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    La Garçonne sur France 2 : que vaut l'ambitieuse série historique portée par Laura Smet ?
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Dès ce 31 août 2020, France 2 propose la série de six épisodes "La Garçonne". L'intrigue plonge les téléspectateurs dans le Paris exaltant des années vingt avec, dans le rôle-titre, une Laura Smet grimé en homme pour garder la vie sauve.

    Christophe BRACHET - Mother Production - FTV

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Dans le Paris des Années folles, Louise Kerlac est témoin du meurtre d’un proche, commis par des agents de l’Etat. Pour échapper au pire, elle doit disparaître. Convaincue que c’est au sein de la police qu’elle va trouver la meilleure planque et le moyen de se disculper, elle se travestit et prend l’identité de son frère jumeau, brisé par la guerre. Elle entre alors à la « Criminelle » à sa place ! Un monde interdit aux femmes et son rêve de toujours...

    La Garçonne, une série créée par Dominique Lancelot et réalisée par Paolo Barzman, avec Laura Smet, Grégory Fitoussi, Tom Hygreck, Jérôme Deschamps, Clément Aubert...

    Tous les lundis sur France 2, à 21h05, dès le 31 août 2020. Épisodes vus : 6/6

    À QUOI ÇA RESSEMBLE ?

    C'EST AVEC QUI ?

    Sous divers costumes et diverses identités, de Louise à Antoine Kerlac, Laura Smet incarne le premier rôle de La Garçonne et porte la série sur ses épaules. L'actrice donne la réplique à Grégory Fitoussi (Engrenages), qui campe Roman Ketoff, un journaliste étranger qui va lui prêter main forte durant son enquête. Tom Hygreck (Blockbuster), lui, joue le vrai Antoine Kerlac, frère jumeau de Louise, tandis que Lilly-Fleur Pointeaux (Nos années pension, Versailles) interprète Lydia, meilleure amie de la jeune femme en fuite. Du côté des membres de la brigade, on retrouve Jérôme Deschamps (La Tête en friche), Clément Aubert (Missions), ou encore Aurélien Recoing (La Vie d'Adèle). 

    ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?

    Paris, 1918. Une infirmière annonce la fin de la guerre. Pour la France, c'est le début d'une nouvelle période, euphorique et empreinte de liberté. Pour Louise Kerlac (Laura Smet), c'est le début des ennuis. Témoin d'un meurtre, elle n'a d'autre choix que de devenir une autre personne, à savoir un jeune enquêteur, pour sauver sa peau. En règle générale, à la télévision comme au cinéma, le travestissement d'un personnage est, à quelques exceptions près, traité à des fins comiques. Dans La Garçonne, le ton est tout autre puisqu'il y est question de survie, de meurtres et de transgression. 

    Imaginée par Dominique Lancelot et Harold Valentin (Dix pour cent), l'histoire de la série capte rapidement l'intérêt du téléspectateur grâce à son intrigue rythmé, ses nombreux rebondissements - qui interviennent souvent en fin d'épisode - et son héroïne, très bien écrite, à la fois moderne et rebelle. Devant la caméra, Laura Smet ne joue pas deux, mais trois personnages : en plus de Louise et Antoine Kerlac, elle devient aussi Gisèle, personnalité mondaine, et très féminine, qui participe aux soirées endiablées de la haute société. Pour la comédienne, la série est un terrain de jeu parfait dans lequel elle peut naviguer d'un rôle à un autre.

    Les lois de la fiction

    Les plus cartésiens peineront à croire que la jeune femme puisse passer incognito grimé en homme. Il faut dire que, malgré sa démarche nonchalante, sa voix plus rauque et ses traits renforcés, Laura Smet ne parvient pas toujours à disparaître derrière son personnage. Pour se laisser pleinement emporter par la promesse de La Garçonne, il est important d'accepter les règles de la fiction et de se laisser guider sans se poser de questions. Face à elle, l'actrice peut compter sur une bonne distribution, à commencer par Grégory Fitoussi, charismatique et attachant dans la peau de l'acolyte.

    Christophe BRACHET - Mother Production - FTV

    La série réussit pleinement son pari dans son ambiance et ses décors, confectionnés par Catherine Jarrier. Au fil des épisodes, la ville de Paris devient presque un personnage à part entière et la reconstitution de l'époque impressionne, principalement dans les plans larges, tous très réalistes. La frénésie des soirées très prisées transparaît à l'écran et le feuilleton n'a pas peur d'oser et de proposer de nombreuses séquences sulfureuses.

    L'enquête policière, qui tourne autour d'un meurtrier s'attaquant à des femmes, s'ajoute à la tension qui enveloppe le personnage de Louise, prête à tout pour protéger son secret. Au-delà de son côté divertissant, le programme questionne la condition des femmes et les choix qui s'imposent à elles, comme le prouve sa fin ouverte aux interprétations.

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