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    Falling : les influences de Viggo Mortensen pour la réalisation de son premier film
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Artiste touche-à-tout, l'acteur dano-américain passe derrière la caméra pour son premier film. A l'occasion de la sortie de "Falling", en salles aujourd'hui, il revient sur les différentes leçons tirées des cinéastes qui ont jalonné son parcours.

    Acteur, scénariste, producteur, peintre, poète, photographe et musicien, Viggo Mortensen n'était encore jamais passé derrière la caméra. C'est désormais chose faite avec Falling, son premier film en tant que réalisateur, à l'affiche pour la réouverture des salles ce mercredi 19 mai.

    Drame intimiste au coeur d'une Amérique de plus en plus divisée, le film plonge dans l'esprit de Willis, un vieil homme acariâtre et solitaire aux valeurs conservatrices. Son fils, John, vit en Californie avec son compagnon Eric et leur fille adoptive, loin de la vie rurale austère qu’il a fui des années plus tôt.

    Lorsque son père, atteint de démence, ne peut plus s'occuper de lui tout seul, John l’emmène sur la côte Ouest dans l’espoir que lui et sa soeur Sarah puissent lui trouver un nouveau foyer près des siens. Mais ils se heurtent à l'obstination de Willis, dont l'esprit glisse de plus en plus dans ses souvenirs... 

    Près de quatre ans après avoir écrit la première version du scénario de Falling, l'iconique Aragorn du Seigneur des Anneaux et acteur fétiche de David Cronenberg a pu voir son projet aboutir grâce à la rencontre avec les producteurs indépendants Daniel Bekerman (The Witch) et Chris Curling (The Bookshop). 

    S'il ne devait pas tenir le rôle de John à l'origine, Mortensen a fini par accepter de jouer dans son film afin d'en faciliter le financement. Une solution qui s'est avérée bénéfique pour la direction d'acteur de son partenaire de jeu, Lance Henriksen, âgé de 81 ans.

    "Au final, je crois que ça a aidé Lance Henriksen. Il se sentait plus à l'aise avec moi, on était déjà amis bien avant le tournage", confie-t-il. "Je n'étais pas seulement son réalisateur, mais j'étais dans les scènes avec lui. On essayait de trouver des solutions ensemble comme acteurs, comme compagnons. Ça a été une bonne idée finalement."

    Loin d'être autobiographique, l'histoire de cette relation complexe entre un père et son fils comporte pourtant des traits communs avec la propre famille du réalisateur. "L’idée m’est venue alors que je survolais l’Atlantique après l’enterrement de ma mère. Je n’arrivais pas à dormir, mon esprit était envahi d’innombrables souvenirs d’elle et de notre famille à différentes étapes de notre vie", explique-t-il.

    "Je me suis mis alors à relater des événements et des bribes de dialogues qui me revenaient de l’enfance. Et plus j’écrivais sur ma mère, plus je pensais à mon père."

    Riche de sa filmographie ponctuée de réalisateurs comme Peter Jackson, Ed Harris, avec qui il partage l'affiche du western Appaloosa en 2008, ou encore le cinéaste argentin Lisandro Alonso (Jauja), l'acteur évoque les enseignements qu'il a tirés de ces expériences de cinéma, et comment elles ont nourri sa propre vision et influencé ses pratiques en tant que metteur en scène.

    "Tout ce que j'ai vu, tout ce vécu en tant qu'acteur, toutes mes expériences m'ont influencé (...) [Peter Jackson] m'a montré qu'il n'existe pas de problème sans solution. Il faut être têtu, être flexible. (...)

    Une autre chose, et on peut dire la même chose de Cronenberg, de Jane Campion, de Matt Ross, de David Oelhoffen, tous les réalisateurs que je connais et que j'admire, c'est que [Lisandro Alonso] communique très bien avec son équipe et avec les acteurs. Il parle honnêtement, ouvertement des choses. S'il n'a pas une solution, une réponse, il le dit.

    Falling de Viggo Mortensen, en salles le 19 mai :

     

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