Allociné : Les fans attendaient avec impatience la diffusion du dernier épisode de la saison 5 de Cassandre, qui n'avait pas été diffusé à la suite des autres au printemps 2021, et qui arrive enfin sur France 3. Savez-vous pourquoi la chaîne a fait le choix de le garder pour plus tard ?
Gwendoline Hamon : On sait sans savoir. Ce n’est pas nous qui décidons, ni la fiction. C’était une décision de la programmation de France Télévision. On l’a su au dernier moment et on a subodoré que c’était parce qu’il y avait l’Eurovision en face. Comme le public est probablement le même, ça aurait été dommage qu’il se partage entre les deux.
On pense que c’est ça, et je crois que la programmation a bien fait. Et puis ce n’est pas grave. Cassandre, c’est une collection, c’est quatre unitaires par an et on peut les regarder dans le désordre. On en a tourné deux autres depuis, cela veut dire qu’il y a trois inédits qui sont prêts pour le public.
Pour ceux qui n'ont pas vu ce final de la saison, qui avait tout de même été mis en ligne sur Salto, que peut-on attendre de cette enquête intitulée "Le Secret d'Angèle" ?
Gwendoline Hamon : On peut attendre Héléna Noguerra qui est divinement belle, sympathique et bonne comédienne. On peut attendre Amaury de Crayencour, Naïma Rodric qu’Alexandre a rencontré sur ce tournage et dont il est tombé amoureux. C’est un bel épisode qui se passe dans un lycée pour enfants difficiles. Evidemment, il y a un meurtre sinon il n’y a pas de Cassandre et il n’y pas de Roche.
La suite se passera dans le milieu de la navigation et de l’apiculture en haute montagne. Mais je ne vous en dis pas plus.
Alexandre Varga : Dans cet épisode, on peut attendre aussi de jolies scènes de comédie entre Cassandre et Roche qui continuent à se chamailler et à se courir derrière. C’est ce qui fait la force de cette dernière saison. Du coup, il y a un certain rapprochement et un rapprochement certain entre ces deux personnages. Nous nous sommes bien amusés dans ces scènes de comédie.
Gwendoline Hamon : Cassandre, c’est ce qu’on appelle du polar familial. C’est un programme qui doit rassembler le plus de personnes tout en n'étant pas cucul. Il ne faut pas que ce soit trop violent, trop trash, trop sexuel. Vous voyez ce que je veux dire ? Il ne faut pas choquer. Et en même temps, il faut que ça ait l’air d’être vrai.
Il y a des intrigues qui sont super bien foutues sur Cassandre. Les auteurs bossent vraiment bien parce que c’est du 90 minutes. Ça laisse le temps de développer. Souvent, on nous dit "Ah, je ne pensais pas que c’était elle" ou "Je ne pensais pas que c’était lui". C’est que ça a marché. En même temps, c’est vrai qu’on développe beaucoup les personnages récurrents et les scènes de comédie. C’est agréable et je crois que les téléspectateurs aiment ça.
Il y aura donc un vrai rapprochement entre Roche et Cassandre ?
Gwendoline Hamon : Ça, je ne vous le dirai pas [rires]. Il va y avoir des petits rapprochements mais est-ce qu’il va y avoir collage ? [rires]. Évidement qu’il y a des choses qui vont se faire. Ou pas d’ailleurs.
Alexandre Varga : Ils sont toujours en train de jouer au jeu du chat et de la souris de toute façon. Quand il sent qu’elle s’éloigne un peu, c’est lui qui fait le séducteur mais quand elle le perd de vue, c’est elle qui revient à la charge. C’est rigolo.
C’est vrai qu’il y a de la comédie et je trouve que sur cette saison, il y a encore plus de sourires. C’est sympa. Et c’est vrai qu’en développant du 90 minutes, on peut vraiment brouiller les pistes sur les intrigues policières. C’est hyper intéressant.
C’est aussi ce qui se passe sur une vraie enquête policière. J’ai quelques potes qui sont dans la police et sur une enquête, on ne laisse rien au hasard, on explore toutes les pistes probables. Donc ça amène effectivement à aller dans une direction, se planter, revenir en arrière, repartir sur une autre.
On a aussi toujours de très beaux guests donc ça nourrit tout ça. Alors que si on avait juste un choix de guest, on saurait tout de suite que c’est vers lui qu’il faut se diriger. Là on arrive à brouiller les pistes.
Gwendoline Hamon : Et puis surtout on a une véritable équipe avec nos partenaires récurrents, Dominic Pinon, Jessy Ugolin, Emmanuelle Bougerol, Sören Prévost. On a des acteurs géniaux.
Vous savez en télé, c’est toujours la même chose. La télé est stigmatisée en France puisqu’on est un pays clanique. On ne se rend pas compte qu’on a beaucoup moins de temps pour faire un film qu’au cinéma. Il faut arriver à faire du naturel et du punchy en les crossbordant, c’est-à-dire en jouant deux épisodes mélangés dans la même journée avec 78 000 noms et horaires différents. Ça n’a l’air de rien mais c’est vraiment un métier. Et tant mieux, on sait le faire.
On est dans une école sans que ce soit de la quotidienne parce que c’est encore une autre façon de travailler. Heureusement qu’on a de bons acteurs avec nous et de bons auteurs. On travaille beaucoup.
Alexandre Varga : C’est vrai que tourner deux téléfilms en même temps, c’est du boulot. Il ne faut pas perdre le fil, c’est une vraie gymnastique.
Avec la crise sanitaire, le tournage de la saison 6 a-t-il été plus fatiguant ?
Gwendoline Hamon : Fatiguant, il ne faut pas exagérer. Il faut porter le masque et faire un test une fois par semaine, ce n’est pas si fatiguant que ça. Disons plutôt que c’est une petite contrainte de plus qui est un peu chiante.
Alexandre vargas : Cela a été allégé sur la saison qu’on est en train de tourner par rapport à l’année dernière. En tant que comédiens, on ne porte pas le masque pendant les prises alors que les techniciens le portent toute la journée et parfois sous une chaleur écrasante. Pour eux, c’est plus compliqué. Donc j’ai une pensée pour tous les techniciens qui nous accompagnent depuis cinq, six ans maintenant et qui font un boulot formidable aussi.
Émilie Gavois-Kahn a récemment quitté la série. Est-ce que cela vous a fait quelque chose ?
Gwendoline Hamon : Moi ça m’a complètement bouleversée. Je savais qu’elle allait partir. C’est devenue une amie au fil du temps. C’est aussi une actrice démente et une femme formidable. On avait beaucoup de points communs et ça a été très dur.
Après, je suis fière et heureuse pour elle parce qu’elle a maintenant un rôle principal dans Les Petits meurtres d'Agatha Christie sur France 2 et que c’est une excellente comédienne. Mais j’ai beaucoup pleuré. J’ai pleuré comme une petite fille et je l’assume totalement.
Propos recueillis au festival de Monte-Carlo en juin 2021.
