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    Rouge : 3 questions à Zita Hanrot sur ce thriller écologique entre Erin Brockovich et Dark Waters
    Mégane Choquet
    Mégane Choquet
    -Journaliste
    Journaliste spécialisée dans l'offre ciné et séries sur les plateformes quel que soit le genre. Ce qui ne l'empêche pas de rester fidèle à la petite lucarne et au grand écran.

    Héroïne de Rouge, au cinéma dès aujourd'hui, Zita Hanrot a expliqué à AlloCiné comment ce thriller écologique de Farid Bentoumi a été construit et ce qu'il raconte de la complexité du monde d'aujourd'hui.

    Nouveau film de Farid Bentoumi, Rouge raconte comment Nour, infirmière embauchée dans l’usine chimique de son père délégué syndical, va s’allier à une journaliste pour mener l’enquête sur la gestion désastreuse des déchets, les mensonges de l’entreprise et les accidents dissimulés. Un choix s’impose alors à la jeune femme : trahir son père et faire éclater la vérité ou se taire.

    Rouge
    Rouge
    Sortie : 11 août 2021 | 1h 26min
    De Farid Bentoumi
    Avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette
    Presse
    3,7
    Spectateurs
    3,5
    Streaming

    Héroïne de ce film labellisé Cannes 2020 et présenté au Festival de Deauville la même année, Zita Hanrot a raconté pour AlloCiné la force de ce drame social, entre Erin Brockovich et le récent Dark Waters de Todd Haynes, qui soulève des questions environnementales, éthiques et politiques.

    AlloCiné : Vous êtes pour la première fois dirigée par Farid Bentoumi dans Rouge. Comment s'est passé le tournage avec le réalisateur ?

    Zita Hanrot : C'était super parce qu'il y avait quelque chose de fraternel avec Farid. C'est très agréable de travailler avec lui parce qu'il nous fait confiance. Il nous responsabilise aussi vis-à-vis de l'histoire et de nos personnages. On peut se reposer sur lui. Il a vraiment un désir de cinéma, de fiction et de mise en scène. Et puis il est engagé dans ce qu'il fait, il est convaincu par la force de ses récits.

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    C'est vrai qu'il est très engagé dans ces films et là encore, dans Rouge, Farid Bentoumi évoque le monde ouvrier, le milieu hospitalier et l'urgence écologique. Est-ce que ce sont des sujets qui vous touchent et est-ce que vous vous êtes documentée sur ces sujets ?

    Absolument. On s'est tous documenté, avec Sami (Bouajila) et Céline (Salette) aussi, sur les lanceurs d'alerte. On en a rencontré un qui avait parlé de l'affaire de l'usine de Gardanne dont on s'est inspiré. Sur le milieu hospitalier, il n'y avait pas à beaucoup se documenter parce qu'en suivant l'actualité, on se rend bien compte de la souffrance du personnel. Ça fait complètement écho à tout ce qu'on vit.

    Je soutiens les soignants et l’hôpital public et je suis absolument en désaccord avec ce qu'il se passe. On connaît cette réalité et ce que je trouve aussi pertinent dans le film c'est toute la partie sur le chantage à l'emploi.

    Surtout, on n'est jamais dans une posture où on juge les personnages. On comprend qui ils sont, quelles sont leurs raisons et pourquoi ils agissent comme ça. Ils sont tous dans un mode de survie, il n'y a pas de manichéisme dans le film et cela reflète toute la complexité du monde dans lequel on vit.

    Il n'y a pas de caricatures et c'est la force du récit de Farid, qui s'est beaucoup documenté. C'est quelqu'un d'intelligent qui a un vrai point de vue et qui touche beaucoup au réel et au social sans pour autant négliger le côté cinématographique et l'approche fictionnelle et métaphorique.

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    Quand voit le film, on ne peut s'empêcher d'être impressionné par la relation père-fille que vous avez réussi à construire avec Sami Bouajila, qui joue votre père, tellement l'ensemble est crédible et touchant. Comment s'est passée la collaboration avec lui ?

    On a un peu la même façon de bosser avec Sami. Déjà, on aime beaucoup les répétitions, on aime beaucoup retravailler les choses. On est assez pointilleux dans la façon d'aborder les choses. Du coup, on a partagé beaucoup de points communs.

    C'était hyper intéressant de travailler avec lui et de construire cette relation. En même temps, la relation était tellement bien écrite dans le scénario qu'il n'y a pas eu besoin de surjouer quelque chose. Quand les scènes sont bien écrites, ça t'enlève de la pression, ça te donne confiance et ça permet de donner le meilleur de toi-même.

    Propos recueillis par Mégane Choquet le 12 septembre 2020 à Deauville.

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