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    Smile : quel acteur a le sourire le plus effrayant selon l'équipe du film d'horreur ?
    Roxanna Bina
    Roxanna Bina
    -Pigiste
    Roxanna Bina est une journaliste freelance Américaine basée à Los Angeles. Elle couvre l’actualité des sorties en cinéma ou séries.

    Le réalisateur Parker Finn et ses acteurs, Sosie Bacon en tête, nous présentent le film d'horreur "Smile". Et nous dévoilent le nom de l'acteur dont le sourire les angoisse le plus.

    Voici un film d'horreur qui va vous faire passer l'envie de rire. Premier long métrage réalisé par Parker Finn, remarqué grâce au court Laura Hasn't Slept il y a deux ans, Smile confronte une psychiatre à une force mystérieuse, après avoir été témoin du suicide de l'une de ses patientes, un immense sourire aux lèvres.

    Dès lors, le moindre rictus deviendra source de tension, pour l'héroïne incarnée par Sosie Bacon (fille de Kevin Bacon et Kyra Sedgwick) comme pour le spectateur, avec qui le réalisateur se plaît à jouer tout en évoquant la question du traumatisme. Et c'est accompagné par ses acteurs qu'il nous présente le long métrage.

    Smile
    Smile
    Sortie : 28 septembre 2022 | 1h 55min
    De Parker Finn
    Avec Sosie Bacon, Jessie T. Usher, Kyle Gallner
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    3,1
    Voir sur Paramount+

    AlloCiné : Qu’est-ce qui vous a conduit à faire de "Smile" votre premier long métrage en tant que réalisateur Parker ?

    Parker Finn : Tout à commencé avec un court métrage, Laura Hasn’t Slept, que j’ai réalisé en 2020. C’était vraiment le brouillon de ce qu'est devenu Smile. J’ai toujours été fasciné par ce qu'il se passe dans notre tête, tous les traumatismes accumulés, les culpabilités, les angoisses qui nous hantent. Et comment nous faisons pour cacher tout ceci au reste du monde, comme si nous étions normaux. Je voulais voir ce qui pourrait se passer si votre propre esprit se retournait contre vous et que vous ne pouviez plus faire confiance à vos sens et à votre instinct. Comment votre vie s'en retrouve totalement chamboulée.

    De quoi vouliez-vous parler à travers ces éléments horrifiques ?

    Parker Finn : J’ai eu vraiment beaucoup de chance de pouvoir faire un long métrage qui repousse les limites du film de genre. J’aime avoir un impact sur le public et j’espère que ce sera le cas ici. Je pense qu'il est impossible de se débarrasser totalement des choses qui nous hantent, et que nous ne pouvons pas porter ce masque pendant longtemps. J’espère que ce film permettra aux gens qui connaissent des personnes semblant souffrir d’un traumatisme de les traiter d’une autre manière. C’est donc un film sur la compassion dans un sens.

    Sosie Bacon : Smile montre que lorsque l’on vit un traumatisme dans l’enfance, il ne nous lache jamais, malgré tout le travail de thérapie que l’on peut faire sur soi-même. J’espère qu’un film comme celui-ci permettra aux gens qui ont des problèmes d’en parler et de partager leurs souffrances afin que nous les comprenions mieux. Afin qu’ils ne sentent pas coupables de leur condition.

    La peur d’attraper un virus se retrouve forcément, d’une certaine manière, dans le script de Smile

    Y a-t-il une personne qui, quand elle sourit, vous fait vraiment peur ?

    Parker Finn : Je trouve que Willem Dafoe a un sourire vraiment effrayant. Je ne l’ai jamais rencontré mais je trouve que son expression faciale est unique et complexe. Son visage entier peut exprimer la terreur. C’est fabuleux.

    Kyle Gallner : Je suis d’accord. Willem Dafoe est le maître du sourire effrayant par excellence. Personne ne peut surpasser Willem Dafoe.

    Sony Pictures Releasing France

    Trouvez-vous que nos relations humaines ont changé avec la pandémie et les masques ? Que nous sourions moins qu’avant ?

    Parker Finn : Ce qui est intéressant, c’est que j’ai écrit ce film en pleine pandémie, alors que je ne pouvais voir que les yeux des gens que je croisais dans la rue ou dans les magasins. Il est certain que tout ceci a contribué à accentuer notre peur de l’autre, de l'étranger. Et la peur d’attraper un virus et tout ceci se retrouve forcément, d’une certaine manière, dans le script de Smile. Je crois qu’un sourire peut être déceptif, comme un mensonge vivant. Nous avons parfois trop tendance à penser que le sourire est le symbole international de la gentillesse et de la reconnaissance.

    Le sourire naît en nous, c’est quelque chose de primitif, d’instinctif. Quand on est bébé, on sourit avant même de parler. Mais aujourd’hui, on utilise notre sourire comme un masque pour cacher nos vraies émotions, nos intentions profondes. C’est comme un mécanisme de défense et de protection. Il était fascinant, pour moi, de retourner le concept du sourire et d’en faire quelque chose de menaçant et de dangereux.

    Jessie T. Usher : J’ai l’impression que l’expression des gens se fait davantage par leurs yeux, car c’est comme cela qu’ils ont appris à sourire pendant plus de deux ans. Je pense que les relations humaines sont plus fragiles que jamais, surtout après deux ans d’isolation. Il est difficile, je trouve, d’être normal et sans peur auprès des autres.

    Sosie Bacon : Le masque est presque devenu une partie de notre corps pendant la pandémie. Je me trouve de temps en temps surprise de mettre ma main devant mon visage quand je m’exprime, comme si le masque me manquait. C’est vraiment bizarre. Il est certain que les relations humaines sont différentes, la peur de l’autre semble plus intense que jamais. Avant la pandémie je n’avais aucun problème à rendre visite aux gens malades dans un hôpital ou un centre de rééducation, mais maintenant ce n’est plus le cas. J’ai dû aller aux urgences l’autre jour et je me suis tellement sentie mal à l’aise, prise de peur dans cet environnement. C’est comme si on nous avait volé la possibilité de ne pas avoir peur.

    Propos recueillis par Roxana Bina à Los Angeles le 25 septembre 2022

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