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    La Sainte Famille : "Plus c’est intime, plus on atteint une espèce de justesse"
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Après "Au Galop", Louis Do de Lencquesaing signe un second métrage, "La sainte famille", avec Laura Smet, Léa Drucker, et Marthe Keller notamment. Nous nous sommes entretenus avec le cinéaste au Festival d'Angoulême où le film était présenté.

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    L'histoire : Jean, universitaire réputé, se retrouve ministre de la Famille, alors même qu’il est perdu dans les événements qui secouent la sienne. 

    AlloCiné : La Sainte Famille est votre second long métrage. Entre le moment où le film a été annoncé et son tournage, un certain temps s'est écoulé. Le casting a changé aussi. Pouvez-vous nous parler de l'évolution de ce projet ?

    Louis-Do de Lencquesaing, acteur, scénariste et réalisateur : Il y a des rencontres avec des acteurs qui m’ont fait changer des choses, des discussions… Et puis après, j’ai travaillé avec Jérôme Beaujour qui est scénariste, et écrivain. Ca s’appelait auparavant "Une année sabbatique".

    Le cœur du film est resté, c’est-à-dire la famille, cette famille là, ce qu’elle raconte et le trouble dans lequel ça met le personnage principal qui redécouvre sa famille d’une certaine manière. Mais après, en tirant les fils, ce sont des thèmes qui surgissent. Le personnage là où il en est pourrait craindre que la famille disparaisse, parce que la sienne est en péril. Avec ce qu’il se passe, il y a certaines voix qui disent que la famille se modifie, se transforme beaucoup, voire pourrait disparaître. Du coup, on a appelé ça "La Sainte Famille", parce qu’en fait, elle ne disparaît pas du tout, et même en creusant un peu, on a l’impression qu’elle ne change pas. Elle se déplace. Mais d’une certaine manière, elle se développe.

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    Il y a une espèce de désir délirant de faire famille, partout et autrement. On a toujours fait des familles, bizarrement. Comment ça se constitue une famille et de quoi c’est fait. Après ce qui est amusant, c’est de constater que la famille qui est de la sphère du privé devient un peu publique parce qu’elle s’affiche. Ca se déplace mais rien n’a changé à vrai dire.

    Il y a des motifs qui reviennent avec Au Galop, votre précédent et premier long métrage. Avez-vous imaginé La Sainte Famille comme la continuité de ce film ?

    A la base, oui. C’est presque une suite, voire un prequel. J’ai une grand-mère. J’avais un père d’ailleurs dans le scénario initial que j’ai enlevé pour des raisons de temps, de budget. Ca a à voir et en même temps non. J’espère parler de toutes les familles en fait. Car plus c’est intime, plus ça touche tout le monde. Plus c’est intime, plus on atteint une espèce de justesse. L’intimité est commune à tout le monde, même si ce n’est pas le même milieu social.

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    Comment avez-vous constitué cette famille, ce casting ?

    Les castings, c’est long. Surtout pour un film qui a eu plusieurs strates de fabrication, donc ça a évolué énormément. Au début, je n’y jouais pas. Mais c’est difficile, quand vous êtes acteur, de trouver un alter ego de votre âge. Ce n’est pas qu’ils sont moins bons. On a du mal à se projeter. Mais je n’aime pas beaucoup expliquer aux acteurs ce qu’il faut jouer. Je veux qu’ils amènent leur truc, c’est ça qui m’intéresse, c’est pour ça que je les prends. Vous prenez un café avec eux. Si vous avez envie d’en reprendre un, c’est déjà bien ! Je ne fais jamais d’essais.

    L’essentiel est d’avoir un bon feeling ?

    Il y a ça et essayer de savoir des choses sur eux. Par exemple pour Inna Modja, il y avait une sensibilité qui me plaisait. Et Laura, c’est venu comme ça. Et puis elle a cette sauvagerie. Et puis je prends des acteurs avec qui j’ai envie de jouer.  

    Des acteurs avec qui vous avez envie de faire famille...

    Oui.

    La bande-annonce de La Sainte Famille, à l'affiche ce mercredi :

     Propos recueillis au Festival du film francophone d'Angoulême 2019

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