuve, empêchant de facto toute investigation ultérieure sur le corps de son défunt mari. Le cinéaste D.W. Griffith résuma ainsi l'affaire quelques temps après : "Tout ce que vous avez à faire pour voir Hearst blêmir est de mentionner le nom de Ince. Tout est louche dans cette affaire, mais Hearst est intouchable". Et il avait raison. L'assassinat de Thomas Ince ne fut jamais résolu.

    Adrienne Shelly

    Actrice fétiche du cinéaste Hal hartley, la comédienne et réalisatrice Adrienne Shelly fut sauvagement assassinée le 1er novembre 2006, alors qu'elle avait 40 ans. Ce jour-là, son mari découvre son corps pendu dans la douche de la salle de bain de leur domicile de Manhattan. Un ouvrier de 19 ans a finalement avoué à la police être l'auteur de ce crime maquillé en suicide. La présence d'empreintes de pas qui n'étaient pas ceux de l'actrice avait d'ailleurs mis la puce à l'oreille des enquêteurs. Le jeune homme, qui faisait des travaux de rénovation dans l'appartement situé juste en-dessous de celui de Shelly, a expliqué s'être battu avec la comédienne, qui se plaignait du bruit et menaçait d'appeler la police. Il a été conclu que la victime n'est pas décédée à la suite de coups, mais d'une strangulation ("compression to the neck").

    Adrienne Shelly était peu connue du grand public, mais ceux qui avaient été séduits au début des années 90 par les films inventifs de Hal Hartley, en particulier L'Incroyable vérité et Trust Me, se souviennent forcément de cette rouquine aux faux airs de Rosanna Arquette. Le charme des films du cinéaste new-yorkais reposait en partie sur la fraîcheur de ses jeunes acteurs, l'ingénuité de Shelly, parfois chaussée de lunettes d'étudiante, se mariant à merveille avec l'ironie de Martin Donovan, autre comédien-fétiche d'Hartley. Elle avait également participé à des séries (Oz, New York District) et était passée derrière la caméra. Peu avant son assassinat, elle venait d'ailleurs d'achever le tournage de son troisième long métrage, Waitress.

    William Desmond Taylor

    Homme au passé trouble d'origine irlandaise, ex acteur reconverti avec succès en réalisateur / producteur / scénariste, Taylor arriva aux Etats-Unis en 1890 à l'âge de 18 ans. En 1908, il abandonna carrément sa femme et sa fille. En 1912, on le retrouve à Los Angeles. Il a changé de nom, passant de William Cunningham Deane-Tanner (le vrai) en William Desmond Taylor. Il entame alors avec succès une carrière d'acteur, et réalise son premier film en 1914, The Awakening. Dans les années qui suivent, il signe ainsi plus de 50 films. Après la première guerre mondiale, il dirigera plusieurs célébrités dans ses oeuvres, dont Mary Pickford ou Wallace Reid.

    Au petit matin du 2 février 1922, son corps fut retrouvé par son majordome Henry Peavey dans son bungalow, situé dans le quartier de Westlake de Los Angeles, une zone résidentielle alors fréquentée et chic. Un premier -mauvais- examen par un médecin présent sur place laissa entendre que Taylor semblait être mort d'une hémorragie à l'estomac. Avant que le corps de la victime ne soit retourné, pour qu'on y découvre deux balles de calibre .38 près du coeur... Après rapide enquête, l'heure du décès fut fixée la veille au soir, aux alentours de 19h50 - 20h. A cette heure là justement, Taylor venait de se séparer de Mabel Normand, avec qui il eut une dispute ce soir là. L'actrice fut la dernière personne à voir vivant Taylor...avec le ou la tueur / tueuse.

    L'ennui, c'est qu'au lieu de prévenir en premier la police, le majordome appela des Executives de la Major Paramount, qui s'emparèrent de toutes les lettres qu'ils pouvaient trouver dans la maison, firent nettoyer la scène de crime, et raflèrent toutes les bouteilles d'alcool (on est en pleine période de la Prohibition) qu'ils purent trouver. A cette époque, les studios étaient particulièrement nerveux, dans le viseur des ligues de vertues. C'est que le pays était aussi déjà plongé dans un autre scandale : celui de la mort d'une jeune starlette, Viriginia Rappe, dans laquelle Roscoe "Fatty" Arbuckle était impliqué (et que nous avons longuement évoqué ici). Quoi qu'il en soit, avec une foule pressante qui se massait aux abords de la scène de crime pour mieux la souiller, et ce nettoyage en règle effectué à la demande des Executives de la Paramount, qui étaient littéralement en train de faire partir dans la cheminée d'éventuelles preuves, la recherche d'indices devint impossible...

    Le meurtre de William Desmond Taylor choqua le petit monde d'Hollywood; Taylor fut en effet président de la puissante Screen Director's Guild. Pendant les semaines qui suivirent, les Tabloïds et la presse à scandales s'en donnèrent à coeur joie et se déchaînèrent. Furent accusés un ancien valet de Taylor, Edwards Sands, individu louche, déjà inculpé de détournement de fonds et désertion de l'armée américaine, en plus de revendiquer plusieurs fausses identités. Les soupçons se portèrent naturellement sur lui compte-tenu de son passif, dans la mesure où il avait même contrefait par le passé la signature de Taylor sur des chèques, profitant d'un déplacement en Europe de ce dernier.

    Certains accusèrent Mabel Normand, affirmant qu'elle fut informée de l'assassinat de Taylor le soir même du crime, et passa chez lui pour effacer les traces du meurtre. On affirma aussi que c'était une vengeance des dealers de drogue de Mabel Normand : Taylor aurait aidé l'actrice à lutter contre son addiction à la cocaïne en travaillant avec la police pour arrêter les trafiquants.

    En fait, la veille au soir, 10 min seulement après que Mabel Normand eut quitté le domicile de Taylor, la voisine de ce dernier, une certaine Mme Faith Cole MacLean, entendit un grand bruit et courut à la fenêtre donnant sur le bungalow de Taylor. "A ce moment précis, je n'étais pas certaine que de fût un coup de feu, mais j'en avais bien entendu la déflagration" déclara-t-elle aux policiers venus l'interroger. "J'ai jeté un coup d'oeil par la fenêtre et vu un homme quitter la maison et descendre l'allée. Je suppose que c'était un homme. Ses vêtements étaient ceux d'un homme, mais en même temps - drôle d'allure. La personne portait un lourd manteau avec un cache-col autour du menton et une casquette baissée sur les yeux. Mais elle avait la démarche d'une femme : des petits pas rapides, des hanches larges et de petites jambes". Un témoignage important et assez précis, qui ne fut pourtant pas pris en compte dans les conclusions rendues sur l'affaire...

    On accusa aussi Mary Miles Minter, une jeune star de 19 ans (Taylor en avait 49...), folle amoureuse de la victime, qui écrivait d'ailleurs des lettres enflammées -et codées- à son idole. La propre mère de la starlette fut accusée, Charlotte Shelby, mère de scène et matronne, manipulatrice avide de la notoriété de sa fille. On supposa aussi qu'une ancienne liaison homosexuelle de Taylor avait pu l'assassiner. Bref, de nombreuses hypothèses, parfois totalement fantaisistes et largement alimentées par la presse à scandale. Aucune de bonnes. L'assassinat de William Desmond Taylor reste encore à ce jour non résolu.

    Joan Root

    Si la primatologue et éthologiste mondialement connue Dian Fossey, assassinée en décembre 1985, est aussi passée à la postérité auprès du grand public grâce à sa très émouvante incarnation par Sigourney Weaver dans Gorilles dans la brume, il faut également rendre grâce à Joan Root. Dont il y a à peu près 99% de chances que vous n'ayez jamais entendu parler d'elle. Et pourtant.

    Née au Kenya en 1936, elle fut avec son mari Alan Root une ardente défenseuse des animaux et de l'environnement, pionnière dans les documentaires animaliers consacrés à des migrations animales, sans interférence d'acteurs humains. Leurs films ont été commentés par d'éminents acteurs comme Orson Welles, David NivenJames Mason ou encore Ian Holm. Leur documentaire de 1978, Survival, Mysterious Castles of Clay, consacré aux colonies de termites et commenté par Orson Welles, a été nominé à l'Oscar. Et puisque l'on évoquait plus haut Dian Fossey, c'est même Joan Root qui lui fit découvrir la faune africaine. Divorcée en 1981, elle reçu alors leur ferme située au bord du Lac Naivasha, situé au nord-ouest de la capitale Nairobi.

    Très engagée pour l'environnement, elle financa aussi des activités anti braconnage. Dans les dernières années de sa vie, elle est l'objet de harcèlement, de menaces et d'agressions. Après un cambriolage survenu en septembre 2005, quatre mois avant son assassinat, elle fait installer des portes en acier dans sa maison, mais reste sur place. Le 13 janvier 2006, cinq jours avant son 70e anniversaire, elle est assassinée à son domicile par quatre hommes armés de AK-47. Des individus ont été arrêtés et inculpés de meurtre suite à cet assassinat, mais ont été acquittés en août 2007. Les commanditaires n'ont jamais été identifiés, pas plus que ceux de Dian Fossey...

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top