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    Les Marvel de la honte : Doctor Strange version 1978
    Corentin Palanchini
    Le MCU de Kevin Feige a pris la place du western et des sérials des années 30 à 50, Corentin suit donc cette prise de relais avec attention. L’écriture de l’émission FanZone pendant des années lui a fait creuser les secrets de cet univers connecté multi-plateformes inédit dans l’Histoire du cinéma.

    Doctor Strange a jadis tenté de vivre des aventures à la télévision, pour un résultat médiocre mais aussi quelques bonnes surprises.

    Il y a des films utilisant les personnages et l'univers Marvel que certains voudraient bien oublier. Dans cette série d'articles, nous explorerons ces "Marvel de la honte", des productions si ratées qu'elles ne parviennent jamais à se hisser à la hauteur de la licence qu'elles exploitent. N'y a-t-il cependant rien à y sauver ? Nous allons voir ça avec les premiers films de notre sélection : le téléfilm Doctor Strange de 1978.

    Doctor Strange
    Doctor Strange
    Sortie : 2 septembre 2022 | 1h 33min
    De Philip DeGuere Jr
    Avec Peter Hooten, Jessica Walter, Clyde Kusatsu
    Spectateurs
    2,6

    Entre la série Spider-Man (1977) et le projet Captain America (1979), un nouveau pilote voit le jour, consacré au Maître des arts mystiques : Doctor Strange, super-héros apparu pour la première fois dans les comics Marvel en 1963. L'idée est alors que ce téléfilm d'1h30 devienne le premier épisode d'une série si le public y trouve de l'intérêt.

    CBS

    Le film débute alors qu'une super-vilaine, Morgan LeFay, est envoyée sur Terre par une entité cosmique maléfique afin d'y assassiner un puissant magicien nommé Lindmer. La présence de ce dernier empêche que l'entité (qui évoque lointainement le Dormammu des comics) ne puisse envahir le globe.

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    Morgan possède temporairement une humaine, Clea, et tente d'assassiner Lindmer. Le Sorcier suprême vieillissant s'en sort, mais décèle qu'il a besoin d'aide. Il va la quérir auprès de Stephen Strange, qui possède les dons pour prendre sa relève. À partir de ce moment, commence pour ce jeune médecin une initiation aux arts mystiques et la découverte du Plan astral.

    Pour une fois, Stan Lee s'est bien entendu avec le réalisateur et scénariste Philip DeGuere et ça se sent ! Contrairement à nombre de productions Marvel de l'époque, on y retrouve des personnages collant à l'univers choisi : l'Ancien, Clea et Wong sont de la partie, mais aussi Morgane la fée, super-vilaine bien connue des comics (et que l'on reverra dans la série du MCU Runaways). Seul le démon Balzaroth est une invention du téléfilm.

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    Et il faut reconnaître qu'en plus de respecter le nom des personnages, ce Doctor Strange suit peu ou prou l'origin story de son héros : un médecin acquiert des pouvoirs magiques qui lui ouvrent l'accès à un ou des univers qui lui étaient jusque-là inconnus et doit protéger la Terre de ces mondes inconnus.

    Peter Hooten, qui interprète Strange, manque clairement de charisme, mais les effets spéciaux sont dans les canons de l'époque mais l'ensemble n'est pas ridicule, même si le résultat final est clairement à des années-lumière du Marvel Cinematic Universe et embarrasse un peu le passé à l'écran de la Maison des idées.

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    Car finalement, le pilote n'est pas commandé en série par la chaîne CBS, notamment à cause des mauvais retours de la diffusion de ce téléfilm le 6 septembre 1978. Dans le magazine Comics Feature de janvier 1985, Stan Lee blâmera la chaîne pour avoir placé Doctor Strange face à la minisérie Racines, expliquant ainsi ses mauvaises notes. Il faut préciser que Lee semble s'emmêler les pinceaux puisque Racines a officiellement été diffusée l'année précédente, à partir de janvier 1977.

    Quoi qu'il en soit réellement, le pilote reste donc à l'état de pilote et Doctor Strange ne reviendra en live-action qu'en 2016 sous les traits de Benedict Cumberbatch.

    Après deux films solos, le Sorcier Suprême est bien parti pour continuer à jouer un rôle d'importance dans le Marvel Cinematic Universe et éclipse évidemment la version de Peter Hooten, qui vaut cependant qu'on lui accorde un second regard malgré ses évidents défauts.

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