Mon compte
    Apprendre à t'aimer sur M6 : que vaut le téléfilm avec Julie de Bona et Ary Abittan sur la trisomie ?
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Ce lundi 8 septembre à 21h, M6 diffuse un unitaire sur le sujet tabou de la parentalité face à la trisomie 21 d'un enfant et de ses répercussions au sein d'un couple. Porté par Julie de Bona et Ary Abittan, le téléfilm réussit-il son pari ?

    Jean Claude MOIREAU/WONDER FILMS/M6

    De quoi ça parle ?

    Frank et Cécile sont de jeunes parents dont les rêves vont être bousculés par la naissance de leur fille, porteuse de trisomie 21. Comment vont-ils affronter les petits et grands sacrifices que cette nouvelle vie leur impose ?

    Ça ressemble à quoi ?

    C'est avec qui ?

    Dans les rôles de Frank et Cécile, Ary Abittan (Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?) et Julie de Bona (Le Bazar de la charité, Peur sur le lac) sont parfaits en parents dont la vie se retrouve bouleversée face au handicap inattendu de leur enfant. Plus habitué aux rôles comiques, Abittan se révèle étonnament émouvant en père meurtri, incapable de faire face au regard des autres, tandis que Julie de Bona incarne avec solidité une mère esseulée qui fait front malgré la douleur. Le duo est entouré de seconds rôles solides et chaleureux, du meilleur ami de Frank incarné par Youssef Hajdi (Problemos, Validé) à la belle-mère de Cécile sous les traits d'Annie Grégorio (Plus Belle la vie), émouvante en grand-mère qui fait contre mauvaise fortune bon coeur et tente de pallier l'absence de son fils.

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Clin d'oeil potentiel au titre Savoir aimer de Florent Pagny, Apprendre à t'aimer retrace avec beaucoup de sensibilité et sans fard la vie de Frank et Cécile, qui voient leur amour filial être mis à rude épreuve lorsqu'une de leurs plus grandes craintes se concrétise. Indétectée pendant la grossesse de Cécile, leur petite fille naît avec la trisomie 21. Un handicap qu'ils doivent d'abord encaisser, puis comprendre avant d'affronter le monde extérieur et la réaction de leur proches, mais aussi tout une prise en charge paramédicale nouvelle avec laquelle composer en plus du chamboulement que représente l'arrivée d'un nouveau né. Un apprentissage qui ne sera pas sans dégâts pour leur couple...

    Sans jamais tomber dans le pathos ou le misérabilisme, la réalisatrice Stéphanie Pillonca (Fleur de tonnerre) filme avec beaucoup de délicatesse le drame intime qui éclate entre Frank et Cécile, en particulier le sujet encore tabou du rejet paternel face à la trisomie, tandis que la mère se retrouve seule face au poids des responsabilités. Incapable de faire face et d'assumer ses doutes, Frank, incarné avec pudeur et retenue par un Ary Abittan suprenant dans un rôle dramatique, choisit de s'oublier dans le travail et la compétition, tandis que Cécile lutte pour ne pas perdre pied, accablée de chagrin face à la désertion de son compagnon. Un bouleversement auquel de nombreux couples, au-delà du handicap, peuvent s'identifier, notamment sur le traitement de la charge mentale qui incombe souvent aux mères lorsque les premières difficultés aparaissent.

    Le téléfilm parvient à explorer tous les bouleversements intimes des jeunes parents et de leur famille, et souligne l'importance du soutien de l'entourage, crucial dans l'épanouissement de l'enfant. Sans leçon de morale, il parvient à nous mettre face à nos propres préjugés sur la question du handicap et la peur de la différence. A travers une réalisation sobre et sensible, Stéphanie Pillonca, qui s'est immergée dans le quotidien de familles avec de jeunes enfants porteurs de la trisomie 21, démonte les stéréotypes autour du handicap, et livre un téléfilm généreux et simple, comme les personnages qui la composent.

    Après Apprendre à t'aimer, la réalisatrice abordera à nouveau le thème de la parentalité dans le documentaire C'est toi que j'attendais, à travers le prisme de l'adoption et la quête des parents biologiques des enfants nés sous X, qui sortira en salles le 23 décembre prochain.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top